Sadismus Jail
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment :
Smartphone Xiaomi 14 – 512 Go- 6,36″ 5G ...
Voir le deal
599 €

Tu aimes les colliers en bonbons ? [Mercy]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
AuteurMessage
Invité
Invité



Tu aimes les colliers en bonbons ? [Mercy] Vide
MessageSujet: Tu aimes les colliers en bonbons ? [Mercy] Tu aimes les colliers en bonbons ? [Mercy] EmptyVen 30 Avr - 15:50

Vous savez quoi ?
Il pleut.


Dehors, rien, dehors, du gris, un peu plus, pas grand chose. J’m’emmerde. Un paysage qui défile, un paysage aveugle. Gris. J’veux voir des arbres. J’veux voir des fleurs. Merde, mes poussins, c’est mon transfert. La première fois en un gros paquet d’années qu’on sort mon joli petit cul dans le monde des gens normaux. Et là, y’a qu’un hublot à la con, dans ce beau fourgon tout dur, qui ouvre fièrement son œil sur une merderie de désert de grisaille de mes deux.


Bon. On s’en tape.

J’m’emmerde.
Vivement qu’on arrive.

Sadismus comes back. Youhou. De la peur ? De l’angoisse ? Désolé. Pas pour moi, mes chéris. J’ai la peau épaisse, et une organisation sous les pattes. Je ne pense qu’à ça. Mon joyau, ma fierté, la Spug. Un semblant de rigueur dans le néant de la perpétuité. Y’a des gens qui s’y accrochent, des gens qui s’offrent, juste pour être. Se lever le matin pour faire quelque chose. Quelque chose qui serve, qui ait du sens.

On s’en tape.
Tant que les affaires tournent.

Je baille ouvertement. J’aimerais glisser ma paume sur ma bouche, histoire d’être poli. Vraiment. Mais bon. Impossible. Chochotte et Chachoutte –petits noms doux des fioles de testostérones assises à mes côtés, tout prêt à m’en faire rougir, ont menotté mes mains. Dans le dos. Alors que l’autre, là, la brunette assise en face, ses menottes sont gentiment sur ses genoux. Injustice, injustiiiiiiice.

Quelque part, je suis flatté.
Je suis le méchant de l’histoire.

En parlant de la donzelle. C’est une délicate attention –merci, ô, dieu des pervers. Un coup d’œil innocent, furtif comme une plume de pélican ouatée de stupre. Mais c’est bien joli, tout ça. Bon. Cheveux attachés, un bandeau de merde, des fringues-armure, pour cacher des grâces qui n’attendent que les mains expertes de Cookie. Vraiment dommage, cette attitude de nonne. Sauf que moi, j’ai l’œil. A force d’embaucher des filles… Elle a un sacré potentiel, la joliette. Et si je n’imaginais déjà pas lui proposer de bosser pour l’organisation –racole, racole, pot de colle – je la mettrais bien sur mes genoux. J’aime ce genre de rondeurs. Le culte de la minceur me casse les couilles. Les mains d’un honnête homme doivent avoir quelque chose à saisir, et là… Volupté, volupté.

Mon Dieu, ch’uis amoureux.

Sourire aimable. Rien ne transparait de mon observation, ni des mes impressions. Face de glace t’embobine le cerveau. Mon visage gamin fait le reste. Jouons ce rôle, du mec sympa, pas chiant, dispo, mais pas collant.
Tu verras bien, poussinette.

« Hé mon Cookie, j’parie qu’t’es tout content de retrouver cette maison de tarés.
- Oui. J’m’ennuyais, mec. »
Ton léger. Accent japonais à fendre un arbre. Je ne le regarde même pas.
« Tu pourras mettre la petite au parfum… Elle est nouvelle.
- Voyez-vous ça.
- Tu pourrais même lui trouver une… occupation.
- L’ANPE dans ton cul, visage pâle. »
Un coup de matraque dans le genou. Je garde un sourire tranchant.
« Tu sais très bien de quoi je parle.
- Je parle pas l’anglais bien assez comprendre. »
Léger silence. On me fout la paix. Bien.

Ellipse –judicieuse, remarquerez. On nous pousse dehors. Je déplie ma grande carcasse. Il pleut toujours. Ma chemise blanche colle à ma peau. J’vais attraper froid. J’ai envie de sucre. Et d’une cigarette. Et d’un pshit de Ventoline. En même temps, c’est le mieux, rhaaaaaaaa. Pantalon noir, shoes classieuses, veste de costard noir. De vieilles fringues à moi, émotion. Touche perso, l’anneau de métal noir à mon oreille. Très mac.

Bonjour Didi.


Dernière édition par Katsuhiko Kei le Ven 7 Mai - 16:53, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Mercedes Saldaña-Llevora
080346 "Virujin Mali"
Mercedes Saldaña-Llevora

Messages : 212
Date d'inscription : 17/01/2010
Age : 31

Votre personnage
Âge: 37 ans
Cellule/Chambre: Cellule 4
Bloc-notes:

Tu aimes les colliers en bonbons ? [Mercy] Vide
MessageSujet: Re: Tu aimes les colliers en bonbons ? [Mercy] Tu aimes les colliers en bonbons ? [Mercy] EmptySam 1 Mai - 9:18

J’ai mal au cœur.
J’ai toujours eu le mal des transports. Train, voiture, avion. Je vous laisse imaginer la rigolade, surtout quand vous vous baladez avec un kilo de coke dans l’estomac.
Mais là, bizarrement, je me sens encore plus mal. J’aurais mille fois préféré refaire un aller Bogota-San Francisco, quitte à en crever sur ce coup-là, plutôt que d’avoir à affronter ça. Je ne sais pas si ce sont les cahots du véhicule blindé sur cette pauvre route de campagne truffée de trous, le fait de savoir que d’ici quelques heures, je vais me retrouver en tôle, et ce pour perpète –ô joie-, ou simplement leurs regards sur moi, mais quoi qu’il en soit, je crois que je vais me sentir mal d’ici cinq minutes chrono. Et encore.
J’aime pas ça. J’ai jamais eu affaire à ce genre de choses, jamais. Avant, c’était marche ou crève. On obéissait, point. Chacun fermait sa gueule, et tout allait pour le mieux. Pas de questions, pas de reproches. Personne pour te faire douter, personne pour te rappeler que la veille tu venais de faire sauter une rame de métro et dix personnes avec. Personne pour te critiquer. Personne pour s’opposer.
C’était normal, ou presque. On se posait plus la question. Je ne m’étais jamais considérée comme une criminelle, du moins jusqu’à ce jour.
A présent, j’ai l’air de quoi, avec ces menottes aux bras ? J’ai l’impression d’être ailleurs, depuis mon arrestation et le procès. D’avoir vécu en accéléré, sans vraiment vivre pour autant.
Tout est passé trop vite, bien trop vite.
Je n’ai même pas eu le temps de lui dire au revoir.
Et leurs yeux posés sur moi… Je ne supporte pas leurs regards. Ca hurle, ça suinte, ça dégouline de mépris et de dégoût. Je les entends penser d’ici.
« Meurtrière. »
Etrangement, ça ne m’avait jamais blessé auparavant. Pour tout vous dire… J’ai peur. Horriblement.

Mercy ? Ta gueule pour voir.
Soupir. Fallait réfléchir avant de les faire tes conneries. Maintenant c’est trop tard.
Trop tard.
Je ferme les yeux, appuie ma tête contre le « mur », en arrière.
Respire.
Ca va aller.
J’ai froid. Malgré ce pull noir et informe dans lequel je flotte, malgré mon baggy et mes grosses chaussures, malgré…
Qu’est-ce que tu regardes, ducon ? Tu crois que je t’ai pas vu ?
Ok, j’ai fermé les yeux, je vous l’accorde. Mais quand quelqu’un t’observe de façon aussi insistante, tu le sens tout de suite. Ou alors c’est moi qui suis parano, je sais pas. Toujours est-il qu’il est pas discret le jap’. Un problème, face de citron ?
Et il sourit en plus ce con. Il sourit, tout menotté comme il est et flanqué de deux armoires à glace aussi aimables que ma grand-tante Ornela. Dios Mio, il a fallut que je me retrouve avec un psychopathe pour mon transfert à la prison. Comment ils disent déjà les americanos ? Ah, oui.
SOS.
Du calme Mercy, du calme.
Mais arrête de me reluquer comme ça bordel !

Là, tout de suite, j’ai une folle envie de croiser les bras. Vous savez, ce pauvre réflexe de pseudo auto-défense à la con… Sauf que… Essayez de croiser les bras sur votre poitrine lorsque vous avez les poignets menottés… et serrés. Sur le coup, ça m’énerve encore plus, bien joué.
Si je vomis sur ses jolies chaussures, vous croyez qu’il me foutra la paix ?
Et voilà qu’ils causent de moi. Bordel, j’ai fait quoi au Bon Dieu pour méri… Santa Maria, c’est quoi cet accent ? Je vous l’accorde, je ne suis pas un modèle de langage fluide et compréhensible, mais tout de même, il y a des limites !
Citron, je sens qu’on va pas se comprendre toi et moi. Et le voilà qui sourit de plus belle, alors que l’autre le matraque.
Psychopathe et masochiste. Je veux mourir.

(…)

Il pleut. Foutu pays. Evidemment que je ne m’attendais pas à retrouver un climat digne de la côte Ouest sur une petite île allemande paumée au milieu de la mer, pero… Tengo frío. Frisson.
Et l’autre avec sa chemise détrempée… Il me donne encore plus froid. Ce qu’il est maigre. Mais bon, paraît que les psychopathes sont jamais très musclés. Sont déjà complètement locos en sus cabezas… fous, pas besoin de rajouter un tas de pectoraux et d’abdominaux, vous imaginez le carnage ?

Reste comme ça Citron, t’es très bien comme tu es, je t’assure. Et à cinq mètres de moi, tu le seras encore plus.
Bon. Et maintenant, on fait quoi ? Il pleut. Je suis trempée, j’ai froid, et les deux mastodontes qui restent là à beugler à travers je sais quel micro de la porte pour je sais pas trop quoi.
Qu’on vienne nous chercher peut-être, non ? C’est pas que rester sous la pluie avec Mister Citron me branche moyen, mais… Me laissez pas crever là quoi, merde.
… Si c’est pas pitoyable. Je suis limite en train de supplier pour qu’ils me foutent en tôle. Sadiques. C’est dire si je sens que je vais m’éclater ici moi.
Et je peux toujours pas croiser les bras. Bordel, j’ai froid.
Le pire dans tout ça ? J’ai envie d’une clope. Et l’autre qui continue à me mater…
Et je peux toujours pas croiser les bras. Bon…

Petit coup d’œil circulaire, histoire d’évaluer le bâtiment. C’est grand. Sombre, lugubre. Et pour tout dire, ça a plus une gueule d’asile ou de mouroir que de prison. Erreur sur la personne, j’étais une honnête terroriste, pas une foutue tueuse en série ou autre grand malade ! J’air rien à voir dans tout ça, rien à foutre là-dedans.
Stress. Mes mains s’agitent nerveusement, mon visage se crispe. J’ai besoin d’une cigarette. Maintenant. Et les deux autre gorilles qui sont toujours plantés devant la porte, à attendre el niño Dios ou je ne sais quoi.
Résultat des courses ? Je me retrouve moi aussi à mater l’autre guignol : grand, bien trop grand pour mon petit mètre soixante et un (soixante et un, j’y tiens), déjà rien que pour ça, je l’aime pas. Ca m’énerve d’avoir à lever le menton pour croiser le regard de mon interlocuteur. D’ailleurs, il me fait flipper son regard. Ce type a quelque chose de pas net, j’en suis sûre.
Cette blague. Bravo Mercy, évidemment qu’il est pas net tête-de-nem, sinon il serait pas ici. Les menottes dans son dos, elles sont là pour la déco tu crois ? Oh bref, vous avez compris, j’aime pas sa tronche, j’aime pas son regard, je l’aime pas, point.
Et j’aime pas ses fringues non plus. J’ai l’impression de le voir sortir de la mafia, lui manque plus que les lunettes noires. Un mafieux japonais… Non mais franchement. Qu’est-ce que je fous là ?
Et en plus, c’est plus de la pluie qu’il y a maintenant, mais une averse. Et ça n’a toujours pas l’air de bouger du côté des deux autres baraqués là-bas. Du coup ? Bah je m’adosse au mur, et j’attends, toujours sans pouvoir croiser les bras, et un œil rivé sur Jackie Chan.
5 mètres, j’ai dit.
Je sens qu’on va rire. Comment il disait déjà David quand il était plus jeune ?
Ah, oui : LOL.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité



Tu aimes les colliers en bonbons ? [Mercy] Vide
MessageSujet: Re: Tu aimes les colliers en bonbons ? [Mercy] Tu aimes les colliers en bonbons ? [Mercy] EmptyVen 7 Mai - 18:06

Didi, ma grande Didi. Toujours la même.
Toujours la même garce. Oh, elle se donne une apparence de grande dame froide et ferme. De celles qui sont justes, de celles qui sont droites, si droites du haut de leur splendide –et quand même sacrément bandant- mépris. Oh Didi, ma Didi, t’es toute belle quand tu serres les fesses et mets sur ton visage le silence d’une pluie qui glace. Mais moi je sais ce que t’as dans les tripes. Je sais. Du rouge qui brûle, du rouge qui saigne. Des entrailles délicieuses qui frissonnent d’envie, et oh ! tu tends tes doigts, tes doigts qui se retrouvent, en général, dans des coins pas salubres, pour nous chopper, tous, toutes. Le pire c’est qu’on aime ça. Le pire, ce que ça, c’est nous.

Je parlais de la prison. Evidemment.

Le museau en l’air, je reluque les portes de Sad. Fermées. Fermées. Fermééées ! Youhou, ma poule, viens m’chercher, j’m’ennuie ! Je sais qu’t’as faim ma grande, viens manger ton Cookie… Je fais partie de tes impitoyables intestins, ma douce. Moi, et la Spug. Les composantes d’un décors qui se récrée, encore. J’ai besoin d’un sucre. Je m’emmerde. Je suis excité. Mais n’en laisse rien paraître. Moi Cookie, offre à la face du monde cet air subtilement composé d’un mépris blasé, serein. J’ai peur de rien. Je me maîtrise.

Pas comme la jolie petite pépée. Coup d’œil. Elle me regarde. Je lui offre un sourire plein d’une compassion mesurée, respectueuse, en tous les cas particulièrement bien feinte. Ne pas effrayer le morceau. Ce serait si mauvais d’effrayer la belle colombe, pour mes petits plans personnels. Premier objectif, l’enrôler dans la Spug. Je la sens déjà. Je sais comment la prendre. Car je perçois sa peur, et je vois ces manières pudiques. Je serai, ma belle, ma petite, je serai le gentil papa. Le type qui s’assied à côté de toi, te pose une main sur l’épaule, et te dis d’une voix douce et pleine de confiance « Je peux t’aider… » T’aider ma poule, bosse pour moi, tu verras, ça paie, c’est cool. J’hausse un sourcil. Mais si jamais tu refuses… Tant mieux pour moi. Alors, je te mettrai dans mon lit.
Je l’ai dit, je suis amoureux.

J’ai presque envie qu’elle refuse de se prostituer, pour l’avoir rien que pour moi. Je cille. Hey, Cook, reprends-toi ! Depuis quand t’as des crush sur les p’tites brunettes ? Depuis toujours… Mais bon. Après tout, y’en a tant… Une jolie paire de fesses parmi tant d’autres. Autre coup d’œil. Arg.

Mais graou, quoi.

Je toussote. Les affaires d’abord. Cookie, on arrête un peu les conneries. Tu vas pas te cramper le cerveau pour une femelle en pull-over. J’ai un petit frisson. Il fait froid. Je n’ai pas envie de tomber malade. C’est d’un ennui. J’aime pas les médocs, j’aime pas rester coucher, j’aime pas rouler sous une couette pour autre chose que la bagatelle.

Un choc sourd contre la porte. Je pointe mon museau en direction du bruit.
Enfin.

***

Passage forcé par la case « uniformes ». J’ai fini par comprendre que c’était un truc psycho assez fort, dans les taules. T’arrives, t’as tes fringues que t’aimes, que ta maman t’a cousues, que ta copine t’a sauvagement arrachées un soir de grenouillage intensif. C’est à toi, c’est ton style, ta classe sociale, tes moyens, et paf, on te fout à oilpé dans une salle froide pour te filer un costume de taulard. Je baille. J’ai déjà vécu ça plusieurs fois. Je ne vais pas m’en troubler. J’anticipe chaque geste du gardien qui nous guide. Arrêt, départ, porte, tendre les poignets pour ôter les menottes. Attendre, et puis rentrer dans la salle, surveillé comme un flan fraise-framboise sur le feu. Pupuce est aussi invitée à rentrer. Voilà qui va lui faire plaisir. Bienvenue chez la grande Didi, respect de la pudeur, respect tout court, dans ton cul. Un gardien chacun. On nous met dos-à-dos –extrême effort de la part des matons pour nous garantir un semblant de dignité- et nous intime de nous changer. Je m’exécute rapidement. C’est pas ça qui va me tuer. Les mecs, j’me suis déjà fait lutiner dans les douches par un gardien en rut, j’ai vécu plusieurs années avec deux mecs dans un appart de poche. J’vais pas glousser s’il faut montrer mes –jolies- fesses à une adorable puce.

Je n’essaie même pas de la reluquer par dessous.
Il faut la mettre… en confiance.

Trente secondes plus tard, je suis prêt.
Chacoutte –grand roux velu- renonce à me poser les menottes. Paraît qu’on est à la bourre. Pas ma faute, j’étais pas au volant. Je me demande si je me souviens encore du code de la route, quinze ans après. Une œillade vers les fesses de mimi pupuce. Il est assez tard, en fait. La nuit est tombée, dans ce pays de flotte. Nos matons nous poussent dehors, et nous avertissent qu’il faudra –exceptionnellement, vu l’heure- passer d’abord par la case réfectoire. Je hausse les épaules. J’ai pas à me plaindre.

***

Mon plateau sur la table, les jambes négligemment croisées, le menton calé dans la paume, je m’emplis de l’ambiance de Sad version deux. Je repère déjà des nouvelles têtes. J’ai même salué deux trois mecs de la Spug, qui ont été transféré avant moi. Nous échangeons quelques mots en japonais, une accolade. Je m’enquiers de la température de la grande Didi, de la matière, des bestiaus dangereux.
Je suis dans mon élément.

Une dernière poignée de main très clanique, et j’aperçois du coin de l’œil ma petite brunette, ma travailleuse potentielle. C’est pas la joie. Un coup d’œil complice à ma tablée, et je me lève, mon plateau à peine entamée entre les mains. Innocent, je me glisse sur le banc, en face d’elle.

Je saisis entre deux doigts un petit sachet de sucre en poudre, et le gobe sans plus de cérémonies. Je me compose un sourire rassurant, prudent, à la limite de la saine timidité.

« Je m’appelle Cookie. »

Un doigt long et fin traine sur ma joue imberbe. Je fixe un point, dans la foule des prisonniers attablés, lui laissant le temps de s’habituer à ma présence. Comme un petit animal sauvage. Coup d’œil d’encre.

« Je parie que c’est ta première fois. »

Ma voix traine légèrement. J’avance une petite moue naïve, comme ignorant du double sens grivois de mes paroles.

« Si tu as besoin de conseils, pour les débuts… Tu verras vite que Sad est un pénitencier dans le genre spé. »

Je m’accoude. Entortille, pensif, une mèche de cheveux corbeau. Je suis heureux de constater que notre entourage joue en ma faveur. Tous les mecs autour de nous sont drôlement plus vilains que moi. Cela joue dans la montagne de muscle rasée, à la mâchoire puissante et volontaire.

« Quel est ton nom ? Rassure-toi, je ne te demanderai pas pourquoi tu es là. » Ma voix se fait plus douce, mais pourtant d’une taquinerie délicatement sensuelle.

Je choisis cet instant pour utiliser mon inhalateur de ventoline. Les gars qui assument leurs faiblesses physiques font craquer les filles. Je range la chose dans ma poche.

« Tu sais… Je peux t’aider… »

Je croise mes doigts, et y pose mon menton. Je ne la fixe pas directement dans les yeux, histoire de ne pas l’effrayer. Un sourire aimable se dessine sur mes lèvres boudeuses.

« Il se trouve que je dirige la Spug. Tu ne sais pas ce que c'est, mais crois moi, tu seras bientôt au parfum… On s’occupe de pas mal de choses, dans la prison… Drogue, armes blanches… »

Je plante un regard doux dans ses yeux onyx.

« Escortes… »

S’il faut rester mignon, j’ai pas plus explicite.
Revenir en haut Aller en bas
Mercedes Saldaña-Llevora
080346 "Virujin Mali"
Mercedes Saldaña-Llevora

Messages : 212
Date d'inscription : 17/01/2010
Age : 31

Votre personnage
Âge: 37 ans
Cellule/Chambre: Cellule 4
Bloc-notes:

Tu aimes les colliers en bonbons ? [Mercy] Vide
MessageSujet: Re: Tu aimes les colliers en bonbons ? [Mercy] Tu aimes les colliers en bonbons ? [Mercy] EmptyJeu 13 Mai - 9:26

Il ne pleut plus, il flotte.
Et pour tout vous dire, ça me met les nerfs en pelote. Regard en coin à l’autre rigolo là-bas : Il n’a toujours pas bougé.
Bien.
Silence.
J’attends.

J’ai presque envie de rire, tellement c’en est écœurant de sadisme salaud : vous envoyer en taule et vous faire attendre des heures sous une pluie battante, jusqu’à ce que vous en soyez trempé jusqu’aux os, jusqu’à l’âme, jusqu’à implorer qu’on vous laisse rentrer, c’est ça le projet ? Ce sont peut-être mes derniers instants dehors, et là, toute dégoulinante de pluie que je suis, la seule envie que j’ai, à cet instant précis, c’est de rentrer me foutre au sec. Le problème c’est qu’après, je pourrai toujours chialer pour ressortir…
J’en aurais presque envie de vomir.
Te laisse pas faire Mercy. C’est pas le moment. Vraiment pas le moment.
Pense à autre chose.

Autre chose. Comme quoi ?

Citron. Ouais, voilà. Concentre-toi sur lui, ça t’occupera. Surtout qu’il te sourit –encore ? Décidément, il va finir par choper des crampes à la mâchoire à ce rythme…-, alors vas-y, profites-en pour jouer la gentille fifille sociable.
Bah voyons. On est pas au jardin d’enfants. Bordel, qu’est-ce qu’il me veut ?
… J’ai froid. Frisson.
Bruit.
Enfin. Enjoy…

[…]

Soupir.
Lasse, je laisse tomber ma fourchette dans mon assiette. Appuie mon menton dans les paumes de mes deux mains, les coudes appuyés sur la table, un peu comme une gamine qui bouderait son repas. Je fais la moue, je fais la gueule, clairement.
J’ai pas vraiment digéré le coup du déshabillage en public.
Déjà, il y a leurs regards, sur moi, tout le temps. En permanence. J’ai l’impression que chacun de mes gestes est une menace, que chacun de mes mots susceptible d’être une injure, que chacun de mes pas risque de mener à une tentative d’évasion ou de rébellion. Ils m’auraient collé un gardien attitré pour compter chacune de mes inspirations que cela ne m’aurait pas étonnée, tellement je suis fliquée.
Bordel, me dites pas que je suis la pire criminelle qui se trouve dans ce trou à rats. J’y crois pas.
Je me sens humiliée. C’est comme ça que ça marche ici ? On va rire…
Plus jamais je me désape en présence de ce con. Attendez, c’est pas parce qu’on a fait tous les deux un voyage de merde dans un fourgon de merde pour atterrir dans une prison de merde que ça fait de nous les meilleurs amis du monde. Je suis consciente que ça peut créer des… liens (menottes-liens, hahaha, elle est bonne), mais merde, c’est pas une raison.
Faudrait pas qu’il s’imagine des trucs après. Ils sont au courant eux que les relations sociales, c’est pas vraiment mon point fort ?
Alors vous comprendrez qu’avoir à me mettre à moitié à poil devant un jap’ maso à qui j’ai pour ainsi dire jamais parlé, ça me les fout moyen.
Enfin, j’ai pas trop eu le choix.
Vie de merde.
Bon, au moins, ils auront eu la décence de me filer une taille trop grande. Le haut est ample, le bas est ample, ça ressemble à rien, parfait.
En plus, c’est gris. C’est moche le gris. Très bien.
… Même avec toutes ces conneries, j’ai toujours pas faim.

C’est simple, j’ai une grosse boule dans l’estomac. Je sais pas si c’est le stress, l’appréhension, ou autre chose, j’en sais rien. Non, j’ai pas peur.
Juste que…
Je me demande ce qu’il fait, là, maintenant.
A l’heure qu’il est, il aura sûrement appris. Ne serait-ce que via la télévision ou la radio, paraît qu’ils en ont fait tout un foin dans les journaux.
Tu m’étonnes. Démanteler une organisation pareille, c’était, si je puis me permettre l’expression –qu’est-ce que je m’en tape de toutes manières, j’ai plus rien à voir avec ça maintenant- du joli boulot. J’ai pas pu m’empêcher de rire en pensant à la tête qu’ils ont du faire à l’hôpital : Luela, leur si gentille, si dévouée infirmière, condamnée à perpétuité pour trafic de drogues, d’armes et terrorisme ? C’est ma chef de service qui a du faire un ulcère.
… Quoi ? Oui, Luela.
Attendez, vous croyiez tout de même pas que j’allais continuer à me balader avec un prénom pareil ? J’ai banni de ma vie tout ce qui aurait pu avoir un quelconque rapport avec mon ancien job : fréquentations –bon ça, ça a pas été très difficile, je vous l’accorde…-, logement, prénom, nom. Officiellement, j’étais devenue Luela Marquès. Il y a tellement d’immigrés dans ce putain de pays que de toutes façons ça n’avait choqué personne. J’avais un passeport, un diplôme et un sourire sympa, ils ont pas discuté longtemps avant de m’embaucher.
J’ai cru pouvoir tirer un trait sur le passé. J’ai cru pouvoir me racheter, rattraper le temps perdu.
Tu parles. Je n’arrive toujours pas à comprendre comment ils m’ont retrouvée, et encore moins comment ils ont pu me balancer comme ça. J’ai toujours été réglo, j’ai jamais rien caché : j’ai été franche, en avouant que j’arrêtais tout et que je me tirais.
J’avais promis de rien dire. Tu parles. Confiance de mes deux.
Le pire, ce qui me rend malade, c’est pas qu’ils m’aient définitivement foutue en l’air en me coinçant jusqu’à la fin de mes jours derrière les barreaux, non ;
C’est qu’ils aient osé me séparer de lui. Je crois bien que je le reverrai jamais.
Et ça… Pour être honnête avec vous, ça me donne envie de pleurer.

Heureusement que Jackie Chan est là pour m’aider à redescendre sur terre. Béni sois-tu citron, rien qu’à voir ta face de bon samaritain, j’ai envie de te mettre un poing dans la figure. C’est toujours mieux que de pleurer, non ? Et le voilà qui se met à descendre un sachet de… sucre ?
Wow. Record d’hypoglycémie explosé.
Au fait, qu’est-ce que tu fous là toi ? Je t’ai pas invité que je sache, si ? Quand je disais que c’était une journée de merde.
Regard… méfiant. Pas noir, pas tout de suite du moins. Pour tout vous dire, j’hésite à lui rire au nez là. Non, parce qu’il se fiche de moi là, c’est pas possible… Ou alors il est vraiment craignos dans le style « je me file un surnom cool pour faire genre », parce que, y’a pas à dire, là…
Cookie…
Putain, c’est quoi cet endroit ?
« Luela. »
Ouh… C’est que j’en serais presque sociable. Presque. Croyiez tout de même pas que j’allais lui filer mon vrai prénom ? Déjà que je fais l’effort de lui répondre, on va pas chercher midi à quatorze heures non plus.
Remarque, c’est toujours moins minable que Cookie.
Froncement de sourcils. Non, c’est non, définitivement non, ce type, je ne le sens pas : sa façon de parler, de se comporter… Fais pas ta prude mon grand, tu es venu t’assoir à ma table, alors vas-y, joue pas les timides, sors-la ta connerie… Qu’est-ce que tu me veux ?
… Ma première fois. Ben voyons. Et toi, c’est la première fois que tu parles à une femme ou bien ?
Il m’énerve déjà. Alors, faute de pouvoir lui mettre ma main dans son charmant visage comme j’en avais l’intention au départ, je reporte mon regard sur la salle. Bondée. Remplie d’hommes aux trois quarts environ, gardiens y compris. Des tas de muscles tous balèzes tous pas beaux, pour la plupart. D’autres ressemblant à monsieur tout-le-monde, d’autres encore avec un air de renard décharné et vicieux. Franchement, j’aime pas ça. Limite Pancake ferait gentil à côté de tout ce tas de testostérone qui ne demande qu’à se taper dessus. Facile de régler le problème quand on est une femme, pour peu qu’on ait un flingue. Mais quand on se retrouve paumée au milieu de la masse, c’est… Comment dire…
Légèrement plus délicat.
Fait chier.

« Y’a qu’à voir la gueule des pensionnaires pour confirmer. » Que je lui balance, tout sucre tout miel. Comprenez avec un air sombrement blasé et un regard sans équivoques dans sa direction. Il m’énerve, il m’énerve déjà. Bien sûr que j’avais remarqué. Je suis nouvelle, je suis une femme, mais pas conne pour autant. J’aime pas sa façon de jouer les pseudo-anges gardiens, j’aime pas cette façon qu’il a de deviner qu’effectivement, c’est la première fois que je fous les pieds dans un endroit pareil et que je risque de m’en prendre plein la figure et pas que, j’aime pas sa façon de parler avec des sous-entendus douteux, j’aime pas sa façon d’enrouler ses cheveux autour de ses doigts, je l’aime pas, point. « Si c’est pour jouer les bons samaritains que t’es venu, pas la peine ; j’ai pas besoin de tes conseils. »
Oh Mercy, douce Mercy, adorable Mercy… Dis-moi, tu ne nous jouerais pas un peu les orgueilleuses là ?
En plus il est asthmatique.
Là ma grande, t’es carrément de mauvaise foi.

« J’ai pas besoin de ton aide. »
C’est qu’il insiste en plus ce con. Pourrait au moins avoir la décence de me regarder dans les yeux… Mais non, évidemment non, tout ce qu’il fait m’horripile, il m’énerve, il m’énerve, Dios mio ! Et plus il parle, plus je me crispe.
Trafic de drogues, trafic d’armes… Mes poings se serrent. Non mais, sérieusement, il le fait exprès ? J’ai vraiment pas envie de me revenir presque dix ans en arrière. Extérieurement, je suis glace, lui offre à peine un regard vaguement attentif pour lui signaler que je l’écoute. Et encore.
A l’intérieur, c’est autre chose.
Et croyez-moi, j’ai du mal à garder la face quand il m’assène son ultime connerie.
Escorte.
Citron, quérido, j’ai vraiment une tête de call-girl ?

« Pas intéressée. »
Je me lève, saisis mon plateau encore rempli –ne pas crisper les mains, surtout ne pas lui montrer que tu es énervée-, lui adresse un espèce de sourire-grimace-rictus forcé bien hypocrite avant de lui asséner une tirade pseudo-polie du bout des lèvres :
« Merci-au revoir-à bientôt. »
Et hop, on met les voiles.
« A bientôt ». C’est ça oui. Plutôt crever.

[…]

A votre avis, quel était le pourcentage de chances de me retrouver dans la MÊME cellule que cet abruti ? Infime, oui INFIME.
Je me présente, je m’appelle Mercedes et j’ai la poisse.
Condamnée à perpétuité à vivre avec ce type. Ils pouvaient vraiment pas faire pire.
Coup d’œil au plafond. Même pas un simulacre de poutre pour m’y pendre.
Je veux mourir. Et attendez, vous connaissez pas encore la meilleure :
Je suis la seule gonzesse dans la cellule.
Où est le champagne ?

J’ai envie de pleurer. Vous savez, cette bonne grosse et irrépressible envie de pleurer qui vous prend aux tripes lorsque vous avez l’impression qu’une énième tuile vous tombe sur la tête après plusieurs nuits passées à ne pas dormir ? Ou alors de hurler. De hurler fort, très fort, que la vie n’est qu’une chienne et Dieu n’est rien qu’un enculé. Rien de moins. J’emmerde le monde, j’emmerde Sadismus, et surtout, je l’emmerde LUI.
J’espère qu’il ronfle, comme ça je pourrai l’étouffer dans son sommeil. De toutes façons, ça ne pourra pas être pire, j’en ai déjà jusqu’à la fin de mes jours ici.
Coup d’œil au matelas du dessus, où l’autre s’est installé sans plus de cérémonies.
Non, vraiment, ça va pas être possible.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé




Tu aimes les colliers en bonbons ? [Mercy] Vide
MessageSujet: Re: Tu aimes les colliers en bonbons ? [Mercy] Tu aimes les colliers en bonbons ? [Mercy] Empty

Revenir en haut Aller en bas

Tu aimes les colliers en bonbons ? [Mercy]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Sadismus Jail :: Pour relaxer un peu :: Archives-