Sadismus Jail
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Apologie de la porte en fer

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Apologie de la porte en fer Vide
MessageSujet: Apologie de la porte en fer Apologie de la porte en fer EmptyMer 24 Mar - 16:42

Est ce qu'il va finir par la boucler, oui ou merde !
Non, vraiment, le débit devient saoûlant. Remarque, mon bonhomme, tu peux toujours y aller, j'en comprends même pas la moitié. Je ne sais pas de quel coin il tient son espèce d'accent qui chuinte, mais un truc pareil, ça devrait être interdit. Le pire, c'est qu'il ne s'arrête pas, et sérieusement, ça fait bien dix minutes. Chez moi, les chauffeurs de taxi se contentent de conduire. Bon, visiblement ici, ils ne savent pas faire sans cracher un exposé en cinq parties et quinze sous-parties sur dieu sait quoi. Ou alors celui-là, c'est un specimen rare et il fallait que je tombe dessus.
Je n'aurais peut-être pas dû sourire autant, et mon clin d'oeil lorsqu'il m'a ouvert la portière était certainement une grosse erreur stratégique. Enfin, je ne peux pas me surveiller tout le temps, quand même. Je me sens de bonne humeur, alors ça vient tout seul.

Des regards rapides dans le rétro, sûrement pour s'assurer que j'écoute toujours ses conneries. Je crois qu'il parle de la région, ou du temps qu'il fait, ou un truc du même tonneau. Passionnant. J'ai pourtant la certitude d'avoir effacé le moindre signe d'intérêt poli de mon visage, mais rien n'y fait.
Ça ira, j'ai des ressources. Je me décale avec autant de subtilité que je peux mettre dans le mouvement, pour me placer au centre du siège arrière, avec un léger glissement pour faire très accidentellement remonter ma jupe à mi-cuisses, afin d'offrir à cet ersatz d'orateur une vue imprenable sur mes jambes. En espérant que ça l'occupe. Je ne vois pas d'inconvénient à ce qu'il regarde, tant qu'il se tait. Voilà, en somme, c'est donnant-donnant. Tu mates, mais tu fermes ton clapet.
Ouiiii, ça marche ! ... Enfin, ça marche quelques secondes... et ça recommence. C'est même pire. Il a dû se sentir encouragé.
En fait, ce qui me dérange principalement, c'est que j'avais projeté de mettre à profit ce trajet en taxi pour cogiter à ce dans quoi je suis sur le point de mettre les pieds. Le gros chauve atteint de logorrhée aiguë n'était pas dans mon programme.
Le paysage est sans intérêt. Je vais me réfugier dans quelque chose de plus utile dans l'immédiat, c'est à dire ma trousse à maquillage. On va bien finir par arriver à destination, autant que je sois au top. Et je préfère porter mon attention sur le reflet de mon visage dans mon petit miroir que de croiser le regard en biais de ce looser dans son grand rétro.
Tiens, il se tait. Mouais, j'y crois plus... et je fais bien. Juste le temps d'attraper un crayon à lèvres qu'il recommence. Quelques mots seulement. Sans blague. Ah, ça devait être une question... Je n'ai pas écouté, tant pis, mon gros. De toute façon, je vois mal ce que j'aurais eu à répondre à une question en rapport avec le super climat de mi-saison dans la région basse du sud/sud-est du pays ou quelque chose du style.
Il s'est senti obligé de répéter. Il demande d'où je viens. Bien. Tu as cherché. Laisse moi juste réaccorder mes cordes vocales le temps d'un euuuh...

"... C'est plutôt
où je vais qui vous intéresse, non ?"

Le même ton que lorsque je lui ai filé l'adresse d'arrivée tout à l'heure, mais avec ma voix normale. Ça tire sur la gorge, pfou ! Ça fait combien de jours que je ne l'ai pas du tout utilisée ?
En tous cas, sur M. Chauve, l'effet est radical, il ne moufte plus. Je n'ai même pas besoin de lever les yeux pour ressentir qu'il y a comme un froid dans l'habitacle. Oh, vraiment, M. Chauve, je suis dé-so-lée d'avoir dû en arriver là ! Bon, daccord, je ne suis pas désolée, je suis au bord du fou-rire. Pauvre type. La tête qu'il doit faire, je préfère l'imaginer, ça me laisse le loisir de terminer ma retouche, dans le silence le plus complet.
Je remballe le tout avant de réorienter mon attention sur mon formidable chauffeur. Je cherche son regard dans le rétroviseur, il fuit le mien. Je lui offre un sourire de Madone, mais il a l'air soudain beaucoup plus intéressé par la route. J'insiste ? Allez, j'insiste. Ouh, qu'il est mal à l'aise ! Mais non, je ne vais pas rire. Je m'autorise juste une accentuation amusée de mon sourire, rien de méchant.
Je m'adore.


~~~


Ok. Pour le coup, c'est moi qui suis calmée, là. Et bien calmée.
Je ne remets pas ma décision en question, mais... presque, en fait.
J'ai jamais mis les pieds dans une prison. Maintenant que je suis devant celle-là, j'ai cet espèce de mouvement de recul, du genre viscéral. Un peu comme à l'entrée d'un hôpital psychiatrique. Enfin, je dis ça, j'ai jamais mis les pieds non plus dans un hôpital psychiatrique... Mais ça doit probablement être un réflexe lambda, non ? Et c'est peut-être pas pour rien.

Finalement... Bon, mon taxi a détalé sitôt après m'avoir déposée, ce qui n'est pas étonnant, mais je peux en appeler un autre, heh. Coller ma valise dedans, et direction l'aéroport.
Ouais, mais... Je risque bien de le regretter, une fois que je me serais ré-engluée dans mon train-train. Et puis dans le genre classieux, je me vois super bien annoncer que, bah oui, les portes étaient vraiment trop glauques, alors j'ai préféré m'casser.
...
C'est carrément ridicule. Est ce que je suis réellement en train de me laisser impressionner par une façade à la con ? On va appeler ça un moment d'absence. J'ai décidé que j'irai là, alors c'est là que je vais, y a pas à revenir là dessus. De toute façon, qu'est ce qui pourrait bien se passer de travers ? Cette arrivée, je ne l'ai peut-être pas préparée, la faute à M. Chauve, mais au moins, j'ai l'image. Je présente mieux que la plus classe des first ladies, et j'ai pas peur d'improviser. Après, on avisera.

On y va. Jusqu'à cette entrée.
Ok. Je suis là.
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Philippe Arther
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Apologie de la porte en fer Vide
MessageSujet: Re: Apologie de la porte en fer Apologie de la porte en fer EmptyJeu 1 Avr - 10:54

QG des gardiens, je fumais, en train de me balancer sur ma chaise, les pieds sur ce qui devait, un jour ou l'autre me servir de bureau. Même si ça peut paraître inutile pour un gardien d'avoir un bureau, en fait, ça l'est. Mine de rien, on a pas mal de paperasserie à se taper. Le porte du bureau - l'aquarium insonorisé, serait une expression plus approprié pour classifier cet endroit, sans pour autant manquer de respect au patron - et il sort.

- Arther. Es ist für dich, am Anfang! (Arther, c'est pour toi, à l'entrée)

C'est à ce moment que Schneider passe à côté, et regarde attentivement le dossier. Il émet un petit sifflement, genre dragueur macho, ce à quoi je peux deviner que mon prochain colis est soit un monstre, soit une digne représentante de la gente féminine. Le mauvais point, c'est que les gens du bureau n'envisage que le deuxième possibilité, et veulent donc, en bons mâles en rûte, observer par eux même. Ruppert s'amène. Alors lui, dans le genre gorille en chaleur, avec un point culminant de son intelligence quand il a réussi, allez savoir comment, à mentionner Socrate dans une de ses blagues à tendance sexuelles et humour dégueulasse, il est pas mal non plus.

- Lass noch. Ich werde sie mich kümmern. Du weisst nicht vielleicht empfangen. (Laisse. Je vais m'en occuper. Tu ne seras probablement t'en occupuer.)

Et oui, cet homme fait désespérément partie de la race des cons. Mais là, je dois avouer que je suis bien posé, et que je n'ai qu'une envie: rejoindre mon poste, dans ma tourelle, durant quelques heures, sans me farcir un allé-retour pour un paquet, avec toute la paperasse que cela implique. D'autant qu'une femme de cet acabit, c'est souvent obliger de croire qu'on la drague, et les parades amoureuses humaines et sociales, moins je les côtoie, mieux je me porte.

- Ich habe "Arther" gesagt, verstehst du? Sitzt jestzt frei! (J'ai dit "Arther". Dégage maintenant)

Je prends le dossier, direction la porte. Ce n'est pas un dossier de prisonnier, ce qui signifie des civilités en perspective. Enfin... si mon air de désinvolture complète ne la refroidit pas comme les autres. Soupire. L'accueil. Ce qu'il y a de bien: moins de paperasse, pas de fouille. Ce qu'il y a de mal: je vais devoir faire la visite. Les portes s'ouvrent, et je sorts, en général, on en profite pour respirer un peu d'air "du dehors", comme disent les pensionnaires. Pause clope, elle va pas s'en aller de toute façon. Toujours la même routine, à force d'accueillir, adossé contre le mur, après l'avoir allumé de mon zippo, prendre le temps de dévisager la nouvelle venue. C'est vrai qu'elle n'est pas mal, mais un peu superficielle pour moi. Je ne l'imagine dans mon costume de gardien (pantalon gris de sécurité, rangers, ceinture avec tout le bordel qui sert à réprimander, voire à ôter la vie, chemise à galon, blouson à galon. Sans les couleurs, on pourrait presque me prendre pour un mec de la municipale de Washington.) Effectivement, je la vois pas dans un uniforme, mais je ne suis pas là pour la voire.
Je lui tend son dossier, en lui communiquant, et son matricule, et son numéro de chambre. J'ai une clope à finir, on y va dans deux minutes.
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Apologie de la porte en fer Vide
MessageSujet: Re: Apologie de la porte en fer Apologie de la porte en fer EmptySam 3 Avr - 23:40

C'était plus rapide que ce à quoi je m'étais attendue. C'est pas un mal, après tout, il va bien falloir finir par entrer. L'appréhension est passée, c'est déjà ça. Reste à voir ce qu'on m'a envoyé ; sans tomber dans des trips superstitieux, je le sentirais mieux si je pouvais éviter un welcome by monstre patibulaire.

Voyons ça. Un regard rapide à titre informatif : ouiii, une jolie gueule ! Je prends ça comme un signe de bonne augure, et... et... Et j'hallucine ou il me snobe ?? ... Ça, j'aime pas... Qu'on note l'héroïsme : je prends sur moi. Et je vais même aller jusqu'à lui adresser mon sourire le plus courtois. Le mérite est là, j'vous assure, parce qu'il a peut-être une bonne tête mais alors pour l'esquive patibulaire, on repassera. En fait, il ressemble vachement à la porte, à peu près le même potentiel accueillant.
En même temps, j'imagine que c'est pas son boulot de jouer l'hôtesse... J'aime pas son uniforme. Merde, elles sont loin, mes paillettes.

Wah, c'est bien ça, en fait. J'ai l'impression que j'ai décroché le boute-en-train attitré des lieux. Ce mec dégage une telle chaleur humaine qu'il doit être sur le point de se consumer. Là, j'aimerais bien pouvoir me dire que bof, après tout, j'en ai vu d'autres ; malheureusement, c'est pas le cas. Bah, je vais pas stagner là, hein ? Enthousiaste, je suis.
Manque de bol, j'ai pas le temps d'en placer une que... Quoi ça ? Dossiernumérodechambrematricule... Pfou... Ah, ouais, quand même, hein... Essayons de voir si j'ai à faire à un être humain, déjà. Un machin qui lâche des numéros en guise de premier contact, j'en ai côtoyé qu'à la Sécu.

"Salut. Je..."
... replace d'une main quelques mèches de mes cheveux avant de reprendre à travers mon grand sourire, gentille fille que je suis.
"Je m'appelle Celia."

Ça, c'est au cas où tu te trimballes mon dossier sans l'avoir lu, mais aussi et surtout pour que tu me craches le tien, de nom. Ou pas, d'ailleurs. N'importe quoi ferait bien l'affaire. Dis moi quelque chose, même en langage des signes, un truc ou un autre, de préférence sans chiffres, enfin un signe de vie quelconque...

Je devrais peut-être enchaîner, au cas où ça ne suffise pas. Va savoir comment ça pense, ce genre de glaçon sur pied...

"Je suppose que c'est vous qui me briefez ? Je dois dire que je n'ai jamais travaillé dans ce genre d'endroit, mais... j'apprends vite..."

Seigneur dieu et toute sa clique, c'est rien de le dire, j'apprends très vite. Et promis, je n'ai pas mis une once d'un quelconque sous-entendu tendancieux sur la chute. Vraiment. Je m'épate. Tellement sérieuse que rien qu'à me voir comme ça, la moitié de mon carnet d'adresses déserterait.
Par contre, je vais vite saturer si je continue sur le mode blondasse à ras les pâquerettes ; je vais la mettre en veilleuse cinq minutes et attendre de voir quelles données je peux tirer de ce type.
Après tout, je débarque.
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Philippe Arther
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Apologie de la porte en fer Vide
MessageSujet: Re: Apologie de la porte en fer Apologie de la porte en fer EmptyDim 25 Avr - 7:22

Arther - Celia Fueler, matricule n° 5791. Arther.

Comme ça les choses sont claires. Les femmes sont d'habitude peu encline à ce qu'on les traite comme des objet, alors j'espère que ma petite réduction à un numéro de matricule fera son effet. Je jette ma cigarette... Face à une femme, il faut toujours faire des choix, et plus j'essaie de faire en sorte que ces choix m'éloignent le plus pour avoir la paix, plus je ne l'ai pas. Moins j'en dis, mieux c'est.

Après lui avoir fait signe de me suivre, j'entre, et ne prend même pas la peine de me plonger un peu plus dans son dossier. Et il va falloir que je lui explique comment tout ça fonctionne. Pourquoi le boss m'a mis ça sur le dos. Remarque, ça aurait été un homme, il aurait cru que je me foutais de sa gueule.

Arther - T'es dans la chambre 3. Ton uniforme est là-bas, avec tes effets professionnels. Sauf l'arme, ils préfèrent passer pas un demande administrative. Ensuite, à chaque fois que tu finis ce pourquoi on t'a assigné (ronde, surveillance, accueil de nouveaux col.. pensionnaires), il faut que t'aille pointer au QG.

Bon, ça a l'air concis, précis, nickel. Professionnel, sans aucun autre message qu'elle pourrait mal interpréter. La talkie crépite. Pas pour moi. Tant mieux. Je la guide jusqu'à sa chambre et sort une feuille de son dossier. Le plan de la prison, assez précis pour qu'elle s'y retrouve, mais pas assez pour que ça indique comment sortir d'ici. Sécurité... Arrivés à sa chambre, je lui tends ses clés, et la regarde entrer.
Par contre, je m'aperçois que le tutoiement est venu de lui même. A force d'accueillir de réceptionner les colis, j'en perds les politesses. D'un autre côté, ça fera toujours un élément de plus: pas de civilité, pas le temps. Professionnel.
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