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Sujet: En attendant le technicien ... [libre] Mar 16 Fév - 18:21
J’ai horreur d’utiliser les douches du personnel. C’est absolument tout sauf personnel. Et ce n’est pas aussi propre que peut l’être ma salle de bain privée. À vrai dire, je ne comprends pas certains des employés d’utiliser cet endroit pour se laver. Ils ont une salle de bain dans leur chambre : qu’ils s’en servent. Moi, normalement, c’est ce que je fais. Mais ça fait deux jours déjà que j’attends ce fichu technicien pour qu’il vienne réparer le jet. Parce que comme c’est présentement, je me fais décaper la peau chaque fois que je veux me laver. Et je ne suis pas un deux de pic. J’ai essayé de le réparer moi-même. Rien à faire. Ça doit être un problème quelconque de plomberie. Et la plomberie, ce n’est pas vraiment ma tasse de thé. Parfois je me demande si j’en ai une, tasse de thé. Je ne suis pas un artiste, ni un intellectuel. Pas vraiment très sportif non plus. Dans ma condition ce serait plutôt difficile.
Cet endroit a l’air d’un vestiaire de gymnase dans une polyvalente. Ça sent la même chose : la sueur et le savon à la puissance quatre. Je plisse le nez en ouvrant la porte. Je ne peux pas m’empêcher d’inspecter le sol en ouvrant la lumière. Ce n’est pas « sale » mais ce n’est pas « nickel » non plus. Je ne suis pas un obsédé du rangement et de la propreté. Mais je suis dédaigneux. Je n’aime pas utiliser les mêmes objets que tout le monde, me mettre nu au même endroit que tout le monde. Et je ne parlerai même pas des ustensiles de cuisine. La simple idée d’échanger par erreur une fourchette – ou pire : une brosse à dents – me répugne au plus haut point. La saleté, je peux vivre dedans, à condition qu’il s’agisse de la mienne. Mais bon au moins… ce sont les douches des employés, pas celles des prisonniers. Ceux-là, je les considère pires que des humains. La seule raison pour laquelle je respire le même air qu’eux, c’est parce que j’aspire à le leur pourrir autant que possible.
Je referme la porte derrière moi, observe la pièce en m’y avançant. Quelques cloisons qu’une porte ferme presque, ne cachant que l’essentiel et laissant les jambes et la tête à découvert. Je ne voudrais pas être nain et être forcé de me doucher ici. Je souris, légèrement amusé par ma plaisanterie et je me dirige vers l’habitacle du fond. Je ferme la petite tentative de porte derrière moi pour conserver une tentative d’intimité et je me débarrasse du superflu, c’est-à-dire vêtements. Je les envoie par-dessus la cloison latérale, pour qu’ils ne prennent par l’eau.
L’eau n’est pas particulièrement chaude, mais au moins le jet est moins meurtrier que celui de ma chambre. Je soupire d’aise et entreprends de me savonner en sifflotant un air que j’ai entendu à la télévision. « When you came here, the air went out… I don’t know who you think you are but before the night is trough, I wanna do bad things to you. » Je souris, essayant de me rappeler avec precision d’où me vient cet air. Mais ça ne vient pas. Rien à faire. Je prends une pause dans mes sifflements et j’entends la porte de la salle de bain s’ouvrir, à quelques mètres. Je soupire. Et voilà. La tentative d’intimité est ratée.
Elizabeth Sennsy 466468
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Sujet: Re: En attendant le technicien ... [libre] Dim 21 Fév - 10:50
[Mouahaha! je me permets de venir t'embêter!]
Il fut un temps où je ne m’ennuyais jamais. J’avais des journées remplies, et surtout très amusantes. Je travaillais, faisais des rencontres… Et ici et bien c’est bien simple… Je ne fais rien. Je glande, tout simplement. C’est horripilant. Je suis comme un rat mort dans cette prison. C’est tout ce que je mérite diront les familles de mes victimes… Bha non. Je suis désolée, mais moi au moins, j’ai eu la décence de ne pas faire attendre mes proies avant d’en finir ! *tu parles, tu les torturais avant ! Tu aimais entendre leurs suppliques… Tu n’a que ce que tu mérites !* Ho, vous allez la fermer oui ?! Je vous ai pas invité dans ma tête à ce que je sache ! bougez ! Houste ! Ou alors taisez-vous, ça me fera des vacances.
… Bien. Merci. Huh. Je vais devenir folle. Non mais vraiment folle je veux dire. Rester coucher sur un banc à regarder les autres prisonniers puants, ça va pas m’aider. Bon, faut que je trouve un moyen correct de m’occuper intelligemment. Je regardai un instant le livre qui était posé à côté de moi puis soupirai. Je l’avais déjà lu deux fois. Et là, il m’ennuyait franchement. Aussi je me levai et partis remettre le bouquin à sa place. Au moins, ça me ferais bouger, et surtout, ça ferait passer le temps. Je me dirige donc vers la biblio, rend le bouquin et là… Et là je me retrouve sans rien. J’ai envie de hurler de rage. L’ennuie est mon pire ennemi ! Impitoyable créature !
D’un pas trainant, je marchai dans les couloirs… A bien y réfléchir ça va faire deux jours que j’ai pas pris de douche. Je devrais peut-être soigner un peu mon apparence… Quoi qu’elle est très bien mon apparence même en cet instant. M’enfin, ça ne me ferait pas de mal de prendre une douche. Dans une salle publique. Heureusement que je ne suis pas pudique pour un sous. Mais… Je posai précipitamment ma main sur ma bouche pour refouler une violente nausée. Et bien et bien. C’est toujours aussi agréable ici. Huh. Ça pue, c’est infect ! y’a de la moisissure, des choses que je ne veux même pas identifier… Et le sol me semble même recouvert d’une substance gluante. Je prends ma respiration et m’avance en essayant de faire fi de tout. Mais faut pas m’en demander trop non plus. Et là c’est plus fort que moi. Je me dis que si ces douches sont aussi sales, il est fort probable que je décide de ne plus jamais me laver ici. Je tournai les talons, cette vision me faisant horreur. Je veux bien que je me moque de beaucoup de chose… Mais je reste une fille, et comme toute fille… Y’a des limite. Vivre dans une porcherie en fait partie. Je suis certaine que les douches du personnel sont plus… propres. Et c’est donc d’un pas résolu que je me dirige dans une aile où je n’ai absolument rien à faire.
Par une chance qui me semble vraiment incroyable, je ne croisai personne. Aucun gardien pour me taper dessus en me disant que je n’avais rien à faire là, aucun prisonnier pour me parler… Le pied. Bon. Les douches ici sont déjà plus présentables. Mais ça sent toujours aussi mauvais. Quoi que non, y’a une amélioration. J’étais déjà prête à enlever tous mes tissus quand une petit voix me dit : *Tu n’es pas seule…*
Ho. Merci. C’est vrai. Y’a de l’eau qui coule. Je crois même avoir entendu chanter. Ou siffler. Bref. Je ne suis pas seule. Et les vêtements que je vois me poussent à voir la vérité en face. Crotte. Hum. J’ai envie de me barrer avec les vêtements de la personne. Oui je suis une odieuse jeune femme. Faut pas s’attendre à plus de ma part. Ce n’est pas pour rien que je me suis retrouvée en prison… Je prends une grande inspiration, mais refusai de bouger. Puis ma voix s’élève, clair, comme si c’était parfaitement naturel que je sois là.
- Désolée de déranger… Puis-je prendre une douche où dois-je attendre que vous ayez terminé ?
Je suis bien polie pour une fois. Espérons que ça dure. Parce que j’ai de plus en plus envie de me barrer avec les vêtements accrochés à la porte. D’ailleurs sans trop savoir comment, je me retrouve devant la petite porte qui me sépare de la personne. Non, je n’ai pas d’appréhension. Ça c’est pour les gens normaux. Moi je suis timbrée.
Sean Weiss 2382
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Sujet: Re: En attendant le technicien ... [libre] Mar 9 Mar - 12:09
Je ne tourne pas la tête pour voir qui vient d’entrer dans la salle de bain. Je crois que c’est une sorte de pudeur. Tant que je ne verrai pas la personne, je pourrai continuer d’avoir l’impression d’être seul ici et je ne serai pas intimidé par mon corps nu ruisselant d’eau. Je ne suis pas pudique. Quand je vivais en colocation, je pouvais me balader à poil dans le couloir de mon appart sans ressentir la moindre gêne. Mais il y a une différence entre « être nu » et « se laver ». Le second est déjà beaucoup plus intime. J’esquisse un sourire. Je me fais penser à ces enfants qui, jouant à la cachette, appliquent cet absurde raisonnement : je ne te vois pas, tu ne me vois pas. À la différence que moi, je sais très bien que mes épaules et mes jambes sont parfaitement visibles. Tant pis. J’attrape le shampoing, en applique une bonne quantité sur ma tignasse noire et entreprends de frotter. Je n’entends pas d’autre bruit. Je me rince le visage, la tête. Peut-être que la personne est partie. Oui. C’est probable. Est-ce que j’ai verrouillé la porte de ma chambre, en sortant ? Je ne sais pas … Je sais qu’elles se verrouillent automatiquement mais j’ai pris l’habitude de toujours vérifier le mécanisme quand je quitte.
- Désolée de déranger… Puis-je prendre une douche où dois-je attendre que vous ayez terminé ?
Je grommelle, agacé. La personne n’était pas partie. La personne est une femme. Hourra… J’ouvre les yeux mais fixe avec obstination les tuiles du mur à travers le jet d’eau devant mon visage. Pourquoi parler ? Pourquoi parler pour me demander une chose aussi absurde ? C’est une salle de douche, bon sang ! C’est là pour se laver. Il me semble que c’est assez facile de le voir.
-Si j’ai fait installer plusieurs cloisons, c’est probablement pour que plusieurs personnes puissent se doucher en même temps. Mais bon … je dis ça, je dis rien.
Il faut parler fort pour se faire entendre malgré le jet d’eau. Tant pis si ça me donne l’air encore plus bête que je ne le suis réellement. Non mais c’est vrai, quoi ! À la piscine municipale, est-ce qu’on demande la permission aux gens qui s’y trouvent déjà pour avoir accès à une douche ? Je n’ai jamais fréquenté ce genre d’endroits mais il me semble qu’on y entre comme dans un moulin. Je reprends ma toilette, décidant d’ignorer l’intrusion dans ma séance de nettoyage. Pourquoi a-t-il fallu que la plomberie de ma chambre fasse des siennes ? Je n’aime pas me mêler aux autres, aux employés, aux prisonniers encore moins. Heureusement que les douches ne sont pas mixtes – je veux dire gardiens-prisonniers – parce que je crois que je serais resté sale jusqu’à demain. Les détenus de cette prison sont probablement les êtres les plus infâmes que compte la terre. Il y a bien quelques ordures qui traînent encore dehors, mais ce n’est que parce que la justice ne leur a pas encore mis la main au collet. Ma prison, c’est l’incinérateur du dépotoir. C’est la dernière étape des déchets avant la fin de leur vie. Et c’est amusant comme parfois ces deux étapes se superposent. Je plisse le nez. Oui. Ces criminels sont de belles ordures, les déchets de notre société déjà pourrie à l’avance par les menteurs, les hypocrites, les lâches, les paresseux, les profiteurs …
Heureusement que les détenus n’ont pas accès à cette aile. Au moindre mouvement suspect que les caméras enregistrent, des gardes sont envoyés pour fouiller les couloirs. Et les types que j’ai engagés sont des types de confiance. Ils ont tout intérêt à surveiller leurs écrans sans relâche aucune. Je perçois un mouvement sur ma gauche. Dans la cabine directement jointe à la mienne. Il y en a dix et il faut qu’elle choisisse celle-là ! Je grommelle à nouveau car cette fois je ne peux plus ignorer la présence. Je tourne même un peu la tête pour voir de qui il s’agit. Personne dont je garde un souvenir précis. Une tête châtain que j’ai déjà vue mais jamais vraiment remarquée. Je hausse les épaules et décide d’accélérer la fin de ma toilette.
Elizabeth Sennsy 466468
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Sujet: Re: En attendant le technicien ... [libre] Mer 24 Mar - 10:14
[désolée pour le retard u_u]
Maintenant que j’étais ici, je pouvais soit faire demi-tour, soit prendre une douche. Bien entendu, puisque j’avais fait tout ce chemin en risquant de me faire attraper, autant y aller jusqu’au bout. Et puis à présent, je ressentais un véritable besoin d’avoir l’eau claire coulant sur ma peau. Se sentir sale n’est vraiment pas agréable. M’enfin, ça faire aussi passer le temps. Alors ma vois s’éleva, posant une question en apparence bien idiote. L’autre, d’après ce que je pouvais voir, n’avait même pas daigné tourner la tête. Donc, bien entendu, pour lui, mon interrogation n’avait pas de sens. Qu’importe. M’en fout, en plus, chuis pas pudique. Et qu’il me prenne pour une débile, qu’est-ce que je peux bien en avoir à faire ? De toute manière, on est quand même logé à la même enseigne, nous les prisonniers. « Dangers » « déchets de l’humanité. » Pas très reluisant, mais bien véridique. Qui voudrait de tueuse comme moi ? Une femme qui tue par plaisir et non parce qu’elle cherche vengeance, une femme son motivation derrière ses crime, ou pas une motivation visible de prime abord.
Tss, maintenant que je suis ici, je ne peux même plus manger de bonne viande. De la chair humaine. Si j’attaque quelqu’un, je vais avoir des problèmes. Et j’ai quand même un minimum d’instinct de conservation. Bref. Le type me donne la réponse à laquelle je m’attendais. Oui je peux. Par contre je doute franchement que cet homme sache qu’il vient de donner son feu vert à une prisonnière. Il aurait peut-être réfléchit à deux fois avant d’accepter, s’il avait su. Moui, il aurait probablement appelé quelques gardes. Bof, je sais pas ce qu’il aurait fait, mais en tout cas, il ne m’aurait pas invité à tailler une bavette avec lui.
* Il est certain que toi, tu aurais voulu qu’il t’invite pour autre chose ! *
Rho tais-toi la voix ! Tu racontes n’importe quoi. La seule raison pour laquelle j’aurais aimé me retrouver avec ce type, c’est pour le dévorer. Au sens premier du terme, bien entendu.
Faut que je me calme moi. Moui, on respire à fond, et on entre dans la cabine ! Chose pensée, chose faite ! Une fois à l’intérieur, j’enlevai tous les tissus encombrant, les balançant sans considération derrière la cloison. Ceci fait, je tournai le robinet et enfin, je sentis l’eau salvatrice, certes un peu beaucoup trop froide. Un frisson galopa sur ma peau, me donnant la chair de poule. ‘Vais m’enrhumer si je change pas la température.
C’est tout de suite beaucoup plus agréable. Je relevai la tête, offrant mon visage au jet d’eau. Les yeux clos, je profitais de l’instant avec délectation. Une minute passa ainsi avant que je ne daigne enfin regarder le savon. J’en appliquai partout sur la peau, profitant un maximum de l’odeur de propre qui se dégageait. Ca ne veut pas dire que je puais avant non, mais disons que ce n’était pas vraiment comparable. Mes cheveux y passèrent aussi… Non franchement, c’est bien d’avoir l’eau courante, d’avoir une douche propre pour qu’on puisse profiter d’elle. Hum. Je dois être tombée bien bas pour tenir de telles pensées. Depuis combien de temps mon esprit inventif et expérimental s’est-il fait la malle ?
Si je reste dans cette prison trop longtemps, je vais finir par devenir un mou du bulbe. De toute manière, je ne suis pas certaine de pouvoir avoir droit à une remise en liberté conditionnelle. Parce que « prison à perpétuité sans remise de peine » ça veut dire ce que ça veut dire. Dire qu’au début je pensais que ça serait drôle la prison, une nouvelle aventure palpitante… Certes, c’est amusant par certains côtés… Mais faut pas rire non plus. Passer ma vie ici, sans rien avoir d’autre qu’une vie morne et dépourvue de meurtre ? Nan. Impossible. C’est pas une vie ça. Pour le coup, je marmonnai quelques mots inintelligibles, et surtout bien fleurit.
* Cette prison te fait perdre ta politesse…*
Ta gueule la voix.
* Une vraie sauvage.*
Tais-toi je te dis.
* En réalité, tu n’as jamais été vraiment polie… Fourbe et manipulatrice oui, mais polie…*
- Bordel, tu vas te taire oui ?!
J’ai quand même pas dis ça à voix haute ? Bha si visiblement. Elle est soulante cette voix dans ma tête. Quoi que là au moins, elle est toute seule. Parce que si elle c’était amusée à faire la conversation avec les autres…
Bref. J’ai la peau rougie par la chaleur de l’eau. Il est temps que je sorte. Et sans honte aucune, sans pudeur, je sors, cherchant une serviette quelque par pour m’essuyer au moins un minimum.
Sean Weiss 2382
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Sujet: Re: En attendant le technicien ... [libre] Ven 2 Avr - 1:37
listening to Michael Nyman - The Embrace
Ça doit faire cinq bonnes minutes que la femme est entrée dans sa cabine de douche. Moi, de mon côté, je suis sorti et, une serviette enroulée autour de la taille, j’éponge mes cheveux détrempés avec une autre. En passant devant le miroir émaillé, je constate qu’il reste quelques résidus de shampooing dans mes cheveux noirs. Ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Ça m’apprendra à écourter la durée de mes douches rien que parce qu’une femme encore non identifiée se trouve dans la même salle de bain que moi. Rapidement, je me penche sur l’évier tout aussi émaillé que le miroir et ouvre le robinet. Je m’asperge à nouveau les cheveux – moi qui venais de les sécher approximativement, c’est malin – pour enlever tout ce qui reste de savon. L’eau est aussi froide que sous la douche mais on dirait que comme le reste de mon corps n’est pas mouillé, ça parait encore plus froid. Je frissonne, me redresse, fixe le miroir avec une grimace. C’est bon. Le savon n’est plus là. Je me rempare de la petite serviette et l’agite sur ma tignasse noire. Et voilà. Une bonne chose de faite. Et maintenant …
- Bordel, tu vas te taire oui ?!
Moi ? Mais je n’ai rien dit. Absolument rien. Interdit, je contemple mon reflet tout aussi interdit que son original. J’essaie d’évaluer la situation rapidement. Il n’y a pas d’autres personnes que moi et cette femme dans cette salle. Nous sommes seuls. Peut-être la tuyauterie fait-elle du bruit semblable à des mots. Peut-être croit-elle que je lui ai adressé la parole sur un ton grinçant. Non. Je doute que ce soit le cas. S’il y avait eu un bruit dérangeant, je l’aurais certainement entendu ! J’ai le don de mettre le doigt sur le moindre petit défaut de mon environnement. Tout me dérange, tout m’ennuie, tout me semble soit « trop » soit « pas assez » quelque chose. Déjà quand j’étais enfant on se plaignait que je n’étais jamais satisfait. J’étais ce genre de gosse qui ne demandait rien à Noël parce que de toute façon, il savait qu’on achèterait autre chose. Le cadeau ne me plaisait jamais et on me disait : « Tu ne nous donnes pas de suggestions, alors ne te plains pas de ce que tu reçois. » Mon entourage m’a toujours bien fait comprendre que j’avais une personnalité désagréable et difficilement endurable pour les autres. Malgré cela, mes parents m’aimaient. Oh je les aime aussi … mais ils sont « trop » et « pas assez » en même temps.
Dans le miroir, à travers la buée, je remarque que la porte de la cabine s’ouvre. Une jeune femme en sort. Je ne distingue pas trop bien ses traits, à cause de la buée, encore. Il y en a trop. La jeune femme est entièrement nue et tâtonne pour trouver sa serviette. Je pourrais être galant et l’aider … mais je ne suis pas galant et je n’ai aucune envie de l’aider. À quoi est-ce que cela me servirait ? Et je ne suis pas non plus pervers. Je ne la dévisage pas avec des envies de loup vicieux. Elle est trop … et pas assez… Exactement. Je détourne le regard et avise une serviette à côté de moi. J’en amène toujours trois avec moi pour prendre une douche. Une pour la pudeur, une pour essuyer le haut du corps et une au cas où il arriverait quelque chose à l’une des deux premières. J’attrape la serviette-de-troisième-main et la lance à la jeune femme d’un geste négligeant.
-Tenez. Prenez celle-là; je ne l’ai pas utilisée.
En la lui lançant, je me suis retourné, pour mieux la voir. Pour ne pas lancer à côté. Pour ne pas avoir l’air de lancer comme une fille. Sans la buée, elle n’est pas plus ou moins regardable. Je hausse les épaules. Qu’elle ait de quoi se sécher ou non ne m’avance à rien; je ne sais toujours pas à qui elle s’adressait tout à l’heure. Les femmes …
-Ça vous arrive souvent de… parler toute seule ?
Faut le demander ... Après tout, si j'engage des gens, c'est pas pour engager le premier taré venu. Je croise les bras devant ma poitrine. L’une de mes mains tient la serviette-à-cheveux qui pend mollement sur mon flanc.
Elizabeth Sennsy 466468
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Sujet: Re: En attendant le technicien ... [libre] Sam 15 Mai - 9:42
L’eau chaude ruisselait sur mon corps, rougissant légèrement la peau, la nettoyant de toute cette crasse, de toutes les odeurs désagréables qui flottait dans une prison comme celle-ci. Je connais peu de monde dans cet endroit, mais le peu que j’ai vu m’a déjà rebuté. Je tiens à rester seule le plus longtemps possible, jusqu’à retourner dans ma cellule avec mes camarades forcés. Je profite de la relative propreté de ces douches avant d’être forcée à utiliser celles des prisonniers. Parce qu’en vérité, je ne suis pas censée être ici. Si je me fais chopper, j’aurais de gros problème. Mais franchement, je n’en n’avais pas grand-chose à faire. Vraiment… que pouvait-il m’arriver de plus ? J’étais déjà enfermé… On pouvait me faire quoi d’autre ? Me battre ? Na… De toute manière ce genre de choses, ça se guérit. Je ne crains pas les coups. Donc je suis en quasi toute confiance dans cet endroit où je ne devrais pas être. J’écoute la voix qui ne cesse de me vriller la cervelle de son timbre nasillard, énervant. Tant et tellement que je fini par craquer et lui dire de la boucler, à voix haute.
Je savais ce que cela allait engendrer. Une jeune femme qui parle seule, tout du moins, semblerait-il. Une folle ? Je ne me considère pas comme une dérangée. Juste comme une originale. J’entends des voix dans ma tête, quel mal y a-t-il à cela ? Elles ne font de mal à personne ! Bref… Je peux dire qu’en cet instant, je me fichais pas mal du regard qu’on pouvait me porter. Le regard des autres sur moi m’importait peu. Je suis comme je suis, point barre.
Je sortis de cette cabine minuscules, complètement trempée et la peau couverte de frissons à cause de la trop vive différence de température. Je n’avais pas pris de serviette. J’allais faire comment moi maintenant ? Ça c’est quand on prend des décisions sur des coups de tête ! J’en cherche une des yeux, une libre… Mis à part celles de l’homme, y’en a pas d’autre en vue. L’homme se retourna et me lança l’un de ses bouts de tissus, ayant semble-t-il remarqué mon regard sur ses affaires. Il me regarde et moi, je ne fais que hausser les épaules, ne faisant pas grand cas qu’on puisse me voir nue. Je suis à l’aise avec mon corps, le montrer avec où sans vêtement ne me dérange pas. Même devant un homme. Je ne suis plus pudique depuis bien longtemps.
Je me sèche donc, ne faisant pas vraiment attention au jeune homme en face de moi. Jusqu’à ce que ce qu’il ne parle. Je relevai la tête vers lui après un instant, un léger sourire flottant sur mes lèvres. Je prends le temps de réfléchir avant de parler et enfin, je répondis : - Ça vous arrive souvent d’engager la conversation sans saluer la personne avant ?
Je nouai la serviette, de sorte que ce qu’il y avait encore à cacher, le soit. C’était plus par respect qu’autre chose que je faisais cela. Ce gardien, où qui qu’il puisse être, n’était pas obligé de se retrouver devant une pauvre fille se baladant à poile sans une once de remord. Je passai une main dans mes cheveux, dégageant mon visage dissimulé. Je voudrais quand même bien regarder ce garçon correctement. Je vais pas me gêner et l’observer comme il se doit. D’ailleurs le regarder me fait sourire. J’aime beaucoup sa position. Nul doute qu’il en imposerait un peu plus s’il avait été habillé. Enfin, il est bien comme ça aussi. Et je suis certaine que même nu, il pourrait se faire respecter. Même si cela serait plus difficile. Hola. Je m’égard.
- Je parlais à Nolan. Mais dans la mesure où vous ne pouvez le voir… Oui je parlais toute seule.
* Tu n’es jamais seule.* * Vous m’accompagnez où que je sois, mais personne ne vous distingue. Vous n’êtes que des illusions persistantes. Des fantômes du passé, presque oublié. Vous trouvez en moi ce qu’il vous faut pour continuer d’exister.*
- Ça vous étonne ? Vous vivez bien au milieu de dangereux criminels, alors une personne originale de plus ou de moins…
Sean Weiss 2382
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Sujet: Re: En attendant le technicien ... [libre] Ven 4 Juin - 13:14
Melissa Auf Der Maur - Father's Grave
Un drôle de sourire sur les lèvres la jeune femme me demanda s’il m’arrivait souvent d’engager la conversation sans saluer d’abord. Je fronçai les sourcils. S’il y avait bien un endroit au monde où je n’avais aucun compte à rendre, c’était bien dans MA prison. Saluer les gens … Quelle perte de temps. Comme si on engageait ce genre de platitudes pour autre chose que par habitude. On n’a pas envie de dire bonjour aux gens. Je n’en vois pas l’intérêt. Autant en venir aux faits directement. Je ne réponds pas à cette question imbécile. Je viens de le dire; je ne dois de comptes à personne, mis à part à moi-même. Je demeure silencieux, attendant de voir. Voir quoi ? Je ne sais pas exactement. Je ne rencontre pas tous les gens qui sont engagés ici. Parfois, ce sont d’autres personnes qui s’occupent de passer des entrevues. Parce que je trouve cela ennuyeux pour mourir. Mais si on me laisse passer n’importe quoi dans mes murs … je devrai peut-être penser à resserrer les critères de sélection. La femme a le regard fixé sur moi, et toujours ce petit sourire sur les lèvres. Ça ne me gêne pas le moins du monde, même si Dieu seul peut savoir ce que ce sourire signifie. Je ne m’en ferai pas avec des futilités de ce genre.
- Je parlais à Nolan. Mais dans la mesure où vous ne pouvez le voir… Oui je parlais toute seule.
Mon sourcil s’abaisse et l’autre s’arque à son tour. Nolan. Intéressant. Et je ne peux pas le voir en plus ? Décidément … Quand je choperai celui qui s’est chargé de l’entrevue de cette femme, je lui ferai bien comprendre ma façon de pensée. Il risque de perdre son boulot, et elle aussi. Une cinglée dans mes rangs … Ne me manquait plus que ça. J’ai déjà bien assez à faire avec cette psychologue. Oh elle est très compétente, charmante et elle s’adapte parfaitement à la prison. Mais dans ses yeux, très loin derrière l’assurance qu’elle se force à avoir, je peux voir une lueur de terreur. Je ne sais pas de quoi elle a peur précisément, mais je crois que ça ne peut que lui nuire. Un jour, les prisonniers le sentiront, eux aussi. Mais d’un autre côté, ils semblent tous s’accorder pour l’adorer, autant que des monstres peuvent adorer quelqu’un, bien entendu. Elle les écoute, calme leurs colères et leurs peines. J’aimerais qu’ils gardent leur peine et qu’elle se contente d’empêcher des émeutes … mais bon. Elle fait ce pourquoi elle a étudié. Je ne peux pas la blâmer d’être compétente quand je déplore l’incompétence de certains.
- Ça vous étonne ? Vous vivez bien au milieu de dangereux criminels, alors une personne originale de plus ou de moins…
Originale ? Je trépigne et un pli soucieux se creuse sur mon front. Originale ? Elle entend des voix, bon sang ! Des voix ! C’est une folle à lier ! Et moi je compte là-dessus pour garder l’ordre dans ma prison.
-Je n’engage que des gens sains d’esprit. Des gens assez stables pour parer à l’instabilité des prisonniers. J’ai déjà bien assez d’eux qui sont complètement cinglés, je ne vais pas permettre cette infection dans mes rangs.
Je suis peut-être trop direct. Ou pas assez. Ça aussi, on me l’a souvent reproché. Soit je dis tout haut ce que personne ne veut entendre, soit je garde pour moi et moi uniquement les choses que tout le monde devrait savoir. Mais là je n’ai pas vraiment le choix. C’est le patron qui doit parler. Qui doit tenir son rôle. Je ne suis pas du genre à me mettre en colère. Ça n’en vaut pas la peine. C’est pourquoi mon ton est toujours aussi plat qu’au début de cette conversation. Débit régulier, stable.
-Quel est votre matricule, jeune femme ? Et dîtes-moi donc, tant que vous y êtes, qui est l’incompétent qui a procédé à votre évaluation psychologique ?
Elle est peut-être susceptible. Peut-être. Qu’est-ce que ça pourrait bien me faire ? Après tout, je ne dois de comptes à personne. Entendre des voix … et puis quoi encore ? Qu’est-ce qu’on va m’envoyer après ? Un paranoïaque ?
Elizabeth Sennsy 466468
Messages : 37 Date d'inscription : 25/01/2010 Localisation : Entre rêve et réalité [Belgique!]
Sujet: Re: En attendant le technicien ... [libre] Lun 21 Juin - 10:59
Haha. C’est drôle. Ça tête je veux dire. J’ai toujours trouvé amusant la façon dont réagissaient les gens en apprenant que je parlais seule. Que c’était même une habitude. Enfin, il est plus aisé de dire qu’on parle seule que d’avouer qu’on parle avec des fantômes du passé. Dans un cas vous êtes original, dans l’autre vous êtes fou. Pas qu’être prise pour une folle me dérangeait vraiment, mais disons que l’éviter le plus possible m’allait très bien. Parce que personnellement je me trouvais pas plus cinglée que ça. Oui enfin. Je suis pas tellement objective. En y réfléchissant, je ne suis pas certaine que ce jeune homme me croit sainte d’esprit. J’en viens même à me demander quand il me jettera hors des douches. Bha, tant qu’il me laissait me rhabiller, je m’en fichais comme de mon premier meurtre. Quoi que non. Mon premier crime me touchait énormément. J’y tenais !
Je continuai sur ma lancée, en lançant une nouvelle phrase, espérant presque le faire réagir. Et il réagit. Il trépigna et un pli soucieux apparu sur son front. Encore un peu et je lui aurais offert un magnifique sourire béat. Quant à sa réplique… Je dus me faire violence pour ne pas éclater de rire. Ça c’était la meilleure. Il me prenait… pour l’une des siennes ? Pour une gardienne ? Avais-je vraiment la tête à l’emploi ? Quoi que je pouvais très bien le prendre. Ça voulait simplement dire que le mot « criminelle » n’était pas écrit en grand sur mon front. Tout n’était pas perdu dans mon cas. Certaines personnes on le physique à l’emploi, savoir que je ne faisais pas partie de ce groupe me rassurait presque.
Quoi que d’un autre côté, il osait dire que la folie était une infection. Je lui en foutrai moi, des infections ! Au moins les fous, ils sortent du lot, eux ! Puis la lueur se fait brusquement dans mon esprit.
Il engage.
Oh. Ça c’est vraiment la meilleure ! Serais-je devant le patron ? Le grand patron ? Mouaha. C’est encore plus drôle que ça tête. Je me mordis la lèvre inférieure pour ne pas partir dans un fou rire. Ça ne le ferait vraiment pas. Le grand patron était à portée de main. Je pouvais tendre la main et le toucher. RHA ! quel dommage que je ne sois pas armée, je suis certaine que planter un couteau dans son joli torse aurait été plus que jouissif.
Maudite pulsion meurtrière. Mon séjour en prison aura peut-être le don de me calmer à ce niveau là. J’espère. Enfin, je ne suis quand même pas censée sortir. Emprisonnée à vie. T’as vu. Pour le moment la captivité me convenait, j’étais logée et nourrie. Il y avait des activités et tout. La vie n’était si terrible ici. Mais dans un an, deux tout au plus… Les gens d’ici auront l’occasion de voir en quoi je suis vraiment timbrée. Et je tenterais très certainement de m’échapper.
La voix du jeune homme me tira de mes pensées. Moi qui avais baissé le regard, je relevai la tête pour plonger mes prunelles dans ses yeux. Je restai silencieuse, partagée entre l’envie de mentir et de dire la vérité. Dans les deux cas ça pouvait être amusant. Et puis je ne risquais pas grand-chose. Je crois qu’il était interdit de tuer les prisonniers. Au pire, je me retrouverais mise en quarantaine, peut-être un peu rudoyée… Bha, rien de bien méchant.
- 4686. Vous allez tout de même pas me dire que vous connaissez par cœur le matricule de tous vos employés ? Parce que si c’est le cas, je vous tire ma révérence.
J’avais opté pour le mensonge. Parce qu’au final, je savais parfaitement que je n’avais rien à faire dans cette partie ci. Ces douches n’étaient pas censées être utilisées par les prisonniers. Je réfléchis encore un instant avant de sourire stupidement. Je repris la parole, parfaitement consciente que je m’enfonçais toujours plus.
- Vous savez, les tests psychologique sont très faciles à brouiller pour peu qu’on sache comment faire. L’incompétent n’y est donc pour rien… Laissez donc ce pauvre homme.
Le fait est que je ne me souviens absolument pas de la personne m’ayant fait ce fameux test. Pour tout avouer, j’en ai fait tellement que je suis incapable de dire qui pour lequel et surtout quand. Et oui, les tests psychologiques me laissent un souvenir « impérissable. » Pendant que j’y pense, si ce type veut me virer, j’ai une chance de sortir ! Quoi que non, aucune. Il fera sans doute des recherches ou posera des questions à droite et à gauche. Il découvrira tôt ou tard le subterfuge. Quel dommage. Je poussai un soupire avant lui tourner le dos, enlevant la serviette afin de me revêtir. Et cela fait, pas départie de mon sourire, je lui refis face, demandant enfin ce qui me taraudait depuis quelques instants :
- Puis-je vous demander votre nom ?
Bha quoi ? J’ai le droit de pas connaître le nom du Papa de la prison tout de même ! Je ne me sens pas concernée par la vie ici, normal que j’ignore les choses les plus basiques. Sans compter que je suis assez nouvelle dans cet endroit. Je suis pardonnée ?
Sean Weiss 2382
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Sujet: Re: En attendant le technicien ... [libre] Sam 10 Juil - 9:41
Basement Jaxx - Red Alert
Elle a l’air d’hésiter un peu avant de me donner son matricule. Moi, je l’observe sans ciller. Je n’ai pas l’habitude de ciller, ou de montrer mon impatience. Je me contente de ruminer mon ennui dans le fond de mes pensées. Les bras croisés, j’attends. 4686. Ça ne me dit rien, évidemment. Comme si je connaissais le matricule de tout le monde par cœur. Absurde. J’en connais quelques uns, mais surtout du côté des prisonniers, parce que je n’aime pas les appeler par leur nom. C’est leur donner une importance qu’ils n’ont pas, une humanité qu’ils ont choisie de renier, de toute façon. Je me détourne, attrape mes vêtements et commence à me rhabiller. Jean et chemise, exactement ce que je portais avant ma douche. Je n’ai pas quitté la jeune femme des yeux.
- Vous savez, les tests psychologique sont très faciles à brouiller pour peu qu’on sache comment faire. L’incompétent n’y est donc pour rien… Laissez donc ce pauvre homme.
Je la regarde avec suspicion. Que quelqu’un parle seul, cela me va. Il m’arrive de le faire, sans que je m’inquiète de ma santé mentale. Mais gueuler contre moi-même, c’est plutôt rare que ça m’arrive. Je soupire et enfonce la poche de mon jean. J’y attrape mon téléphone. Petite machine détestable qui se met toujours à vibrer quand ce n’est pas le moment, mais bien pratique quand j’ai à contacter quelqu’un. Attaché à ma ceinture, à l’arrière, j’ai mon revolver de service. Protection dont je n’ai pas encore eu à me servir, chose étonnante.
- Puis-je vous demander votre nom ?
En signalant le numéro qui m’intéresse, je lui fais signe que ce n’est pas le moment de me poser des questions. C’est moi qui ai des questions à poser. Pas à elle directement, mais j’ai des questions à poser. Et puis un nom, à quoi ça sert sinon à être oublié dans les minutes qui suivent ? Je n’ai aucun intérêt pour les personnes qui sont dans cette prison, alors je ne me donne pas la peine de les nommer sauf quand j’en ai besoin. Et de toute façon, je n’ai pas besoin de le lui dire puisque …
-Damon, c’est Weiss. T’es devant ton ordinateur ? … Bien, tu peux y aller ? J’aurais besoin que tu me vérifies un matricule… 4686 … Non. Je veux seulement savoir qui est le crétin qui était responsable de l’embauche… Pas de problème.
Je raccroche. Il va me rappeler quand il aura la réponse à ma question. Apparemment que son ordinateur était fermé.
-Je pardonne très peu d’erreurs, mademoiselle. Et si ces erreurs doivent en plus nuire à la bonne cohésion à l’intérieur de mon établissement, eh bien ça n’est pas quelque chose que je peux laisser passer.
Je m’adosse au mur, entre deux lavabos et mon regard froid la parcourt du haut jusqu’en bas. Elle doit se sentir jugée par ce regard. Pas d’erreur possible. Je juge tout ce que je regarde. Je ne m’en priverais pas sous prétexte que c’est impoli. Mon père disait que si le bon Dieu nous avait donné des défauts, c’était parce qu’il voulait qu’on s’en serve. Je ne crois pas au bon Dieu, mais je crois que si j’ai appris à vivre avec mes défauts, tout le monde doit faire avec. Je ne crois pas en la perfection. Je n’ai rien contre les erreurs, tant qu’elles ne sont pas répétées. Si l’employé qui est à l’origine de cet embauche n’en est qu’à sa première erreur du genre, ça passera avec un bon sermon. Mais son historique sera fouillé de fond en comble et si je découvre que ça n’est pas sa première embrouille du genre, il sera viré. Je ne veux pas de boulets dans mon équipe. Je veux une team fonctionnelle.
-Vous avez parlé de tromper un test psychologique. Vous devez vous y connaître. Pendant que nous sommes là et que nous attendons, dîtes-moi donc comment vous avez fait pour tromper le nôtre. Rapidement, à vous regarder, vous n’avez pas l’air particulièrement maline. Mais qui sait, peut-être que je fais erreur sur la personne. Peut-être que vous êtes en train de me tromper, mademoiselle. En ce cas je vous serais grée de me remettre dans le droit chemin.
Mes doigts pianotent sur l’émail du lavabo sur ma droite. Puisque nous ne sommes que deux dans la salle de bain et que celle-ci est plutôt grande, le bruit résonne. Probablement que certains trouveraient cela agaçant. Pas moi. Rien ne m’agace plus que la bêtise humaine. Le reste, ça passe. Les trains à quatre heures du matin derrière mon ancien logement, ça ne m’a jamais dérangé. Les aboiements des chiens dans la rue, jamais. Mais il suffit qu’on me pose une question stupide, que je vois un comportement immature pour que mes dents se mettent à grincer. En ce moment, la seule chose qui m’agace, c’est que Damon met du temps à me rappeler.
Elizabeth Sennsy 466468
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Sujet: Re: En attendant le technicien ... [libre] Mer 4 Aoû - 7:01
Ce type pourrait Presque me rendre mal à l’aise. Presque. Parce qu’avec son faciès de marbre et sa manie de ne réagir à rien, ça à de quoi perturber grandement. Heureusement pour moi, j’en ai vu d’autre. Je suis bien décidée à ne pas me laisser déstabiliser par ce gugusse. Je lui donne mon matricule –inventé- non sans avoir eut une brève hésitation. Et je continue de discuter avec lui, sans manifester la moindre crainte –pourquoi aurais-je peur ?- ni même honte, ou quelqu’autre sentiment que ça soit. Phhh, et maintenant il me demande que est celui qui a effectué mes tests psychologique. Comme si je pouvais le savoir. Et comme si je me souvenais de choses inutiles comme ça.
Je lui demande son nom, il m’envoie joliment bouler. J’aime parler dans le vide. Je serre mes poings et inspirai profondément. Il est habillé. Il a d’ailleurs prit un téléphone portable de son jeans pour s’assurer du bien fondé de mes paroles. Où pour connaître le nom du pauvre psychologue inventé.
N’empêche que maintenant je connais son nom. Et je sais qui c’est. Tout le monde ne demande pas des services comme ça, avec ce ton là. Tout le monde n’a pas non plus ce genre de comment dirais-je ? Charisme ? Bof. En attendant, je me rends compte que je suis devant le big boss. Houla, j’ai une chance de cocu. Ne surtout pas partir dans un fou rire, ça ne serait pas bon du tout. Moui, m’enfin… Je ne peux tout de même pas retenir un léger rire, une sorte de gloussement mauvais, s’apparentant également au ricanement moqueur.
Ho il raccroche. Je l’écoute avec les yeux brillant d’amusement. Je pourrais presque prendre mal ses paroles, mais au final, l’énormité de la situation est telle, que je ne peux que re-ricanner. Je le laissai s’adosser au mur entre deux lavabos. Surtout ne pas éclater d’un rire fou. Ça la ferait mal. Non mais comprenez moi, le big boss adossé dans une douche entre deux lavabos, et ce de la manière la plus naturelle du monde. Il me regarde de là où il est. Il me jauge. Il ne se gène pas le moins du monde. Bha, qu’il fasse ce qu’il veut ! Je n’étais pas mal à l’aise. Il pouvait bien penser ce qu’il voulait de moi, ça ne me dérangeait pas.
Je me mens. En vérité, j’ai envie de lui arracher les yeux. Mais je n’en fait rien bien entendu.
En attendant, j’allais faire comme lui, me rhabiller. Je récupérai mes vêtement et enlevai la serviette, sans honte ni pudeur. Ces mots ne font pas vraiment partie de mon vocabulaire. Je n’ai rien à cacher et je m’accepte comme je suis, alors m’exhiber, ça ne me faisait ni chaud ni froid. Je l’écoutai d’une oreille distraite alors que je renfilai ma robe en laine. Faudrait que je songe à m’en débarrasser. Elle est rêche, presque inconfortable, grattant la peau et rapiécée à pas mal d’endroits. Je daignai seulement relever la t6ete vers lui pour le fixer également avec une certaine hauteur. Moi non plus, je ne me gène pas.
Ho, il parole. Je l’écoute toujours avec cette attention toute particulière. Non, une nouvelle attention, celle que je prête à mes victimes quand elles pleurent, supplient ou parlent. Celle que j’accorde aux animaux. Tsss, il veut vraiment que je me sente insultée ? Ça a presque marché. Je fais une mine soucieuse, je réfléchis vaguement avant de répondre.
- Il ne faut pas se fier aux apparences. En vous regardant par exemple, je n’aurais pas deviné que vous étiez le directeur, mais bien un chieur assez imbu de lui-même. Enfin, dans ce cas, l’un n’empêche pas l’autre. Etre directeur et chieur peuvent très bien se mêler.
Non je ne le cherche pas du tout. Je veux juste voir jusqu’où il acceptera mon impertinence. Ho et aussi montrer qu’on ne m’insulte pas en toute impunité. J’en ai bavé pour avoir mes diplômes, avoir le respect qui m’était dû malgré mon jeune âge. Et surtout prouver aux autres que mon air candide n’était qu’une façade. Il pianotait sur le lavabo, le bruit se répercutant dans la pièce. Ça me fit vaguement penser aux bruitages que j’installais parfois pour effrayer mes victimes, les rendre nerveuses. Un sourire ourla mes lippes et je secouai la t6ete. Que de bons souvenirs !
- Et vous pensez bien que si je vous trompais, je ne vous le dirais pas. Après tout, Si vous êtes malin, vous saurez tôt ou tard si je dis la vérité ou non.
En fait, il le saura, que je ne suis pas une employée. Une gardienne, une infirmière ou quoi que se soit d’autre. J’ai presque envie d’écarter les bras et de dire : « je vous ai bien eu ! Je suis une meurtrière en fait ! » Ou quelque chose d’approchant. Mais je n’en fait rien, à nouveau. J’étouffe un bâillement et me frottai la nuque.
- Vous ne pensiez tout de même pas que j’allais m’étaler à vos pieds comme un bon toutou alors que vous me considérez presque comme un nuisible…
Sean Weiss 2382
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Sujet: Re: En attendant le technicien ... [libre] Dim 15 Aoû - 14:46
- Il ne faut pas se fier aux apparences. En vous regardant par exemple, je n’aurais pas deviné que vous étiez le directeur, mais bien un chieur assez imbu de lui-même. Enfin, dans ce cas, l’un n’empêche pas l’autre. Etre directeur et chieur peuvent très bien se mêler.
-En effet, ça se combine très bien, dis-je avec un mince sourire.
Je ne suis pas un menteur. Je ne mens pas aux gens, et encore moins à moi-même. Peu de gens m’aiment, trouvent ma personnalité trop … ou pas assez. Eux-mêmes ne savent pas le dire, quand je le leur demande. Ce qui les agace, c’est probablement le fait de ne jamais savoir sur quel pied danser. Pourtant tout m’est égal. Pied gauche, pied droit, je m’en moque. Je dis toujours ce que je pense, et si je ne pense pas quelque chose, je ne le dis tout simplement pas. Je ne pas imbu de ma personne, par contre. Je sais toutefois qu’en tant que directeur de cette prison, j’ai un ascendant certain sur quiconque s’y trouve.
- Et vous pensez bien que si je vous trompais, je ne vous le dirais pas. Après tout, Si vous êtes malin, vous saurez tôt ou tard si je dis la vérité ou non. Vous ne pensiez tout de même pas que j’allais m’étaler à vos pieds comme un bon toutou alors que vous me considérez presque comme un nuisible…
Elle s’amuse, la petite. Je peux le voir dans ses yeux. La situation l’amuse. Elle m’amuse aussi, je dois dire. Enfin … autant que je sois capable de m’amuser. Disons plutôt que je ne m’ennuie pas, ce sera plus près de la réalité. Il y a quelque chose de surréaliste dans cette pièce, quelque chose qui me dit que quand Damon me rappellera, j’aurai droit à une belle surprise, à un coup de théâtre. Espérons qu’il en vaudra la peine. Je n’aime pas les dialogues échangés dans le vide, la perte de temps. Je suis là depuis tout à l’heure à discuter avec cette jeune femme et peut-être que je fais ces vérifications pour rien. Je préfèrerais qu’il s’agisse d’une citoyenne de la ville égarée plutôt que d’une véritable employée.
-Je ne pense rien. J’attends que la réponse vibre entre mes doigts, dis-je en parlant de mon téléphone. Ah … comme on parle du loup.
Avec un sourire certain, je reprends le téléphone et l’appuie contre mon oreille. Comme je l’avais deviné, il s’agit bel et bien de ma réponse. -Weiss. Le matricule 4686 correspond au gardien Nelson Ilwin. C’est vous qui l’avez évalué, il y a six mois. Depuis la semaine dernière il est en congé maladie. Autre chose ?
-Non merci, Damon.
Je raccroche avec un petit rire. Ce doit être la première fois que Damon m’entend rigoler. Enfin, il y a de quoi. J’enfonce mon téléphone dans ma poche de pantalon et je croise les bras sur ma poitrine. Sourire aux lèvres, je m’adresse à la jeune femme.
-Eh bien il semblerait que je sois l’étourdi qui vous a engagée, Ilwin. Désolé de cette méprise. La mémoire me fait quelques fois défaut.
J’attends une réaction, qui ne vient pas de suite, évidemment. Elle doit se trouver chanceuse comme jamais, cette petite, penser que le matricule qu’elle m’a balancé au hasard était celui d’une vraie gardienne, Ilwin. Je me demande si je dois lui dire tout de suite que je l’ai démasquée ou si je dois essayer de m’amuser de cette situation au minimum. Non. S’amuser avec les détenus, ça n’est pas mon genre. C’est dangereux, inutile, et pas si agréable qu’on pourrait le penser. D’ailleurs, je suis surpris de ne pas avoir le poil hérissé juste de savoir que je suis en face d’une pourriture. C’est peut-être l’humidité de la pièce. Je n’ai pas mal au cœur, non plus. La situation est trop absurde pour que j’éprouve mon habituel dégoût, cette haine viscérale et ne pouvant jamais être calmée envers les ordures que contient cette prison.
- J’espère que vous comprendrez que malgré ma véhémence de tout à l’heure à l’encontre de l’abruti qui vous a fait passer le teste … je ne pourrai pas me renvoyer de mon propre poste.
Je l’ignore un moment, sans lui tourner le dos toutefois, le temps de rassembler mes affaires et de les prendre sous mon bras pour retourner à ma chambre. Je la contourne sans me presser. Je n’ai aucune peur d’elle. Je ne sais pas ce qu’elle a fait, comme je n’ai pas son vrai matricule, mais je ne suis pas effrayé. Elle n’a rien fait jusqu’à maintenant alors elle ne me fera rien. Et je suis armé de toute façon. Pas elle. Je m’arrête juste derrière elle. -Ah oui. J’aurais une question à vous poser, Ilwin. Votre opération de changement de sexe a l’air de s’être très bien déroulée. Pouvons-vous encore vous appeler Nelson ou avez-vous choisi quelque chose de plus féminin ?
Elizabeth Sennsy 466468
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Sujet: Re: En attendant le technicien ... [libre] Sam 4 Sep - 8:55
Je trouve ce type intéressant. Et les gens intéressant, je les aime bien, ils me tirent de mon ennui et m’amusent. C’est ce que j’attends d’eux. Ce gars… a réussi à éveiller ma curiosité, arrive à me faire répondre, à me donner la motivation de lui causer. Il n’a pas l’air stupide ce qui est également un bon point pour lui, en plus de ne pas devenir vert de rage à l’entente de mes mots. Je venais un peu de l’insulter sans honte ni remord et… il réagissait à peine. Il confirmait même, ce qui n’était pas donné à tout le monde. N’empêche que je sais qui j’y ai été assez fort. Je ne le connais pas assez que pour pouvoir faire une analyse correcte de sa personne, sans compter que tout peut-être fausser vu que je ne suis pas une psychologue. J’en ai vu beaucoup certes, j’ai aussi appris beaucoup à leur contact… Ça n’empêche pas du tout que je puisse me planter copieusement. Il est directeur de ce lieu sordide, ça doit influencer, même un tout petit peu, son caractère, sa façon d’agir, de réagir. Fascinant je vous dis ! Tout autant voire même plus que mes victimes.
Je continue sur ma lancée, bien peu ennuyée de parler autant. Je ne faisais même pas attention au fait que je pouvais l’ennuyer copieusement à parler autant. Je crois surtout que si je le dérangeais vraiment, il serait sortit en me plantant sans regret aucun. Là il restait à causer avec moi. Et oui, la situation m’amusait au plus haut point. Je ne faisais que peu de cas du fait que je n’avais rien à faire ici, et encore moins à discuter avec le directeur. Quelle chance quand même ! rencontrer le type le plus important de ce lieu clos !
Il n’attend rien hormis la réponse qui ne saurait tarder. Et bien attendons ensemble mon joli. Me demande comment tu réagiras en découvrant que je ne suis qu’une vulgaire criminelle. Je suis même certaine que tu détestes les gens dans mon genre. Oh, le téléphone sonne, Je regardai ce jeune homme répondre, fixant sans émotion son sourire. Il raccroche avec un petit rire, je penche la tête sur le côté, attendant toujours quelque chose de sa part. Je suppose que c’est parce que la situation est coquasse parce que je vois mal l’autre au bout du fil raconter une blague, surtout après une demande de son big boss. M’enfin. Un mauvais sourire étira mes lippes à ses paroles. Tient donc, alors comme ça le matricule que j’avais donné existait ? Et en plus il aurait été engagé par le chef lui-même. Comme c’était drôle ! Je secouai légèrement la tête, répliquant dans un murmure :
- C’est sans doute l’âge. Mais je suppose qu’on ne peut vous en tenir rigueur, avec tant de matricule à retenir…
Non je ne l’excuse pas, je ne parle même pas pour continuer à insinuer que je suis bien ce chiffre là. Mes paroles concernait le nombre lui-même et le fait qu’il ne se souvenait plus de lui, point à la ligne. Mouais, il pourrait ne pas se virer lui-même. D’un côté c’est bien dommage et d’un autre, je dirais heureusement. Ça serait un peu triste de perdre quelqu’un d’aussi amusant, non ? Je le regarde encore une fois sans dire un mot. Il m’ignore de toute façon. Il se contente de rassembler ses affaires, sans doute pour se barrer dans quelques instants. Je ne peux pas croire que cela va se terminer ainsi. Si c’est le cas, je serais fortement frustrée. Ho ! Génial. Il s’arrête derrière moi et je l’écoute, un sourire éblouissant ne tardant pas à fleurir sur mes lèvres. Je me retourne, parfaitement heureuse d’être repérée. Je fais une petite révérence avant de répliquer :
- Appelez –moi Carys. Ça devrait plus vous parler qu’un numéro.
A dire vrai, je ne sais pas du tout si je suis connue ici. Je sais que les crimes que j’ai commis ont fait durant un temps la une des journaux, mais ça, ça doit être comme la plupart des gens ici. De toute manière si le directeur ne me connaît pas, moi et mes œuvres, je ne boucherais pas ses lacunes. Je ne prendrais même pas la mouche face à son ignorance. Je me demande quand même pourquoi il réagit aussi bien à la nouvelle.
- Quelles mesures allez-vous prendre me concernant ?
Pas que j’ai une quelconque peur à être punie, non pas du tout… J’étais juste curieuse de savoir.
Sean Weiss 2382
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Sujet: Re: En attendant le technicien ... [libre] Mar 14 Sep - 15:13
Sa plaisanterie à propos de mon âge m’ennuierait peut-être si j’étais une femme, ou si j’étais le moindre susceptible. Mais ça n’est pas le cas. En plus, je suis loin d’être vieux, du haut de mes 24 ans. Je dois à peine être plus âgé qu’elle, si ce n’est même qu’elle serait plus âgée que moi. Je me contente de hausser les épaules, indifférent à cela comme à tout le reste. Au moment de sortir toutefois, je n’ai pu résister à cette envie de lui renvoyer une moquerie. On pourrait presque dire que nous sommes complices puisque nous continuons à parler de cette insignifiante comédie à laquelle aucun de nous deux ne croit vraiment. Elle se tourne vers moi, souriante.
- Appelez –moi Carys. Ça devrait plus vous parler qu’un numéro.
Carys … c’est plutôt particulier, comme nom. Je doute que ça réellement son prénom. Ou alors ses parents avaient fumé plus que la moquette quand ils l’ont choisi. Quoi qu’il en soit, je ne la harcèlerai pas pour avoir son matricule. Pour une fois, je me fiche bien des numéros. Ce prénom ou ce pseudonyme me suffira. Et voyons cela d’un point de vue pratique; ça me fera une combinaison de numéros en moins à retenir. - Quelles mesures allez-vous prendre me concernant ?
Je crois les bras, adossé au mur près de la sortie, et je la regarde de haut en bas, l’évaluant. Est-ce que cet incident grotesque – intrusion au niveau des employés par une prisonnière – mérite une punition exemplaire ? Sans nul doute. Est-ce que je l’appliquerai ? J’en doute toutefois. Oui, je devrais l’envoyer au trou pour quelques jours, la rationner, la faire battre par des gardes … C’est une infraction mineure certes, mais je n’ai pas à la laisser passer. Les prisonniers doivent comprendre que nous ne plaisantons pas avec le règlement intérieur de Sadismus. Mais l’envie de la punir ne se fait pas sentir. Elle m’a fait sourire. Je ne lui dois rien mais tout de même … Je réfléchis tranquillement sans la quitter des yeux un seul instant. Qu’est-ce que je dois faire d’elle ?
-Vous avez une minute pour quitter cette aile. Après une minute, j’appellerai tous les gardiens pour les aviser qu’il y a une détenue dans l’aile des employés et tous se mettront à votre recherche, l’arme au poing.
Je n’ai pas l’habitude de fonctionner ainsi. Normalement, je ne laisse pas la place à ce genre de jeux. Mais en ce moment, ça me semble intéressant. Déjà, sortir sans se faire remarquer ne sera pas une chose aisée; on ne peut jamais prévoir qui sortira de sa chambre ou d’un bureau à quel moment ni quand on tombera sur quelqu’un au détour d’un couloir. Si elle arrive à regagner sa cellule sans se faire pincer, elle aura amplement mérité de ne pas être punie. Sinon … eh bien ça ne sera plus de mon ressort : ceux qui la prendront auront le loisir de décider eux-mêmes de ce qui lui arrivera.
Je baisse les yeux sur ma montre, un léger sourire aux lèvres, et lui dit que le décompte commence quand la porte de cette pièce se sera refermée derrière mon dos. -Bonne chance, Carys.
Elle a peu de chance d’y parvenir, je songe en ouvrant la porte et en avançant dans le couloir. La porte se referme quand je suis à environ trois mètres de celle-ci. Et je regarde la position des aiguilles sur le cadran de ma montre. La porte s’ouvre de nouveau, j’entends des pas s’éloigner. Je fais volte-face. La porte se ferme à nouveau. Le couloir est vide. Je suis seul. Toujours amusé, je prends mon téléphone dans ma main, compose le numéro de Damon à nouveau.
-C’est encore moi. Avise tout le monde qu’il y a une détenue en cavale dans l’aile des employés.
Au diable le temps que je lui avais offert. Si elle réussit avec ces seules petites secondes d’avance, elle se méritera mon respect. Autrement tant pis pour elle : elle n’avait qu’à ne pas venir fureter dans cette section de la prison. Je referme le téléphone, le remet dans ma poche. J’entends des bruits de voix, des portes qui claquent. Visiblement, tous les gardiens présents se sont sentis interpellés par cet appel. Satisfait, j’enfonce mes mains dans mes poches et sifflote un air gai en retournant à ma chambre, voir si ce putain de technicien va se pointer.
[C'est pas très bon, je sais. Mais ça t'ouvre la voie à un autre rp si tu souhaitais te faire pincer par un gardien.]
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