Sadismus Jail
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Celia "Alec" Fueler [gardien/ne]

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Celia "Alec" Fueler [gardien/ne] Vide
MessageSujet: Celia "Alec" Fueler [gardien/ne] Celia "Alec" Fueler [gardien/ne] EmptyLun 22 Mar - 9:42

Nom : Fueler
Prénom : Pour vous, Celia. Pour l'état-civil, Alec.
Matricule : 5791
Âge : 19
Sexe : oui, souvent. Homme ou femme, c'est ça ? Disons... à la fois l'un et l'autre et ni l'un ni l'autre.
Date de naissance : 15 novembre
Origine : Italie

Apparence physique :
C'est une démarche des plus compréhensibles. Mon corps vous intéresse ? Aucun soupçon de culpabilité à avoir. Ce n'est ni la première, ni la dernière fois qu'il attise l'intérêt. Quant à moi, je serais ravie de vous le décrire, avec autant de soin que si vous ne pouviez en voir la moindre parcelle.

Mon allure générale me semble une bonne introduction. Elle est la meilleure des cartes de visite, et je mets tout en oeuvre pour que l'image que je renvoie soit marquante. Il serait une erreur de croire que tout est inné... Cela se mérite, cela s'étudie et se travaille. Le temps m'a permis de discerner ce que je devais mettre en valeur, et je crois rester objective en affirmant avoir bien saisi ma propre essence et savoir l'exploiter.
Je suis raisonnablement grande. Ma taille est d'approximativement 1m70, néanmoins j'affectionne le port de chaussures à talons hauts qui me permettent, le plus souvent, de gagner environ cinq centimètres. De nature, mon corps est frêle, peut-être trop fin, mais j'ai pu, au cours des années, le modeler à mon idée. De ce fait, mes formes et courbes sont harmonieuses. Mon passing est excellent certes, mais au-delà d'une silhouette féminine, j'ai une silhouette à tout casser. Pour clore cette partie, je dirais qu'il ne convient pas seulement de s'attaquer aux yeux. Ce que l'on paraît peut être ravagé par ce que l'on dégage vis à vis de l'ouïe ou de l'odorat. Ainsi, j'utilise uniquement des produits féminins, de même que mon parfum. Ma voix... Je ne vais pas entrer dans des élucubrations polyphoniques, d'abord parce que je n'y connais rien, ensuite parce que dans l'immédiat, on s'en fiche. Je préciserais juste qu'elle se situe à la hauteur d'un contralto, grave mais pas traître. Et non, cela n'a rien de naturel. Naturellement, je suis bien plus bas. Qu'on me fiche vraiment hors de moi et on aura une occasion de l'entendre. Revenons en à notre sujet.
Mon visage est d'un ovale et d'une symétrie qui me satisfont. Mon teint est très légèrement hâlé, mais, à vrai dire, il y a peu de chances que quiconque puisse le voir totalement démaquillé. Mes yeux sont d'une taille et d'une forme très classique. Les iris en sont d'un brun foncé. Mes pommettes sont hautes et surplombent des joues dont, je le crains, je ne dois la douce rondeur qu'à mon âge. Mon nez est fin et droit ; ma bouche quand à elle, réclame un appui cosmétique. Mes lèvres sont pleines, mais j'apprécie qu'elles soient d'un volume plus important et d'une couleur plus soutenue qu'au naturel. Mon visage ainsi décrit est encadré de mes cheveux, que je porte longs. Il me semble que je dois cette sombre et opulente chevelure à ma mère. Elle constitue l'un de mes atouts favoris, et l'objet de toute mon attention.
Oh... Oui, il y a un point qu'il est peut-être utile de préciser. J'ai fait en sorte de ne plus avoir à m'encombrer de pirouettes concernant la pilosité de mon visage. Il fut un temps où je n'aimais guère avoir quelqu'un dans les pattes lorsque je me réveillais, et si ce devait être le cas, je gardais de sérieuses distances. La technologie a réglé cet ennuyeux détail.
Je poursuis. Je porte également grand soin à mon cou. La chair y est satinée, j'entends qu'elle le reste. Mes épaules sont étroites, et mes bras sont d'une rondeur obtenue à partir d'une base plutôt frêle. Mon attention va également vers mes mains. Elles sont soignées ; je garde mes ongles longs, et les vernis le plus souvent d'une couleur rouge sombre.
Ma taille est fine. Afin de donner plus de rondeur à mes hanches, je la souligne systématiquement. A présent, je mets toute modestie de côté afin d'aborder ma chute de reins. Mais je resterai sobre, car si je devais énumérer tous les qualificatifs qui s'y applique, l'on pourrait m'accuser de vantardise - même si les mauvaises langues l'ont fait depuis longtemps. Eh bien, mon fessier est parfait, là. Il est haut, il est ferme, et je serais bien stupide de ne pas le mettre en valeur. Figurez vous qu'il en va de même pour mes jambes. Elles sont longues, certes fines mais galbées d'un bout à l'autre, bien assez souples et puissantes pour entraver qui que ce soit entre elles.

Je crois qu'après un tel passage au crible de ma personne, nous sommes désormais assez intimes pour vous parler de ce que la bienséance exige de dissimuler. Au diable la bienséance. Je possède une poitrine parfaite. Elle ne doit rien à Mère Nature, mais voilà qui ne diminue en rien son attrait. Elle est telle qu'elle me sied, d'un volume assez important pour attirer les regards, et assez délicate pour s'intégrer idéalement à toute ma physionomie... ou presque toute. Voyez-vous, dissimulé au coeur de l'impeccable carrosserie qu'est mon corps, mon bas-ventre est une pièce d'origine. Oh, d'accord, à la différence du reste qui est de qualité bien supérieure à la moyenne féminine, mes attributs masculins ne feraient peut-être pas pâlir de jalousie tous les messieurs. Je dirais qu'on ne fait pas plus classique. Il n'empêche que lesdits attributs sont bien présents et, je vous l'assure, en parfait état de marche.
Afin de donner une idée plus complète, j'aborde rapidement le style vestimentaire. En toute logique, j'aspire à sublimer. Pendant longtemps, au quotidien, je dévoilais essentiellement mes jambes, en misant évidemment davantage sur le court que sur le moulant. J'y ai ajouté, bien sûr, des décolletés. Cependant, je me tiens à distance de toute vulgarité. Croyez moi, le trash attire violemment l'attention mais ne la maintient absolument pas. Plus j'en montre, plus je me pare de couleurs soutenues. Je ne la joue pas lady pour autant, loin de là... Ce qui me plaît, c'est, quoi qu'il arrive, de toujours conserver un halo suggestif.





Caractère :
Nous continuons à parler de moi ? Cela me va, c'est un sujet qui me plaît bien. Ce n'est probablement pas une marque de modestie que de dire cela ainsi, mais à vrai dire... ça fait un moment que j'ai renoncé à la modestie. J'aime beaucoup être le centre d'attention, alors la modestie... Ça serait plutôt hypocrite, non ?

Il est assez difficile d'exprimer quelle impression on peut avoir de moi au premier abord, et ensuite, parce que je suis assez changeante, ou, si vous préférez, je m'adapte à la situation et à mes interlocuteurs. Je peux être vraiment adorable, vraiment détestable, ou me caler dans un large choix de degrés intermédiaires... Il ne faut pas me penser exempte de spontanéité pour autant. Loin de là... mais je dois dire que, la plupart du temps, c'est que je sors de mes gonds... c'est vrai que je peux m'emporter assez vite.

Peut-être l'avez vous remarqué, j'ai pris beaucoup de plaisir à vous parler de mon physique. J'ai une grande admiration pour lui, dans sa globalité la plus totale. Il y a le côté esthétique, mais il n'y a pas que cela. Il est pour moi le meilleur des compagnons et l'absolu.
J'ai pour philosophie de ne renoncer à rien, même si c'est pour obtenir davantage. Je veux dire par là que je n'ai pas le goût du sacrifice ou de la concession. Si je ne craignais pas de m'engluer dans les clichés, je dirais bien que la vie passe vite et que la beauté se fane encore plus vite. Je ne vois qu'à court terme, et ça me réussit plutôt bien. Construire d'accord, mais à condition que ce soit bref. Je veux m'amuser, maintenant, aujourd'hui, tout de suite, sans projets sur la comète, sans 'et si'... ça ne m'intéresse pas !

Je ne perçois que ce qui est à même de m'intéresser. Certes, je dois bien l'avouer, ce qui m'intéresse principalement, c'est moi. Mais au fond, qui serais-je sans le regard des autres ? Oh, vraiment, d'un certain côté, je suis profondément philanthrope... à ma façon.
En vertu de cela... tiens, j'aime assez le fait d'employer ce terme, vertu. Mh. Je n'ai pas poussé mes études très loin, mais je me souviens avoir entendu dire que ça venait de "virtus" et que ça désigne, à la base, la puissance virile. C'est plutôt amusant qu'un terme pareil soit - en plus de l'être lui-même - personnifié au féminin. En vertu de ça, je peux mentionner que je suis vertueuse ?
Je reprends donc. En découlement logique - cela sied mieux - j'accorde une grande importance aux relations sociales. J'aime la compagnie sous toutes ses formes, et j'ai le contact facile, peut-être trop au goût de certains. Néanmoins, je ne peux garantir que je sois amicale 100% du temps. Voire en fait... Peut-être même pas la moitié du temps... Malheureusement, les variations de mon humeur ne changent pas grand chose à ma propension à côtoyer les gens. Même lorsque je suis contrariée ou simplement d'une humeur de dogue, je ne m'isole pas. Ça serait peut-être plus agréable pour les autres, c'est vrai... mais pas pour moi, alors je ne le fais pas.
Je ne peux pas dire non plus que je sois toujours très très sincère... Bon, je le concède, je mens assez souvent. Je n'y peux rien, ça vient comme ça. Et alors ? Si j'étais de mauvaise foi, encore... Certes, je suis parfois de mauvaise foi, mais c'est le lot de tout le monde.
Je crains en revanche ne pas être un exemple au niveau de la fiabilité. C'est vrai que je fais un peu ce qui m'arrange quand ça m'arrange... Mais je parviens généralement à sauver les apparences.

Je ne suis pas attirée par les femmes. Du moins, pas directement. Les laiderons m'indiffèrent, mais les jolies filles ont le don de m'agacer. J'ignore pourquoi. Quoiqu'il en soit, une trop jolie poupée est susceptible de m'incommoder jusqu'à me rendre agressive. Cela m'est déjà arrivé quelques fois, et j'admets que certaines réactions face à la violence ne me laissent pas de glace. Je crois que la sensation d'exercer un pouvoir sur quelqu'un demeure le plus efficace des aphrodisiaques. La frontière entre 'un laideron' et une 'trop jolie fille' ? Oh, mon dieu ! Les goûts et les couleurs, ni plus ni moins.
Mes rapports aux hommes... Heh ! Ils ne m'intéressent pas tous dans une optique horizontale, mais j'ai cette manie de constemment chercher à établir une dimension de séduction, de manière plus ou moins volontaire selon les cas. Vraiment, je n'y peux rien ! Et il y a toujours, toujours quelque chose à tirer d'eux. Si ce n'est pas un avantage quelconque, ça sera de l'argent, ou alors tout simplement la volupté. Dans tous les cas, c'est encore de pouvoir qu'il s'agit. C'est comme lorsque l'on prend au dépourvu. Ça rend tellement vulnérable. A croire que c'est ça, réellement, mon vice.




Histoire :
Je suis tentée de vous raconter une histoire à faire pleurer un croque-mort, vous savez ? Le genre d'affaire où le glauque est l'amant du sordide. Je pourrais vous dire que j'ai vu le jour dans la cave d'un immeuble désaffecté, dans les bas-fonds du quartier le plus pourri de la pire des zones. Je pourrais vous dire que j'avais trois frères et cinq soeurs en haillons, que ma mère était une paumée toxico et mon père un glandeur vérolé. Sûr qu'avec un cadre comme ça, je pourrais broder jusqu'à bricoler un solide patchwork digne de Caroline Ingalls, larmoyant à souhait, mais tellement romanesque ! Ça serait amusant.
Cependant, je suppose que ce que vous attendez, ce sont les faits authentiques ? Soit, je m'incline. C'est quelque chose que je fais comme personne, qui plus est.

On peut reprendre la même base, si vous voulez. Commençons par réduire la nichée de neuf à deux. Eh non, je n'avais pas de soeur aînée avec une garde-robe où piocher. Non seulement c'était moi, l'aîné, mais c'est d'un frère que j'ai hérité. Un an de moins que moi. Coup sur coup, si on peut dire. J'imagine que mes parents avaient dans l'idée de fabriquer la parfaite petite famille : un garçon, une fille, des parents comblés, un coquet pavillon de banlieue avec caniche dans le jardin. Idyllique, du sur-mesures... Surtout pour ma mère, je crois, vu que mon père a finalement décidé qu'il préférait l'option appart' en centre ville, sans caniche et surtout sans ma mère. Je ne peux pas vraiment lui en vouloir, parce que pour l'avoir pratiquée la majeure partie de ma vie, je vous assure que cette femme-là, ce n'était pas un cadeau. Un tyran domestique et un bloc de glace par dessus le marché. Pour parachever le tableau, je crois que je ne l'ai jamais entendue prononcer deux phrases de suite sans se plaindre de quelque chose. Elle avait un boulot qui, à mes yeux, collait parfaitement à sa personnalité : comptable. Mon père, lui, était un artiste. Il dessinait des tonnes de trucs pour tout et n'importe quoi, des illustrations pour des livres, pour des affiches, ce genre de choses. Il disait toujours que ça ne lui rapportait pas énormément, mais juste assez pour vivre heureux. Il est parti quand j'avais six ans, ce qui à mon sens est déjà une sacrée preuve d'abnégation. Moi, j'ai supporté ma mère plus longtemps encore, mais il faut bien dire que lui avait le choix et moi pas. Il est allé vivre à l'autre bout de la ville. Je ne le voyais pas très souvent, mais c'était déjà pas mal.
Je suis né à Piacenza et j'y ai grandi jusqu'à mes onze ans. A cette période, mon père s'est remarié avec une jolie rousse. Évidemment, ma mère en est devenue folle de rage, et elle a décidé qu'on allait déménager pour Milan. Il faut dire qu'elle n'a jamais réussi à se recaser, elle. Bref, à partir de cette époque, je n'ai plus vraiment eu de contact avec mon père. Ma mère interceptait à peu près tous ses appels et lettres. Il a dû finir par se lasser.

Vivre à Milan ne faisait pas une grande différence au quotidien. Comme avant, je fréquentais l'école de notre quartier, et, comme avant, je tâchais d'occuper mon temps libre avec le moins possible d'interactions maternelles. Le premier point positif, c'a été Diana. Nous étions dans la même classe, et le courant est tout de suite bien passé. Au cours des années qui ont suivi, on était inséparable. Comment qualifier ce qu'elle était ? Ma meilleure amie ? Ma petite amie ? Difficile à dire. Mon premier baiser, c'est à elle que je l'ai donné. Ma première fois... ou plutôt ma première tentative de première fois, c'était avec elle aussi. On devait avoir environ treize ans. Nous ne sommes arrivés à rien, et on a jamais retenté l'expérience. Bizarrement, ça ne m'intéressait pas tellement, à l'époque. J'ai dû attendre des mois pour finalement saisir que les filles ne m'intéressaient pas. Ça n'a pas été une révélation dramatique, au contraire, car à ce moment, devant l'explosion hormonale de mes p'tits camarades, je commençais à me demander si mon apathie sexuelle n'était pas un héritage de ma frigide de mère. Il n'en était donc rien. Je ne l'ai jamais caché, je crois que ça m'a toujours amusé, d'ailleurs, de claironner à grand renfort de termes peu élégants une orientation sexuelle que d'autres mettent des années à assumer. Évidemment, je n'ai jamais touché un mot de ce sujet à mon dragon de mère. Elle m'avait si souvent vu en compagnie de Diana qu'elle ne s'est jamais posé de question. D'ailleurs, mon amie m'a été d'un grand secours lorsque j'ai commencé à beaucoup sortir. Il me suffisait de prétendre que j'allais chez elle, mensonge qu'elle confirmait avec un beau regard franc si besoin en était.
Je ne parle pas beaucoup de mon frère. Pas du tout, en fait, serait le terme exact. Nous n'avons jamais eu beaucoup d'atomes crochus, en réalité ; nous fréquentions le même établissement scolaire et c'était probablement notre seul point commun. A partir de cette période, il a commencé à avoir sacrément honte de moi, et, je l'avoue, j'en ai beaucoup rajouté. Il m'évitait comme la peste, et j'en faisais des caisses et des caisses. Plus il était embarrassé, plus je jouais les grandes folles. J'ai cessé le jour où il a menacé de me casser la figure, car, voyez vous, mon petit frère était bien plus grand et bien plus large, et moi, je tenais à ce que mon visage reste tel qu'il était. J'aimais beaucoup plaire, même si je n'avais pas vraiment de marge de manoeuvre au collège... Pour ne pas dire que les occasions avoisinaient le zéro. A peine quelques flirtouillages coupables et dissimulés avec des imbéciles boutonneux qui ne savaient pas où ils en étaient et qui passaient du chaud au froid constamment. Frustrant, hein ? C'est cette frustration qui m'a poussé à aller voir si ça se passait mieux chez les grands. J'avais quatorze ans, presque quinze, quand j'ai mis les pieds pour la première fois dans un bar dont la réputation me convenait. Oh, c'était un endroit vraiment très, très sage, au point d'ailleurs qu'on ne m'a fait aucune difficulté pour entrer. Vraiment aseptisé, mais je ne suis pas resté très longtemps en tête à tête avec mon soda. Je ne pensais pas, en fait, céder si vite, mais j'étais survolté, j'ai trouvé quelqu'un qui me plaisait et qui habitait tout près... et voilà. C'était pas mal. Pas transcendant, mais un bon souvenir. Je suis retourné plusieurs fois dans cet endroit, et j'y ai rencontré des gens, beaucoup de gens, dont certains m'ont amené ailleurs, dans d'autres établissements moins proprets, plus vivants, le genre d'endroits avec un joli panneau clamant qu'on n'admettait pas les mineurs, et où j'aurais eu toutes les peines du monde à entrer si j'avais été seul. Les types qui gèrent ce genre d'endroit sont assez prudents, mais ils sont beaucoup moins regardants si on accompagne un habitué. Je me suis débrouillé pour que ce soit toujours le cas, jusqu'à en devenir un.

Ce que j'aimais, dans ces endroits, tenait beaucoup au succès que j'y avais. J'ai pris conscience que je correspondais physiquement au fantasme de beaucoup d'hommes : j'étais fin, pas très grand, et jeune. Alors, bien sûr, j'ai joué le jeu à fond, et j'ai accentué ce côté. J'avais une certaine androgynie, je l'ai soigneusement cultivée, en commençant à soigner mon apparence, mes manières, à laisser pousser mes cheveux. J'ai connu beaucoup de types en tous genre, couché avec ceux qui me plaisaient, et repoussé avec dédain les autres. Et j'étais vraiment sélectif, même si c'était pour des histoires d'une heure ou deux. Je n'avais vraiment pas envie de me poser et de nouer une relation alors que je m'amusais si bien ainsi. Certains étaient intéressants, d'autres avaient vraiment plus de valeur quand ils ne parlaient pas. Parfois, je revoyais ceux avec qui j'avais eu une très bonne expérience, mais le plus souvent, c'était éphémère.

Il y en a eu un qui, à mes yeux, s'est vraiment démarqué des autres. Il s'appelait Ash. C'était un allemand. Il travaillait et vivait à Milan, et rentrait de temps en temps chez lui. Il était bien plus âgé que moi, au point qu'il aurait pu être mon père, mais, mis à part son âge et le fait qu'il était lui aussi divorcé, la ressemblance n'avait pas lieu d'être. C'était un homme du genre sérieux, qui travaillait dans la finance. Il m'aimait bien, et je l'aimais bien aussi. On est devenus amis, même si c'était un amant hors pair et que je partageais ponctuellement son lit. Pour le reste, rien n'avait changé, sinon que j'avais quitté le collège pour le lycée. La compagnie de ma mère était toujours insupportable, et mon frère et moi nous comportions vis à vis de l'autre comme deux étrangers contraints de cohabiter, c'est à dire avec une neutralité froide tout juste polie. Je ne savais rien de sa vie, et je crois que même si j'avais eu envie de lui parler de la mienne, il aurait préféré ne rien savoir non plus. Je voyais beaucoup moins Diana, mais nous gardions contact, même si elle avait ses histoires de son côté, tout comme moi. Et, pour être honnête, j'avais reporté une partie de l'affection que je lui vouais sur Ash.

J'étais justement sorti avec lui ce soir-là. C'était un samedi, un peu après mon seizième anniversaire. Ash avait voulu marquer le coup en m'emmenant dans un club que je ne connaissais pas encore et qu'il fréquentait de temps en temps. J'étais franchement content de découvrir un nouveau vivier... pardon, un nouvel établissement, mais j'ai vite déchanté. Au bout de quinze minutes, j'avais rendu le verdict : je détestais cet endroit. Pourquoi ? Eh bien, parce que c'était truffé de travestis, et pire, qu'il se donnait des show menés par des drag-queen, donc pour résumer, des tonnes de types plus voyants que moi, JE n'étais pas le centre des regards, et, cauchemar, JE passais quasiment INAPERÇU. Quinze minutes pleines sans me faire aborder une seule fois. Je n'avais jamais essuyé une telle indifférence générale, et c'était une expérience dont je me serais volontiers passé. J'ai donc copieusement fait la gueule pendant une petite heure - à ma façon, c'est à dire non pas m'enferrer dans un mutisme total, mais au contraire être aussi désagréable que possible - heure au terme de laquelle Ash a renoncé à me dérider et s'en est allé en quête de visages plus souriants, en me plantant là, sur mon tabouret, avec ma mauvaise humeur et mon envie de me tirer de cette boîte. Ce que j'aurais volontiers fait si j'avais eu une idée de comment rentrer seul, puisqu'on était venus avec la voiture de Ash. Et vu le peu de candidats qui se présentaient, j'avais peu de chances de me trouver un chauffeur. J'ai donc fini par partir à la recherche de Ash, et j'ai arpenté le club en tâchant de me repérer comme je pouvais. Il y avait vraiment foule, et c'était difficile de retrouver quelqu'un là-dedans. J'ai fureté un peu partout. J'ai trouvé tout ce qu'on pouvait trouver, toilettes, backrooms et même le placard à balais, mais je ne remettais pas la main sur Ash. J'ai fini dans un dédale de couloirs, et j'en étais, non plus à le chercher lui, mais à chercher comment revenir dans la grande salle, lorsque l'une des portes qui flanquaient le couloir s'est ouverte et que je suis entré en violente collision avec la follasse maquillée comme une voiture volée qui en sortait. Follasse ou pas, elle faisait le double de mon gabarit, et c'est donc moi qui ait encaissé le choc et me suis retrouvé le cul par terre. Voilà qui aurait pu achever à la fois mon humeur et la soirée, mais il s'est avéré que le pot de maquillage sur pattes était très prévenant, qu'il m'a relevé, demandé quinze fois si je m'étais fait mal, et embarqué dans le vestiaire pour que je me 'remette'. C'est de cette manière assez peu reluisante que j'ai fait connaissance avec une partie du personnel du club. Je suis resté un bon moment dans cette loge, à discuter avec une poignée de ces "filles" en plein pomponnage, sans omettre de mentionner ma situation présente, c'est à dire lâchement abandonné en terrain inconnu. Je n'ai pas prêté spécialement d'attention à la nature de l'intérêt qu'on me portait à cet instant là, je me contentais d'être soulagé qu'on m'en porte ENFIN, et que les choses reviennent à la normale. Et je n'ai pas non plus émis spécialement d'objection à ce qu'on joue à la poupée, avec moi dans le rôle de la poupée. Je me suis laissé déshabiller et déguisé, comme je me suis laissé coiffer et maquiller, et pour finir, je me suis laissé traîner devant le miroir, où j'ai pris une sacrée claque visuelle. C'était résolument a-tro-ce. Voilà pour la première impression. La seconde a été qu'à bien y regarder, c'était le surplus qui était atroce. Moi, j'étais simplement sublime, et les trucs too-much dont on m'avait recouvert ne faisaient en somme qu'attirer le regard vers moi. C'était vraiment juste ce dont j'avais besoin ce soir-là.
Le reste de la soirée n'a pas vraiment d'importance. Je devrais peut-être dire : le reste de la 'nuit', car je suis finalement resté jusqu'à la fermeture. Je n'ai pas retrouvé Ash, mais lui m'a retrouvé. Il faut dire que j'étais très facilement repérable. Les deux seules choses qu'il faudrait retenir de cette nuit-là, c'est de un, que je me suis beaucoup, beaucoup amusé, et de deux, que j'ai obtenu mon tout premier job. J'ai vraiment plu aux gérants du club, et je crois que ça n'a rien d'étonnant : j'étais absolument royal. C'est Ash qui me l'a dit.
Si en effet, me voir proposer de travailler dans ce genre d'endroit était un peu surprenant, c'était surtout à cause de mon âge. Que je sois mineur ne semblait pas tellement les perturber. J'ai juste pris l'engagement de prendre la faute sur moi en cas de problème.

Concilier ma vie quotidienne et cette nouvelle activité ne m'a pas posé de problème au début, parce que je n'allais travailler que durant les week ends. Mais il faut bien dire ce qui était, le boulot que je faisais me plaisait incommensurablement plus que le lycée, où j'allais en traînant les pieds. Alors, simplement, j'ai arrêté de me rendre en cours. Ma chère mère est bien sûr entrée dans une rage folle en l'apprenant, mais je m'en moquais. J'ai juste veillé à ce qu'elle n'apprenne pas quelle était mon activité nocturne, car, si elle ne pouvait pas me forcer à retourner au lycée, elle avait en revanche le pouvoir de m'empêcher de bosser. Libéré du carcan scolaire, j'ai pu travailler davantage. Je suis devenu complètement addict. Pendant un moment, j'ai pensé que c'était ce travail en lui-même, mais j'ai vite réalisé que j'étais bel et bien accro, j'étais surtout accro à Celia. A mon nouveau moi.
Au début, je profitais des visites que je faisais à Diana pour lui piquer des vêtements. Elle était bluffée à chaque fois. Lorsque j'ai commencé à sortir en ville en portant ses vêtements, elle m'accompagnait et s'étonnait toujours de la facilité avec laquelle je faisais illusion. Très vite, j'ai arrêté de dépouiller sa garde-robe, et je m'en suis fait une nouvelle.
Là, je l'admets, j'ai probablement sous-estimé la vigilance maternelle. Quelle scène ! Elle m'a affirmé que je lui brisais le coeur. J'ai trouvé ça plutôt bien, au moins ça prouvait qu'elle en avait un, ce dont personnellement j'avais toujours douté. Bref, bien sûr, je ne pouvais pas m'attendre à ce que son brisage de coeur s'accorde avec une quelconque tolérance de ma nouvelle allure. Ma mère a montré la porte à Celia, et Celia est sortie. Tout simplement.

Je suis allée chez Ash. J'y suis restée quelques jours. Il m'a dit que je pouvais rester tant que je le souhaitais, mais ce que je souhaitais, moi, c'était vivre seule. Mon travail me rapportait suffisamment, cependant, j'étais encore mineure. Ash a été formidable. J'ai choisi un tout petit appartement à louer pas très loin de chez lui, et il a fait les démarches à son nom.
A partir de là, j'ai changé mes habitudes. Je travaillais toujours au même endroit, mais le cadre de mes loisirs s'est réorienté. Je ne suis plus beaucoup sortie dans les boîtes gay ; je fréquentais de plus en plus les endroits plus classiques, là où c'était Celia qui pourrait faire tourner les têtes. Et ça fonctionnait très bien. J'ai vite trouvé les trucs. Ils marchaient tous. Non, ils couraient ! Et j'adorais contempler, sans me lasser, l'empressement qu'ils mettaient à se jeter sous la douche froide. Plus leurs yeux brillaient, plus rude était la chute. La chute de mes vêtements, précisément. Oh, il y en avait que cela n'arrêtait pas... Mais même ceux là avaient cette crispation que je guettais avec avidité à l'instant X. Mis à part quelques irréductibles, touche-à-tout, refoulés ou curieux, la plupart évitait soigneusement de regarder ou de toucher ce qui ne cadrait pas avec ce à quoi ils s'étaient attendus, mais ce n'était pas bien gênant. J'ai connu quelques réactions assez épidermiques, aussi. Voire carrément virulentes. Là, je jouais la mauvaise foi. Quand le type paraissait d'entrée trop impulsif, c'est à dire le genre susceptible d'avoir un réveil brutal, je prenais soin de n'employer que des termes neutres, sans accords. Cela me permettait, si besoin était, de lâcher un très étonné "mais mais mais je n'ai jamais dit que j'étais une..." au moment de la déconfiture.
Mon corps me prenait beaucoup de temps. Je voulais le modeler à l'image précise que je me faisais de son apothéose. Et puis, j'ai réalisé que même avant l'aboutissement, j'avais largement de quoi me permettre de mettre à profit ce que j'avais. J'ai continué ce que je faisais si bien, à la différence que désormais, mon corps avait un prix. J'ai exploité un peu tout. J'ai continué à faire joujou avec des hétéros endurcis - ou pas endurcis - et j'ai refait mon apparition dans les établissements où j'avais fait mes premiers pas. Pas de ségrégation, cette fois. Ceux que j'avais éconduits à l'époque ont pu avoir ce qu'ils voulaient, si tant est qu'il puissent y mettre le prix. Pendant un an, je n'ai plus eu un seul contact physique qui ne soit monnayé. J'aurais fait une exception pour Ash. Après tout, on ne fait pas payer un amant aussi doué que lui, et puis, c'était un ami ; mais depuis plusieurs mois, il avait une relation et était dans une période Je-Suis-Fidèle. J'aurais pu en prendre ombrage, mais j'étais bien trop occupée.
Bon, ok, l'absence de sélection avait ses inconvénients. Ce n'était pas systématiquement une partie de plaisir, dans tous les sens du terme. Je doute que rentrer dans le détail soit une bonne idée, mais ce que j'ai pu en tirer, c'est que pas mal de mecs ont un sérieux grain, et semblent trouver très important d'axer leurs déviances sur leur vie sexuelle. Bon. Pourquoi pas, tant que ça ne m'abîmait pas. J'ai appris des choses, plus ou moins intéressantes selon les cas.
Au jour de mon dix-huitième anniversaire, j'avais gagné vraiment beaucoup d'argent. Au cours de cette année, j'ai utilisé cet argent pour me rendre en Belgique afin de me faire poser des prothèses mammaires. Je voulais une poitrine féminine, mais je tenais bien trop à mon apparence pour risquer une telle opération avec un chirurgien quelconque . Il me fallait l'un des plus réputés, et le résultat a été à hauteur de mes attentes.
Ash m'a demandé si je comptais me délester de la dernière chose qui restait masculine chez moi. C'est une drôle d'idée, clairement saugrenue. Je tiens à mes attributs mâles comme j'y ai toujours tenu, et il le saurait s'il consentait à réintégrer mon lit. La simple idée qu'on puisse me retirer cela me donne des cauchemars, sans compter que c'est maintenant que mon corps est parfait.

A vrai dire, après que toutes les marques dûes à l'intervention se soient résorbées pour ne laisser place qu'à ma poitrine toute neuve, j'aurais pu continuer ce que je faisais avec d'autant plus de succès. C'est d'ailleurs ce que j'ai fait dans un premier temps, mais au bout d'un moment, j'ai commencé à me lasser. C'était pourtant toujours palpitant, et toujours très rentable, mais un peu.. un peu répétitif. Je m'amusais moins, et même si les physionomies défilaient, je commençais à ressentir les prémisses d'une ennuyeuse routine. Il me fallait quelque chose en plus, quelque chose de nouveau, un autre cadre, enfin bref n'importe quoi de compatible avec moi, avant que je n'étouffe.

Alors, Ash m'a parlé d'un endroit, pas très éloigné de sa ville natale. Ses connaissances à ce sujet étaient vraiment très vagues, alors, lors de son voyage suivant au pays, je l'ai accompagné pour déterminer ce dont il en retournait au juste. J'aurais pu me l'épargner avec un minimum d'investigation, parce que c'est un lieu assez connu, semble-t-il. Je crois que j'ai trouvé ce que je cherchais. Et lorsqu'il est retourné à Milan, moi, je suis restée.


Ancien emploi/occupation : Il faut tourner ça de manière élégante ?
Orientation sexuelle : Hétér... Enfin, comment dire. Je préfère les hommes, quoi.

Poste occupé dans la prison : Gardienn-nneu.
Armes : C'est une question piège ? Parce que, euh... en fait, j'ai pas vraiment le permis... J'ai juste un tout petit sig mosquito au cas où un de mes gentils clients aurait pété un câble.
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Comment avez-vous connu le forum ? => un peut-être-futur-joueur m'en a parlé.
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MessageSujet: Re: Celia "Alec" Fueler [gardien/ne] Celia "Alec" Fueler [gardien/ne] EmptyLun 22 Mar - 10:28

WAAAA ! La fiche !
J'ai mis un temps de ouf à la lire, mais j'y suis parvenue.
J'adore comment tu vas gérer Celia. J'avais mis tout mon coeur dans la création de ce prédéfini. Rolling Eyes


Alors tu es validée Smile
Alors ? Pas trop choqué par le "je" ?
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MessageSujet: Re: Celia "Alec" Fueler [gardien/ne] Celia "Alec" Fueler [gardien/ne] EmptyLun 22 Mar - 14:35

Argh... Embarassed je sais que la fiche est encore un peu trop longue, mais à ma décharge, elle s'est presque écrite toute seule. Cest l'amûûûr >< Owi.

Pour le je, ça a été un poil destabilisant sur les premières phrases, mais le coup vient assez vite en fait.

Merciiii !!
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MessageSujet: Re: Celia "Alec" Fueler [gardien/ne] Celia "Alec" Fueler [gardien/ne] Empty

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