Un nouvel arrivage ! (libre, pour un gardien de préférence ^^)

Invité

Une violente secousse me sort de mon sommeil forcé. Je suis assis sur une sorte de banc et je sens des chaînes à mes poignets et à mes chevilles. J'entends le bruit d'un moteur, et des voix un peu plus loin... Serai-je dans une voiture ? Comment suis-je arrivé là ?
Ça y est, ça me revient...

Je crois que je l'ai tué. Cette ordure de gardien qui avait osé m'insulter. En tout cas j'ai bien entendu un craquement quand j'ai brusquement tourné sa tête. Après ça, ils m'ont emmené de force dans un cachot sinistre. Je m'attendais à des représailles... mais rien. Pendant plusieurs jours, ils m'ont seulement apporté à manger et à boire, sans rien me dire, sans rien me faire. Puis, au bout de quelques temps, ils sont venus me chercher. Trois gardiens pour moi tout seul. Ils m'ont levé de force, ils m'ont enlevé mes chaînes, puis ils m'ont assommé... Et je me réveille ici.

Mes yeux s'habituent à l'obscurité, je vois bien que je suis à l'arrière d'un fourgon de prison. Le genre fourgon blindé, avec juste un banc, pas de fenêtre, une sorte de petite pièce fermée... Ils m'ont mis des chaînes aux poignets, qui descendent jusqu'à mes chevilles... Je tire un peu dessus, mais je sens que quelque chose me retient. Les chaînes doivent être fixées dans le sol du fourgon.
J'ai du mal à réfléchir, tout s'embrouille dans ma tête... Je sens que mes mouvements sont plus lents que d'habitude... Je me sens cotonneux, j'ai mal au crâne... Les enfoirés, ils m'ont drogué.

Le fourgon s'arrête. Des bruits de pas, la porte arrière qui s'ouvre. La lumière m'aveugle, et renforce mon mal de tête. J'entends une voix m'ordonner de ne pas bouger, mais cette voix me semble venir de très loin, elle résonne, comme irréelle... Ils détachent les chaînes du fourgon et me forcent à me lever. Ils sont deux, chacun me soulève par un bras et ils me descendent du fourgon. Je me laisse faire, dans mon état je n'ai de toute façon pas la force de lutter. J'essaie de voir où on est, mais le soleil m'aveugle, et les drogues m'empêchent de bien réfléchir...
J'ai la tête penchée vers le sol, qui dodeline, même pas la force de la soulever. Je vois juste qu'on s'arrête devant un portail probablement, je distingue une plaque de fer... et un bruit de sonnette... Mais où m'emmènent-ils ?

Invité

Je ne comprends pas pourquoi je suis ici. Je ne comprends rien. Je suis enfermé dans une sorte de boîte en métal avec des grilles. Je pense que...la police m'a arrêté et là...en ce moment...je ne sais pas où je suis. On dirait que j'ai perdu la mémoire pendant un long moment. Tout ce que je me rappelle c'est moi qui étais dans une pièce avec un policier qui me posait des questions. Je ne comprenais à rien de ce qu'il disait. Il me posait tellement de questions que ma tête ne suivait plus. Les voix dans ma tête étaient trop fortes pour que j'entende ce qui se passe autour de moi. Ensuite, on dirait que je me suis endormi...

Et là, je me suis réveillé et je me retrouve dans cette cage de métal.

Je suis perdu...

Peut-être que ...je vais dans une grande prison éloignée. Elle semble être très loin vu le long voyage que je fais. Mes poignets et mes chevilles sont enchaînés. Je ne peux pas vraiment bouger. Je ne comprends pas...

Qu'est-ce que j'ai fait de si grave ? J'ai voulu vivre et là...on m'enferme parce que j'ai voulu prouver que je vivais ? Je ne comprends rien....vraiment rien.

Je veux simplement vivre et trouver ma place. Je veux être à ma place quelque part et trouver l'amour de ma vie. Trouver la personne qui pourrait m'accepter comme je suis et non me traiter comme une merde ou en petit chien. J'en ai marre de me faire prendre pour un con ou bien une pute. Je veux juste être quelqu'un...c'est tout.

Mes vêtements...je me trouve un peu ridicule en ce moment. Je me retrouve encore à être habillé en pute. J'ai une chemise noire, une jupe noire, un collant en filet noir, des souliers à talons et un manteau de cuir....

C'était ce que je portais pour être plus attirant quand j'étais dans mon travail de ''pute''. Mon patron disait que j'étais beau et que ce genre de vêtement me faisait très bien. J'étais très androgyne pour un homme...alors...il fallait me mettre dans des vêtements qui serait montré mon corps en valeur.

Mais...Je me trouve si...ridicule. On dirait que me prend pour une sorte de fou qui aime s'habiller dans des vêtements de femmes...

Pourquoi moi...

J'ai peur. J'ai vraiment peur. Je ne sais plus quoi faire. Je veux...être dans les bras de quelqu'un. Je veux...m'échapper de la réalité. Les voix dans ma tête sont puissantes et m'empêchent de dormir. Je veux dormir et ne plus jamais me réveiller. J'ai peur...de ne pas être à ma place à la prison. J'ai peur d'être personne...

Étrangement, je vois une porte s'ouvrir. Il y a deux policiers qui me soulèvent et me débarquent pour ensuite me diriger vers une grande porte. Faut dire que je suis très faible en ce moment vu que je viens tout juste de me réveiller. Je marche un peu mal et les deux policiers me font un peu mal en me soutenant les deux bras. Je ne vais pas me débattre....vraiment pas. Je n'aime pas la violence...

De toute façon je n'ai nul pars où allé, alors...peut-être qu'en prison je vais...trouver refuge.

Tout à coup, on arrête ...et j'entends les policiers parler à d'autres. Je me lève la tête et je vois un autre prisonnier...comme moi. Il avait...les cheveux blonds. Il semblait être un peu dans les vapes...comme moi!

Je me demande ce qui va se passer et qui est cet autre prisonnier. Je me demande...ce qui va m'arriver là dedans...

Invité

Je m’ avance , m ‘ essuyant encore les mains sur mes vêtements. On m’ avait envoyé d’ urgence aller chercher des prisonniers.
Ma première mission d’ importance. Et en plus , je dois en prendre deux. J’sais pas trop comment me comporter. Je tremble un peu.
Ami ? On aurait l’ impression qu’ on peut me marcher facilement sur les pieds , et puis ça ferait tache.
Dur ? Pas très recommandé avec mon gabarit , ils pourraient s’ énerver facilement , et je préfère éviter de me battre.
Je soupire en insérant la clé entre les deux monstrueuses grilles de fer, tandis que mes nerfs s’ agitent à une vitesse terrible.
A force de porter en permanence un masque d’ hypocrisie , je sais plus comment me comporter. Je serre les dents. Je montre pas ma peur , ni ma fébrilité.
Les portes sont ouvertes.
Je vais devoir me confronter aux deux futurs détenus. Je les toise un instant et retient un soupir. Une prison pour mannequins , c’ est une prison pour mannequins ! C’doit être comme pour les emplois, en taule , on regarde la tête d’ abord… Je me mords mes lèvres en pensant à mon job. Mieux vaut pas faire de bourdes.
Un est soutenu par deux policiers , l’ autre peut tenir sur ses jambes.
J’ ordonne aux flics d’ apporter le blond jusqu’ aux portes internes. Je prie le brun de me suivre.
On arrive à l’ édifice. Mes lèvres se serrent. Une goutte de sueur descend ma tempe. C’ est bête. C’ est ironique. Mais c’ est l’ usage. Je pousse la porte.

- Bienvenue à Sadismus.

C’ est peut-être un peu formel.
Un rictus imperceptible se forme sur mes lèvres.
J’ ai cru avoir dit : « bienvenue en Enfer » .

Invité

Il y a du mouvement. Plusieurs bruits de pas. Je fais un effort pour tourner la tête en direction des bruits, mais je n'arrive décidément pas à la lever. Je vois des bottes de policiers, et des souliers de femme. Génial... Mais qu'est-ce que je fous là ?
Puis le portail s'ouvre, mes gardes m'emmènent de force. De toute façon je n'ai pas la force de me débattre. Avec les autres policiers et la fille, on suit d'autres pas, une nouvelle paire de jambes, masculines je pense. J'ai tout de même du mal à avancer. D'une part à cause de l'effet des drogues pour me canaliser, d'autre part à cause des chaînes qui m'entravent poignets et chevilles. Le fait que je ne puisse pas plier la jambe gauche, et donc que je boîte, n'arrange rien.
On s'arrête, devant d'autres portes. Le type devant nous parle. Je crois entendre "Bienvenue à Sadismus". Sadismus... c'est quoi ça... Soudain je tique, et l'étonnement me fait lever la tête. Je dévisage le type de mes yeux gris, dans le vague. Les contours de son visage sont rendus flous sous l'effet des drogues. Mon propre visage est sans expression, même si au fond de moi je suis très surpris.
En allemand... il a parlé en allemand... Je comprends parfaitement la langue, et je la parle également, c'est pourquoi j'ai mis quelques secondes à m'en rendre compte...
Pourquoi m'ont-ils emmené en Allemagne ? C'est quoi ce plan ? J'essaie de parler, mais au départ aucun son ne sort de ma bouche. Je tousse, d'une toux rauque, puis j'arrive enfin à dire, d'une voix froide et inexpressive :

On est où ?

Je m'exprime en français, à l'intention de mes gardes. Je sens leur étreinte se resserrer autour de mes bras, et l'un d'eux me répond, en français également, avec une certaine ironie dans la voix :

Dans ton nouveau pays mon vieux ! Les boches ont bien voulu nous débarrasser de toi. Un conseil, tiens-toi à carreau ici, cette prison c'est pas de la rigolade !

Je soupire, dodeline de la tête. Je lui lance un regard froid. La situation ne me plaît pas du tout. Si seulement j'arrivais à réfléchir correctement ! Mais tout s'embrouille dans ma tête... Un de mes gardiens tend un dossier au type qui a parlé en allemand. Il lui explique, dans un allemand approximatif et avec un accent français à couper au couteau, qu'il s'agit de mon dossier, qu'il faut le lire attentivement et faire très attention, que je suis très dangereux... S'il est spécifié dedans que j'ai tué des dizaines de personnes, dont dernièrement un gardien de prison, c'est sûr que je vais pas faire bonne impression dans ce nouveau pénitencier !

Invité

En regardant autour de moi, ma tête était confuse. Je ne comprends pas vraiment ce qui se passe...comme si j'étais présent et en même temps pas. Peut-être que je ne suis pas encore réveillé complètement ...ou bien parce que la peur brouillait ma tête depuis que les policiers m'ont capturé. J'ai toujours vécu en agissant comme je voulais et maintenant....je sais que je ne pourrais plus faire ce que je veux. Celui que j'aimais temps...l'homme qui m'avait recueilli dans ses bras...m'avait dit que les policiers étaient la plus pire espèce. Ils étaient le mal incarné...ils étaient sous la domination du diable. Cet homme était religieux, alors...tout ce qui était contre lui ...était le diable qui essayait de le dominer. Moi...j'étais son ange déchu. Il voulait me garder parce qu'il pensait qu'en me gardant...Dieu le regarderait. Je ne comprenais rien en cette religion. Je n'ai jamais compris pourquoi cela existe. Même à l'école, je ne comprenais pas pourquoi le monde devenait stupide pour suivre une religion invisible. Les humains étaient des êtres trop fragiles...alors ils créaient des choses juste pour leur donner espoir...

Moi je ne comprends pas. Je crois en ce que je crois et je suis normal. C'est tout.

Je ne vois pas très bien. Flou ? Oui. Ma vision...on dirait que je ne suis pas capable d'enregistrer chaque image dans ma tête correctement. Je vois une porte s'ouvrir et ensuite je vois une ombre avec des formes étranges dans son dos. Il dit avec une belle voix.

- Bienvenue à Sadismus.

Sadismus...ah oui...cette fameuse prison. Est-ce que ce n'était juste qu'une prison ? Tout le monde avait peur d'aller là-bas parce qu'il y avait des rumeurs étranges sur les gardiens. Ils étaient des hommes plus corrompu que nous...les criminels. Pour dompter une bête...il fallait être plus fort qu'elle...

- Sadi...mus ? ah...

Un des policiers m'avait dit de me l'affermé quand j'ai essayé de parler. Il n'était pas d'ici...je le sais. Ce n'était rien qu'un petit policier de ville qui se croyait fort pour avoir attrapé un homme habillé en femme malade dans la tête. Attendez...moi ...malade ? Non...je suis juste normal avec une légère déficience...c'est tout...

-On est où ?

Cette voix semblait être rauque et sens émotions. Elle m'avait traversé l'esprit comme une flèche...comme si...je la trouvais si belle. Je me retourne vers elle et je vois cet homme aux cheveux blonds qui semblait être blessé. Vu que je ne voyais pas très bien, c'était normal pour moi de mal interpréter les choses dans le droit chemin. Cela m'arrivait souvent avant, alors je suis habitué. Étourdi ? Oui je le suis, mais je sens juste les voix dans ma tête qui essaie de me faire endormir...c'est tout.

Je voulais aller voir cet homme blond pour juste savoir s'il allait bien. Sauf que...je ne pouvais pas. Je suis enchaîné tenu par un policier. Mon corps bougeait un peu tout seul. On dirait que je ne le contrôle pas parfaitement.

- Est-ce que...ça va bien ?

Dis-je à l'homme blond...pendant que les hommes parlent entre eux. Mais, très vite, le policier qui me tient ne pouvait pas s'empêcher de serrer l'étreint sur mon bras comme si c'était un saucisson.

- Tu vas la fermer espèce de sale pute laide. T'a pas le droit de parlé!

À ses mots...je me suis tus. Je me suis baissé la tête tout gêner et blessé. Je n'aimais pas quand on me parlait comme si j'étais une merde ou bien personne. J'avais les yeux pleins d'eaux et très tristes.

- Mais...il ne se sent pas bien...je...je...voulais juste l'aidé....

Le policier ris de moi. Il trouvait ça drôle qu'un criminel aide un autre avec bon coeur. Peut-être que pour lui, j'étais le diable sans coeur. Non ! J'ai un coeur...oui j'en ai un.....non ?

Étrangement, j'ai senti une peur me passer dans le dos. Je me suis retourné assez vite vers l'ombre qui avait sorti de la porte pour lui jeter un regard désespéré.

- M..monsieur...s'il vous plait...

Ma voix coupe. Je ne sais plus quoi dire et quoi faire. Je me sens comme dans un oiseau dans une cage. Je me sens étouffé...

Je ne sais pas pourquoi je paniquais. Vraiment pas...

Je recherche peut-être les bras de mon frère que j'aimais temps...

Pourquoi moi...

J'étais tellement habitué d'avoir du réconfort corporel que...quand j'avais peur...je me réfugiais dans les bras de n'importe qui. Dans les bras qui semblaient être les plus chaleureuses.

Mon frère...me manque...

Invité

- On est où ?

Je m’arrête. J’ai rien compris.
Les gardiens du blond me donnent un dossier. Ils baragouinent des phrases dans un allemand médiocre, assaisonné d’un affreux accent français. Même moi qui ne suis pas du pays trouve ça insupportable. Les froggys doivent prendre leur pied en massacrant les langues étrangères, pas possible autrement. Quoi qu’il en soit, j’arrive à comprendre leurs paroles. J’ouvre la paperasse. Larry Lee Bullen. Des litres de sang sur les mains. Un putain de sociopathe. Ma pomme d’Adam remonte jusque mon menton.
Un ange passe. Mes jambes tremblent.
A quoi j'm' attendais ? Eh mec, t’es dans la pire taule du monde ! Ce sont TOUS des barrés ici. C’est là qu’je réalise que moi aussi je le suis. Au moins un peu.
Je souris. Je pense que je commence à me faire au métier. Ou à la folie. Peut-être aux deux.
Je regarde "mes" détenus, pensif. Mon masque de mensonges … Tomb’ra ? Tomb’ra pas ?
Le jeune brun s’approche du sociopathe. Il lui demande s’il va bien, j’crois.
Son gardien lui broie le bras. Quand celui-ci tente de répliquer, il éclate d’un rire gras. Berk.
Honnêtement, je me fiche de la violence gratuite. Mais en être choqué, et défendre les gens contre ça sont des valeurs que l’école, ta télé, et les médias en général t’inculquent bien.
Alors je vais être un gentilhomme.

- Lâchez-le ! J’ordonne d’un ton sec.

Je les renvoie d’un geste de main et attrape celle du fragile garçon. Les policiers se retirent. J’ADORE ce job. Tout ce pouvoir … C’est si bon…En parlant d’emprise …
Je regarde celui à qui je tiens la main. Il pleure. Autant le dire vraiment, je m’en fiche. Mais il est mignon. Très mignon. Je lui offre un sourire chaleureux, pour le rassurer. M’enfin c’est l’effet que j’veux produire chez lui, de mon point de vue c’est juste une proposition non-explicite.
… Attends, on est pas censé être en taule ? O.K, reprenons notre sérieux. Je fouille mes poches, j’arrête mon plan drague et sors un papier. Je regarde les chiffres.

- 136606 et 130381 seront vos nouveaux prénoms, et ça, dis-je en désignant le bâtiment, sera votre nouvelle maison. Et n’envisagez pas de déménagements. Tu tiens sur tes jambes, froggy ? Parce qu’on entre.

Invité

Je perçois la voix de la fille prisonnière. En fait ce n'est pas une fille, il a une voix masculine. Un travelo... génial. Il me demande si je vais bien. Je ne prends pas la peine de lui répondre, la réponse étant tellement évidente. Je dois être beau à voir tiens, avec toutes ces saloperies de camisoles chimiques qu'ils m'ont fait ingurgiter. Son policier l'insulte, le traite de sale pute laide. Ces insultes gratuites, cette violence, ça m'a toujours révolté. Tous ces flics, ces matons, qui s'amusent à rabaisser les prisonniers parce qu'ils se croient supérieurs à eux... Je peux pas blairer l'autorité.
Celle qui tombe à point nommé par contre, c'est l'autorité de celui qui nous a accueilli. Il ordonne aux flics de lâcher le travelo, et mes anciens gardiens se retirent également, nous laissant seuls avec lui... Si seulement j'étais en état de bouger et de réfléchir correctement, je pourrais tenter quelque chose, avant même d'être véritablement entré dans cette prison au nom peu engageant.
Le gardien s'adresse de nouveau à nous. Il nous donne des matricules. Je ne sais pas lequel est le mien, et concrètement je n'en ai rien à foutre. Qu'ils m'appellent comme ils veulent, les numéros c'est pas mon truc. "N'envisagez pas de déménagement"... A croire qu'il lit dans mes pensées. Mais on va attendre un peu avant de se faire la belle. Pour le moment je me tiens à carreau. Je fixe le sol, tête baissée. Je tangue un peu. Un joli petit prisonnier bien docile... pour le moment.
Le gardien s'adresse à moi. Enfin je suppose que le "froggy" c'est pour moi. Mauvaise habitude des anglais de comparer les français à des grenouilles. J'ai jamais bien compris pourquoi d'ailleurs, vu que personnellement je n'ai jamais mangé de cuisses de grenouilles, c'est pas si fréquent en France... Remarquez, on les appelle bien rosbeef les anglais. Ces petits surnoms culinaires ne manquent pas de charme.
Il me demande si je tiens sur mes jambes. Je ne bouge pas d'un pouce. Je ne vais pas non plus lui faciliter la tâche. Ça se voit pourtant, je suis drogué, pieds et poings reliés par une lourde chaîne, je ne peux pas avancer dans cet état ! Ben voyons... toujours se montrer plus faible qu'on ne l'est réellement.

Invité

Je ne sais pas quoi faire. Je regarde l'ombre ailée devant moi comme si ma vie en dépendait. Les autres riaient de moi comme si j'étais un clown de cirque. Je sais...je suis une pute travesti. Je suis la plus pire chose sur terre. J'ai compris. Je ne suis pas stupide à ce sujet...je suis habitué. Je suis habitué à me faire mal traité à cause qu'aux yeux de tout le monde je ne suis qu'un objet sexuel....et rien d'autre.

Mais, tout ce que je voulais c'était d'être gentil envers l'homme blond...mais...pourquoi tout le monde se moque toujours de moi et me prenait jamais au sérieux ? Peut-être que je suis trop bizarre....peut-être oui....être prostitué était bizarre...personne voulait te comprendre...juste te baiser...

- Lâchez-le !

Très vite, les autres me lâchèrent. Soulagement ? Oui je le suis, mais...une autre main m'attrape assez vite. C'était celle de l'ombre ailée. Je ne puis retenir mes larmes vu que je n'aimais pas me faire trimbaler comme si j'étais une merde ou une pute à vendre. Je n'aime pas les policiers...ils sont méchants et ne savent même pas qui je suis.Ils savent juste que je suis une pute qu'on pouvait traiter comme de la merde. Je déteste me faire mal traiter et je déteste qu'on me fasse mal. J'en avais assez. Juste....assez. Tout ce que je veux c'est vivre, mais il y a toujours une personne qui essais de me remettre dans ma cage. Je n'aime pas ça...vraiment pas ça. Je veux partir, m'en aller loin. Je veux revoir mon frère...je veux revoir ses bras. Sauf que...je ne peux pas. Je suis encore coincé....encore sous l'emprise de gens malades dans la tête.

Je me retourne vite....surpris...par le visage de celui-ci. Il me souriait avec un air de tendresse. Je fus offusqué, bien sûr, parce que...je suis habitué de voir de la haine dans le visage des gens ou bien de la tristesse. Avec mes clients, je ne voyais rien ou bien un visage qui n'avait qu'une émotion qui n'était PAS un sourire...

J'ai peur.

Mes larmes ne veulent plus sortir. Plus maintenant.

Je ne suis pas habitué à voir des gens sourire à par les enfants que je gardais souvent quand j'étais nouvellement pute. Ils m'aimaient beaucoup. Je voyais toujours leurs sourires qui s'adressaient à moi. Mais...pourquoi moi ? Je n'en savais rien. Les voix dans ma tête me disait toujours la même chose '' Parce que tu es toi''. Oui, mais...qui est moi ? Je ne sais pas. Je ne...sais pas...

- 136606 et 130381 seront vos nouveaux prénoms, et ça, sera votre nouvelle maison. Et n'envisagez pas de déménagements. Tu tiens sur tes jambes, froggy ? Parce qu'on entre.

Nouvelle...maison ? Moi qui avais quitté ma maison il y a quand même des années et là...je me retrouve à la maison ? Non...c'est impossible. Ma maison je l'ai longtemps quitté.

- Je...non. Mon...nom...n'est pas...un numéro...

Non...je ne supporte pas qu'on m'appelle encore par un numéro. Je déteste. Je déteste...

Je sais que maintenant je suis un prisonnier, mais j'ai quand même un nom. Je suis un humain. Je suis moi, Mathéo Andréas. Pas un numéro! Et ni une pute....

Je semble être un enfant perdu. Oui, je semble toujours être perdu et très confus. Parfois, je n'ai pas vraiment conscience à cent pour cent de ce qui se passe autour de moi...alors je me perds et je ne comprends rien.

-ah....

Très vite, je sentais l'emprise me tirer de l'ombre ailée. Sa main, même si elle me fessait mal..je sentais autre chose. C'était très...bizarre...

Je voyais que les ombres se dissipaient et devenaient des formes humaines. J'ai pris peur...tout à coup. Je ne voyais plus d'ailes, mais des cheveux noirs, des yeux pâles et un teint pâle. Il était habillé de noir aussi...

C'était un diable ? Un ange déchu ?

Je reste là...yeux grands comme si je voyais un fantôme. Je m'en allais...en enfer ? Les enfers...un endroit que j'ai toujours voulu ne pas y aller. On m'avait souvent dit que c'était un endroit où tu souffrais pendant l'éternité. Mais...je ne veux pas souffrir pendant l'éternité...ça semblais...être long. Trop long pour moi. Vraiment trop long...

Invité

- Je...non. Mon...nom...n'est pas...un numéro...

En voilà un qui n' a pas tout compris. Une mise au clair s' impose. Je croise les mains.

- Ici, on est en prison. Une explication simple : ce n' est pas un lieu de plaisance. Vous n' avez aucun droit, et surtout pas celui de vous plaindre. Ou alors faites-le entre copains de chambre.

Je laisse passer un soupçon d' exaspération dans ma voix, juste assez pour qu'il comprenne que je ne suis pas un guide touristique.
C' est un peu sec comme jugement. J' espère qu'il a compris...
Je me tourne vers le français. Pas de réponse. Il est silencieux; j' aime bien. Je regarde ce qui ne vas pas.
Ses pupilles sont totalement rétractées. Il est raide.
Et pas avec n'importe quoi. Je sais que c' est pour le rendre inoffensif, mais...
Je me penche et vois dans ses yeux tous les plaisirs dans lesquels je me suis vautré ces dernières années.

- Et merde...

Je laisse ce juron s' échapper de mes lèvres, dans ma langue natale, tout bas. Juste pour moi.
Une envie me prend les tripes.
J' en veux.
Je reste un instant, à fixer le détenu. Mon teint s' approche dangereusement de celui d' un cadavre.
Arrête d' y penser, Alex...

Je m' empare, un peu brutalement, certes de sa main. On sort de son songe, mon petit. Et si j'lui demandais qui l' a piqué ? Je suis con. Il sait pas ça. De toute manière c' est pas la question.
Inspiration.
N' y pense plus j' ai dit.
Il peut pas bouger. Je détache les menottes de ses mains, avec prudence. Quand même.

Son bras passe par-dessus mon épaule. Quand nos membres entrent en contact, j'me sens ridicule. Il a de la force. Moi pas. Je serre mon emprise sur lui. Ma main glisse doucement vers mon holster, je me rassure. Je sais, JE SUIS UN PEUREUX.
Quelle honte. Avoir peur d' un type dans cet état... Bon , veillons à c'que l' autre dét'nu entre, aussi. Lui a l' air assez docile pour obéir à un ordre.

- Suivez moi, 136606. J' appuie sur son "nom", histoire de vérifier s' il a enregistré.

La porte est déjà ouverte. La prison nous tend ses bras.
Le bruit de mes pas mue, d' un bruit feutré , celui des pierres de l' extérieur à une résonance froide. Le sol de Sadismus.

[[ Je vous accompagne aux cellules dans les couloirs après ou ça ira ?]]