Bienvenue en Enfer Emy Chapel

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Cela fait désormais plus de quatre heures que je suis dans ce train. Tac tac. J'ai fait tout ce qui d'après moi était possible de faire pour se désennuyer, tout se qui est possible de faire pour une criminelle qui se fait encore une (tac tac) fois transférer de prison. Le minuscule compartiment dans lequel je suis sens (tac tac) désagréablement mauvais, comme si l'odeur des milliers de passagers ayant déjà utilisés ce compartiment était restée imprégnée dans les murs recouverts d'un épais tissus rouge. Tac tac, tac tac... Argh ! Ce son m'énerve ! Est-ce que quelqun pourrais clancher cette foutue porte coulissante ? Je le ferais bien moi-même, mais deux (tac tac) gardes m'empêchent tout mouvement et chaque fois que j'ouvre la bouche, l'un deux émet un genre de grognement qui fait froid (tac tac) dans le dos. Rien que de repenser à ce grognement... non, vaut mieux ne pas y penser.

''Nous arrivons dans peu de temps.''

Je regardai en direction de la voix mais le contromaître était déjà parti. Heureusement, je remarquai qu'il avait bien fermé la porte. Dieu merci, un peu plus et je devenais folle. Aha... quelle ironie. Je SUIS folle. Enfin, c'est ce qu'ils disent.

Quelques minutes plus tard, le train arrêtait à une espèce de gare étrange. Les deux gardes qui m'entourent me prenne chacun un bras et nous attendons dans notre compartiement que tout les autres passagers (ceux qui ne sont pas destinés à un avenir sombre) aient quittés le train. Pour plus d'assistance (comme si j'étais dangereuse...) un autre garde vient se placer derrière moi. Celui-là a l'air plus gentil. Je lui fait un beau sourire. Aucune réponse. Mais qu'est-ce qu'ils ont ces mecs ?!

En dehors du train, on me fait ''gentillement'', c'est-à-dire, on m'enfonce tête la première dans une voiture noire qui, je le devine, a des vitres par-balles et je ne sais quel autre gadget super sophistiqué d'espion pour ne pas que je m'enfui. J'ouvre la bouche pour faire un long et pénible soupir mais le garde qui grogne grogna, et l'idée me sortie direct de l'esprit.

La voiture se mit à bouger. Toujours coincée entre deux gardes, je ne peut faire aucun mouvement. J'ai tué une petite fille bon sang, pas une armée ! Soupir, grognement. Il me fait peur...

La voiture fini par s'immobiliser, on me force à sortir de la voiture, je n'en ai pas très envie pour tout vous dire. Et là, je la vois. Sadismus. À ma première année d'emprisonnement, un mec avait été ramené de là-bas. La seule chose que je sais de ce gars, c'est qu'il en pleurait de joie. Et on ne vois pas souvent un prisonnier pleurer de joie... Sadismus. Ses murs vous disent : Bienvenue en Enfer... Les gardes qui m'ont emmener ici se place de chaque côté de moi. On leur dit d'attendre, que quelqun vient pour me chercher. Ah bon ? Ce ne sont pas eux qui m'emmenent à l'intérieur ? C'est que j'ai finie par m'attacher moi !

Je me sens comme dans un vieux film policier...maman...

J'ai passé la nuit à faire le guet, sur la tour nord, avec un M21 dans les mains. Ils ne m'ont pas donné d'ordre plus simple et plus précis: ça a l'uniforme d'un prisonnier, c'est dehors hors horaire de déplacement ou ça s'approche du grillage, tu flingues. Je veux bien, sauf que vue le minutie des prisonniers à ne pas faire un pas de travers, il y en a déjà pas mal qui se sont fait flinguer. En plus, je n'étais pas seul, ce qui veut dire que je ne pouvais pas fumer. Un M21... ça faisait une plombe que je n'en avais pas vu un. Il est vieux, mais c'est de la bonne qualité. J'ai bien fait de faire ça, tireur d'élite. Au moins, le mec avec qui j'étais de parle pas, donc j'ai la paix. Ce poste est le mieux que je pouvais avoir.

J'arrive au QG, pour pointer, et aller me pieuter après une douche salvatrice, que le patron m'appelle: un colis, et c'est encore à moi de le réceptionner. Et puis, comme s'il lisait dans mes pensées, il m'a dit que c'était parce qu'il avait rarement vu quelqu'un d'aussi détaché et pro avec les colis. Mouais.... autant dire que tous mes autres collègues font passer le colis par la case viol, tabac, ou qu'ils oublient carrément de leur ôter arme et effets personnels. Des déchets. Plus que ceux qu'ils sont chargés de surveiller. C'est le but même de la prison qui en vient à être bafouer par ces cons. Je prends la dossier. Et, comme je suis de mauvaise humeur, je le lis.

Taille normal, poids normale, peu-être en dessous de la normal. Meurtre d'une petite fille. Troubles du comportement, meurtre d'une petite fille. Seulement? Ha, je me disais aussi, elle a été trainé d'asiles en prisons, et de prisons en asiles. Pour une fille, on ne va pas à Sadismus. On y va quand on est jugé désespéré. Elle a les cheveux roses, sur la photo d'identité, en haut à droite de la première page de son dossier. Numéro de matricule: 264100. D'accord. La salle de dénuement est prête, avec son uniforme, à ses mensurations. Je le vois dans la pièce ouverte, avec, à la place du gros porc habituel qui est censé la garder, un petit jeune, nouveau, sans doute. Trop jeune pour être ici, d'ailleurs. En même temps, il faut bien lutter contre le manque de personnel. Moi, l'ambiance de Sadismus ne me gêne pas plus qu'elle ne me plait. C'est un job comme un autre, qui présente l'intérêt d'être entouré de moins de con qu'autre part.

Je pose le dossier sur le comptoir, ne saluant pas le type derrière la grille, qui se charge de conserver les effets personnels des colis. Je me demande, d'ailleurs, ce qu'ils en font, puisqu'il sont censée de jamais ressortir. La porte s'ouvre, pour une fois, je n'ai même pas eu besoin de faire signe. Ils sont trois. Et aussi amorphe que moi. Pour une fois, ni de la peur, ni du mépris. Professionnel. Parfait. Le profil correspond, la photo que j'avais sous les yeux aussi. Ok. Elle n'est pas menottée. Peut-être pas si pro que ça, en fait. Trop surs d'eux.

Je vais derrière eux, et m'allume la première de la journée, ou le dernière de la nuit, faut voir. Douce nicotine, tu m'apaises, même si on ne peut pas dire que je sois spécialement énervé, plutôt fatigué. Allez, retour à la réalité. je sors mes menottes, et les lui met, façon plus ou moins claire de faire comprendre à mes collèges de métier que je prends la relève. Je la fouille, on ne doit rien introduire d'illégal. Comme d'habitude, ça gêne, quand je passe sur les parties génitale. Mais au moins, les femmes ne peuvent pas me faire l'impolitesse de l'érection à la fouille.

C'est ok. Je passe devant et lui dit de me suivre. C'est pas en se retournant, se retrouvant donc devant ses trois acolytes, qu'elle va pouvoir se barrer. Quant à essayer de se jeter sur moi, autant se suicider, avec tous les gardes au taquet qui nous observe. Les trois gardes vont devoir transporter ses effets personnels, moi je m'occupe de continuer la fouille. Sale de dénuement. Le jeune devant dévisage, ou mate, plutôt, la nouvelle. Je ferme la porte, pas la peine d'exhiber le colis. Bon, en général, devant un uniforme, dans une salle blanche, sans caméra, avec un garde qui reste à côté de la porte, et qui vient de lui enlever les menottes, les gens comprennent...

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Les murs autour de moi sont tellement impressionnants que j'en ai la frousse. Soudainement, un mec à l'air antipathique s'approche de moi. Il regarde une fiche, puis me regarde, surement mon profil. Avec mes cheveux roses, c'est plutôt facile de savoir si je suis moi ou non. J'ai comme l'impression que c'est lui qui va me fouiller et m'emmener dans ma nouvelle cellule, merde, j'aurais préféré que ce soit une femme. Elles sont toujours plus douces, quoi que.. certaines sont aussi fermes que leurs égaux masculins. Ou plus folles..

J'ai comme une impression de déjà vu. On devrait me dépouiller de tout mes biens personnels, enfin, je n'en ai pas, l'autre prison a tout brûlé lorsqu'ils ont appris mon transfert ici. Ils ont bien rit ces connards. Après... la fouille. J'ai toujours détestée ce moment. Habituellement, il y a des viols, des cris et de la douleur. Au moins à l'asile ce sont des infirmières qui vous ont en charge. La prison... c'est autre chose.

Lorsque le gars se place derrière moi et me passe les menottes, je pousse un soupir. Comme si j'allais tenter quoi que ce soit. Les gardes de la dernière prison sont toujours devant la porte et je devine les tireurs d'élite qui m'ont déjà dans leur mire. Se serais du suicide. Je fais un seul faux mouvement et je me prend une balle quelque part dans le corps.

Il me fait avancer dans une pièce adjacente et me fouille de fond en comble. On me met à nue, cela ne me gène que quelques secondes, puisque j'ai l'habitude de cette situation. Et puis de toute façon, je suis plutôt fière de mon corps. Je regarde l'homme qui m'a menotté. Il ne semble pas intéresser à faire quoi que se soit. Ce n'est pas normal... Enfin bref, je ne me plaindrai pas non plus ! Il y a des vêtements devant moi et comme tout les uniformes de prison, ils ne sont pas jolis du tout. C'est triste, il manque de créativité dans ces endroits..

Lorsque je me rend compte qu'on m'a enlevé les menottes, je prend machinalement les habits posés devant moi et les enfiles. Lorsque ce fut fait, je me retourne vers le mec près de la porte et lui présente mes poignets avec un grand sourire accroché au visage.

-Tu me les repasses ces menottes ?

Et dire que j'ai un corps de femme, auquel je n'ai pas touché depuis un peu trop longtemps, et que je ne prends même pas la peine de le regarder un petit peu... Déjà, rien que le fait que je commence à penser de telle manière, sortant complétement du cadre pénitentiaire, mélangeant boulot et personnel, ça montre que je manque de sommeil et que je viens d'attaquer mes réserves. Mais ça va, je ne fais pas encore la machine, donc j'ai encore de la ressource. Ce qui me gêne, c'est que dans tous les cas d'opérations ratées, la fatigues en est la cause première. À se demander comment vit un mec des forces spéciales, dont je suis plutôt heureux de ne jamais en avoir été un.

J'arrive au bout de ce qui a été ma cigarette, et qui se transforme irrémédiablement en mégot. Avec un haussement d'épaule, j'éteins de qui lui en reste d'incandescent sur le mur, et je la balance dans la poubelle. Entre temps, la miss s'est fringuée, et la vêtement lui va pas trop... Je veux dire, il y en a qui ça saille bien, d'autres dont on ne remarque pas la différence, mais elle, ça fait une fille dans une combinaison trop grande pour elle, qu'on aurait jamais imaginer avec, de quelques façons que ce soit. La vie offre bien des bizarreries, et moi je suis pressé d'aller me pieuter. Elle me tend ses mains, et me sourit, en me demandant gentiment les menottes.

En temps normal, c'pas nécessaire, j'ai confiance en moi et dans le personnel. en général, quand il s'agit de buter un pensionnaire, ils accourent. Mais là, je dois avouer que je ne suis pas au top de ma forme. Donc je lui passe les menottes. J'aurais pu lui demander de se tourner, dans un élan de sécurité, pour le plaisir d'avoir le dernier mot ou tout simplement de la faire chier, mais non. Niveau sécurité, c'est bon, elle pèse pas lourd, et la faire chier et avoir le dernier mot, à d'autres. Moi, là, personnellement, c'est un lit qui me faudrait.

Direction les cellules. Je crois que c'est de ces moments, dans la vie, où tout est fait pour vous faire chier. C'est l'heure de sortie des prisonniers, ce qui veut dire que je peux potentiellement en croiser un, avec un colis ligoté, ce qui peut déclencher chez certains un petit excès de testostérone. Les joies d'une prison mixte. C'est pour ça que du coup, le règlement ayant visiblement prévu ses situations avant moi, je, non, nous sommes flanqués de deux gorilles, aussi pro que moi. Par pro, je veux dire qu'il ne sont pas sadiques, ou que ce sont des emmerdeurs: ils ont des ordres, et se contentent, au boulot, de les respecter, sans y mêler quoi que ce soit de personnel. Des types biens.

Le fait est, que si jamais aucune des situations prévues par le règlement ne s'étaient jamais déroulées, le règlement ne les aurait jamais prises en compte. Et pour que ces dîtes situations soient prises en compte, il faut donc qu'elles aient une chance de se produire, je devrais jouer au loto, c'est pas un, mais deux gars qui veulent apparemment qu'on arrête "d'embêter" la gentille demoiselle. Un gorille me regarde, et évidemment, j'acquiesce. Un coup de matraque pour l'un, un coup de tazer pour l'autre, avant qu'ils aient pu comprendre ce qui se passe. Gorille n°1 fait bien son job. La route est dégagée, je peux l'emmener dans sa cellule, vide, pendant que les mes deux gardes du corps, car je pense en effet que c'est de moi dont on se préoccupe le plus, attendent dehors.

Arther - Cellule n'°3. C'est ici.