Sadismus Jail
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À l'intérieur (Libre)

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MessageSujet: À l'intérieur (Libre) À l'intérieur (Libre) EmptyVen 15 Jan - 23:06

On avait choisi une prison toute neuve pour moi. Sans doute pour être certain que je n’en sorte jamais. Deux flics m’accompagnaient jusqu’à mon nouveau logis. Le plus costaud s’était chargé de me passer les menottes tandis que l’autre surveilla à ce que je ne fasse pas de bêtise. On m’avait fait monter dans la camionnette. Nous allions à Sadismus, en Allemagne. Sadismus. Sadisme. Drôle de nom pour une prison. Bien choisi, certes je suppose. Mais, ‘drôle’. Peut-être plus bizarre que drôle à vrai dire.

La route fut longue puisqu’elle se déroula entièrement sur la route et non par la voie des airs. Une vingtaine d’heure. Ç’aurait pu être sincèrement pénible, mais j’étais déjà dans une de mes Absences mentales habituelles lorsqu’on me passa les menottes. Elle continua tout le long du trajet. Je n’entendis pas donc les fréquents dialogues entre les deux officiers. Je ne m’intéressai donc par à leur surprise modéré qu’on envoya un violeur dans une prison mixte, pas plus que je prêtai l’oreille à savoir où en était la saison de foot ball. Chacun de leurs mots glissaient sur une sorte de bulle protectrice qui englobait ma tête et me protégeait des murmures des Conspirateurs. Le tout les empêchait également de lire mes pensées. Fort bien.

Soudain, ma cage roulante ralentit et mon silence n’était plus bercé par le mouvement de celle-ci. Un grincement. Une lumière. Celle du jour. On m’empoigne par le bras, on me tire. On me parle. Je n’écoute pas. Je n’entends pas. Je me retrouve soudainement sur mes pieds, sans que je ne trouve à m’expliquer pourquoi.

Et là, des murs imposants se dressent comme une ombre devant moi. Je cille. Ma bulle se dissipe. J’entends les policiers.

«En tout cas le Juge s’est pas moquer des familles des victimes hein, Sadismus y’a pas mieux pour cet enfoiré!»

Sans doute le second flic lui aurait soufflé «enfoiré, c’est un euphémisme pour ce maboule». Mais, je suis près à parier qu’il ne connaissait pas ce mot. Pas plus que son copain. Non…Non, au fond, les Conspirateurs savent très bien qu’il n’a pas eu le choix de les tuer. Ils le savent. Ce tour en Justice, c’était dans leur plan. Depuis le début. Je pourrais m’acharner à crier mon innocence que ça ne servirait à rien. Ils savent que je suis innocent. Mais, ils me veulent là. Là dedans. Pour une raison précise. Il y a une raison précise de pourquoi ils ont choisi Sadismus plus que tout autre endroit. C’est dans leur plan. Je vais découvrir leurs intentions et je vais les faire échouer. Je vais…

La porte, elle s’ouvre.
On va me faire entrer.
«Il n’a pas d’affaire?»
Je secoue doucement la tête.
Le gardien signe les papiers, comme si j’étais qu’un colis.
Je passe derrière les murs.
Je suis à l’intérieur.
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MessageSujet: Re: À l'intérieur (Libre) À l'intérieur (Libre) EmptyVen 15 Jan - 23:30

    « Tu les vends combien tes clopes? » demandais-je calmement au gars qui se chargeait des commandes des prisonniers. Vous savez, ce mec qui est capable de vous trouver n’importe quoi. Je parvins à me faire un bon pris pour un paquet de cigarettes bon marché. Je ne suis pas un grand fumeur, ça devrait me tenir un bout de temps. Disons que j’en ai besoin pour fêter mon retour à Sadismus. J’avance lentement et je me dis que j’aimerais bien prendre l’air. La cours est pleine, non je n’ai pas envi d’aller là-bas. J’aimerais simplement être un peu seul, mais je sais parfaitement que c’est assez impossible ici. Je continue à avancer et je remarque que la porte d’entrée est légèrement entre-ouverte. Ils s’en fichent, si je décidait de m’aventurer un peu trop loin, il y a cinquante sniper pour me descendre. Mais je me dis que ce doit être un bon endroit pour fumer tranquillement ma clope.

    Je sors, et je ne suis pas seul. Mais entre un seul mec ou trente, devinez ce que je choisis. Je m’installe contre le mur, sans dire un seul mot et j’allume ma cigarette. Je l’observe tranquillement. Un mec étrange. Comme bien d’autres, ça ne m’étonne plus vraiment. Qu’est-ce qu’il a fait? Il a tué des gens avec un crayon à mine? Bouffé des animaux en public. Qu’est-ce que j’en ai à foutre en somme? Je ne lui demande même pas. Mais surtout, je ne lui propose pas la moindre cigarette. Comme ça il ne risque pas de se mettre à m’apprécier. Manquerait plus que ça. Je laisse échapper un bâillement, ouais, disons que mon sommeil n’est pas tellement régulier, je dirais même inexistant. Dans l’autre prison où j’ai passé plus d’un an, les cellules étaient plus agréables pour les claustrophobes.

    - Hé toi, qu’est-ce que tu fous là?
    « Ça se voit pas? »
    À question idiote, réponse idiote c’est bien connu. Imbécile…
    –Retourne à l’intérieur!
    « Je vais finir ça » répondis-je plus agressivement au jeune gardien qui était visiblement nouveau. Malheureusement pour lui, il n’eut pas exactement la bonne réaction.
    – Heu ok alors … puis il jeta un coup d’œil au nouveau et retourna à l’intérieur. Bon cette discussion m’a un peu dégourdit la mâchoire, aussi bien continuer.

    « Vous vous appelez comment? » demandais-je calmement à mon nouvel interlocuteur.
    Bienvenue dans ce charmant trou à rat que l’on nomme Sadismus. Sauf que contrairement à avant, c’est tout neuf, rénové et encore plus sadique que ce ne l’était déjà! J’espère que tu vas te plaire! Bordel, je disjoncte moi, ou bien je suis de bonne humeur? Emmerder un gardien, ce doit être sacrément revigorant. C’est simplement que l’on n’a pas la chance tout les jours de pouvoir avoir le dernier mot sur eux. Sans s’en prendre plein la gueule évidement. Alors j’ai l’impression que ce doit être une bien belle journée.

    « Et vous êtes là pour quoi? »
    Et ben oui, finalement, ça m’intéresse peut-être un peu, qui sait.
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MessageSujet: Re: À l'intérieur (Libre) À l'intérieur (Libre) EmptySam 16 Jan - 0:10

- Hé toi, qu’est-ce que tu fous là?

Je lève les yeux, sans sursaut, lentement…Mais, tout de même surpris de ces mots. Qu’est-ce que je fous là..? Serait-ce de l’ironie? Connaissait-il l’ironie? L’autre ne savait probablement ce qu’était un euphémisme alors je ne vois pas pourquoi lui connaîtrait la définition de l’ironie. Ou peut-être…Peut-être étaient-ils plus intelligents qu’ils le laissaient paraître. Pour me duper. Oui. Les Conspirateurs ne cherchaient qu’à me duper. Pour me planter une hache dans le dos comme ce sale porc avait essayé de faire. Me planter une hache dans le dos. Oui…Une hache.

« Ça se voit pas? »

Je tourne légèrement de la tête, lui présentant mon plus beau profil (soit celui n’ayant pas de cicatrice) et posant mes yeux gris comme le fer sur sa personne. Qui est-il? Vu son ton, peut-être n’est-il pas l’un d’Eux. Mais, un doute s’immisce dans mon esprit au moment où le gardien cesse d’insister et s’éclipse docilement. Peut-il réellement effrayer un Conspirateur? Je ne pense pas quoi que…Ne les effraies-je pas moi-même? Et s’ils l’avaient envoyer lui aussi, comme moi, ici? Selon leurs plans? Un allié? Je secoue la tête comme signe de désapprobation bien que je n’ai encore rien dit à voix haute. Et si c’était une…Sorte d’agent double? Il fallait se méfier. Ils faisaient peut-être parti de leur plan à mon encontre. Me nuire. C’est tout ce qu’ils veulent. Me nuire.

« Vous vous appelez comment? »

Je plisse les yeux et détourne temporairement le regard. Il ne faut pas qu’il sache que je sais. S’il sait que je sais je suis dans la merde jusqu’au cou. Il ne faut pas qu’il devine mes pensées. IL NE FAUT PAS QU’ILS LISENT MES PENSÉES.

Je tombe dans une absence de peut-être 15 secondes avant de ciller et de le regarder. Réponds lui. N’éveille pas plus ses soupçons. Je me mets face à lui, lui présentant pour la première fois ma balafre et tente un sourire amicale qui ne ressemble pas moins à une grimace. Un rictus inquiétant.

«Jad Dimitrov. Mon nom», dis-je avec un fort accent bulgare.

Je fais un pas ou deux en sa direction.

«Vous être..?», je demande poliment, sans réellement m’en intéresser. Ne pas éveiller de soupçon. S’il sait que je sais je suis dans la merde jusqu’au cou. Puis, le sujet dérive. Pourquoi je suis ici.

«Je être ici de leur faute!» , je fais, en haussant le ton, visiblement vexé. Leur faute. Pas la mienne. Je suis là parce qu’Ils l’ont bien voulu. «Parce que Eux vouloir que je être ici.»

Je me renfrogne. S’il est avec Eux, il se moque de moi. Je déteste que l’on se moque de moi.

«Être leur faute», je termine, plus calmement.
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MessageSujet: Re: À l'intérieur (Libre) À l'intérieur (Libre) EmptyDim 17 Jan - 11:16

    Je dois dire que je n’ai pas la moindre idée de l’endroit d’où peut sortir ce mec. Il a un accent terrible et n’est visiblement pas très bon en anglais. Tant que je n’ai pas à me forcer pour comprendre, ça me va, et puis un taré de mon pays ou d’un autre, qu’est-ce que ça change, puisqu’au final nous en sommes tous au même point; Sadismus. J’avais fais partir le gardien mais je ne doutais pas qu’il reviendrait ou bien qu’un autre, légèrement plus agressif s’amènerait les fesses ici. Qu’ils viennent, j’avais bien besoin de me défouler. Et mon nouvel ami ne semblait pas … Si agressif. Du moins rien ne me laissait envisager qu’il allait me sauter dessus et m’arracher les yeux.

    - Jad Dimitrov. Mon nom

    Un silence, je me force un peu à parler, je fais même mon diplomate. Ce mec me semble perdu, effrayé ne serait pas vraiment le mot, mais il n’est pas bien ça c’est évident.

    « Ravi de vous connaître Jad. Vous venez d’où? » demandais-je, sans me soucier une seule seconde qu’il était totalement paranoïaque ce pauvre gars. Que cette question pouvait éveiller encore plus de soupçons, car bon, je ne m’intéresse pas réellement à lui, mais j’ai rien d’autre à faire que de fumer ma clope et de lui poser quelques questions. Mais bon, je ne suis pas au courant qu’il me prend pour conspirateur, pour un des ‘’leurs’’ … Ils sont qui? Je ne sais pas … Il me demande qui je suis. Aussi bien répondre, je me sens agréable aujourd’hui. Il faut en profiter, même moi j’en profite.

    « Je m’appelle Carl Hyde. » dis-je calmement.

    Puis ensuite, il semble s’énerver. Il me dit qu’il est ici à cause d’eux, que c’est de leurs fautes. Hm, un instant, j’ai l’impression d’avoir raté un bout de la conversation alors que ce n’est pas du tout le cas. Il parle de qui au juste? Qui c’est ‘’eux’’? Je fronce les sourcils. Bon j’ai affaire à un véritable taré. Super! Il faut dire que je m’y attendais un peu en voyant son allure, mais je lui laissais tout de même le bénéfice du doute. Bon, plutôt que de m’en aller, j’ai envi de m’amuser un peu. Aller fouillons dans la cervelle du fou.

    « De qui parlez vous au juste? Des flics? Car si vous êtes ici c’est forcément parce que vous avez commit un crime. Ou bien c’est une erreur … C’est une erreur? » demandais-je, faussement intéressé et avec un air un peu enfantin. Comme si j’avais besoin de baisser mon niveau intellectuel pour qu’il me comprenne. Bon, je ne suis pas une grande lumière mais ce mec m’amuse assez en fait. Moi je suis ici pourquoi au départ? Parce que j’ai tué, alors c’est de ma faute. Lui, j’ai bien envi de savoir ce qu’il a fait pour se retrouver ici, ou si c’est bien la faute de quelqu’un … Aller, j’attends sa réponse, dit moi ce qui t’arrive mon gars.
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MessageSujet: Re: À l'intérieur (Libre) À l'intérieur (Libre) EmptyDim 17 Jan - 20:06

«Bulgarie»

Après lui avoir nonchalamment fait par de mes origines bulgares, je l’écoute me décliner son identité. Carl Hyde. Je m’arrête à réfléchir à ce nom. Bien entendu, je ne l’ai jamais entendu de ma vie auparavant, alors, à quoi bon se concentrer sur ces quelques lettres? Je l’ignore. Peut-être parce que l’étude qu’il fait sur ma personne me gêne quelque peu et que je me permets donc d’en faire de même. Son nom ne me dit strictement rien sur lui à part, aidé par cela de son anglais américain, qu’il est, justement, américain.

Malgré ma colère, je crois apercevoir dans ses yeux un éclair d’incompréhension à mes mots. Soit il ignore complètement de quoi je parle, soit il est un excellent acteur. Ce dernier point signifierait qu’il n’est pas qu’un larbin parmi les Conspirateurs. Mais, le premier point reste tout de même probable. En fait, je commence à croire qu’il ne fait pas parti des leur. Après tout, il doit bien y avoir des prisonniers (des employés aussi, peut-être, mais ça j’en doute) qui ne soient pas de leur côté. Peut-être ce Carl ignore-t-il, comme beaucoup d’autres, leur existence. Si c’est le cas, je dois l’en prévenir…Mais, pas avant que je ne sois certain qu’il ne soit pas un Conspirateur. Sinon, je suis cuit.

Il me questionne. Je cille. Je suis perdu, troublé et je crois que ça transparaît dans mon visage. Se moque-t-il de moi..? Ou bien ça l’intéresse vraiment..? Est-il ou n’est-il pas des leur..? Mes traits s’adoucirent, presque enfantins, et mes yeux s’agrandirent, comme un enfant qu’on aurait surpris à dire un vilain mensonge.

«C’est une erreur.», je dis, reprenant ses mots. «Je…Ils forcer moi à le faire. Je vouloir faire mort rapide mais elle bouger alors moi couper jambe. C’est une erreur. Pas fait exprès. Ils forcer moi à la tuer. À les tuer.»
Je fais une pause, le dévisageant. Mon regard est triste et juvénile puis, soudain, il se durcit et je serre les poings, reprenant avec une pointe de colère.

«Ils? Eux? Ils être là!», je fais d’un ton accusateur, pointant rageusement un gardien. «Là, peut-être aussi!», je fais en pointant désormais un prisonnier. «Là dedans, plein!», je pointe la prison. «Là-bas!». Les portes.«Et eux essayer d’être là.», j’articule, baissant le ton et posant mon index sur ma tempe.

«Être leur faute.»
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MessageSujet: Re: À l'intérieur (Libre) À l'intérieur (Libre) EmptyMer 20 Jan - 23:17

    Il vient donc de Bulgarie. Ça c’est loin de chez moi. Je ne suis jamais sorti de New-York. Sauf pour venir ici évidement. Mais vous comprenez que je veux dire que je n’ai jamais rien visité. Je dois avouer que je ne sais absolument pas ce qui se passe dans la tête de ce pauvre homme. Bien que je trouve étrange toutes les pauses qu’il s’accorde, quoi que ça ne me fait que penser qu’il prend son temps avant de cracher une imbécillité, du genre qu’il se tourne la langue sept fois dans la bouche avant de parler. Chose que je devrais prendre l’habitude de faire. Je ne le trouve pas si étrange au fond, mais c’est parce que je ne sais pas encore qu’il me prend pour un conspirateur… Car si je savais, je serais forcément surpris. Ses expressions faciales m’intriguent, si je m’y attardais davantage, je me rendrais certainement compte que j’ai affaire à quelqu’un de spécial. Mais je suis trop occupé à savourer cette OH combien délicieuse cigarette. Bon dieu, c’est vraiment un bonheur que de pouvoir fumer, profiter un peu de l’air extérieur et de n’avoir pratiquement personne autour de moi.

    Bon, il me dit que c’est une erreur. Aller, explique toi mon grand. Ce qu’il fit, tout en me laissant assez perplexe.
    - Je…Ils forcer moi à le faire. Je vouloir faire mort rapide mais elle bouger alors moi couper jambe. C’est une erreur. Pas fait exprès. Ils forcer moi à la tuer. À les tuer.
    « Ok … » murmurais-je en oubliant de respirer ma cigarette.
    Plusieurs idées me traversent l’esprit en ce moment même… Et je ne suis pas du genre à me gêner pour parler.
    « Mais en gros, tu comptais bien tuer, tu as dit que tu voulais faire une mort rapide. Comment tu l’as fait, ici ça ne compte pas. J’ai tué des gens rapidement, sans douleur, mais je suis tout de même ici. Le reste, c’est pour toi que ça compte. J’aurais probablement de la difficulté à supporter d’avoir fait souffrir des tas de personnes. Mais si l’ont t’a forcé à le faire, et bien c’est que tu ne voulais pas, hm … alors c’est comme si tu avais tué sans souffrance, tu mérites tout de même d’être ici. Ensuite, et bien tu es peut-être un peu moins damné pour ton seigneur ou ce en quoi tu crois … C’est ce que je pense. » dis-je simplement, avec calme. Comme si je cherchais des explications pour ma propre histoire.

    Mais soudainement, son attitude changea, il devint plus agressif. Il se mit alors à pointer des gens autour de lui, les gardiens qu’il voyait, des prisonniers, la prison, et même sa tête pour dire qu’ils étaient là, et surtout que c’était de leurs fautes. Moi, alors là je commençais à être assez perdu je devais bien l’avouer. Et je commençais à croire qu’il était fou, mais je n’en étais pas certain, peut-être voulait-t-il parler de quelque chose de plus concret, de la drogue peut-être, il pouvait avoir été drogué n’est-ce pas? Alors ça changeait tout, il devenait innocent… Je roulais les yeux à cette idée. Innocent peut-être, mais comment en être réellement certain?

    « La faute de qui? De quoi parles-tu? » demandais-je évasivement, il semblait énervé et je ne voulais pas trop l’agresser avec mes questions. Étrangement, tenter de savoir ce qui se passait dans sa tête m’intriguais assez. Divertissant peut-être. Il faut bien trouver de quoi vivre ici.

    « Tu crois en quelque chose Jad? » demandais-je soudainement.
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MessageSujet: Re: À l'intérieur (Libre) À l'intérieur (Libre) EmptySam 23 Jan - 20:27

L’Américain dit que ça ne change rien. Que je mérite quand même d’être ici. Il se trompe! Il se trompe. Ou il sait. Il sait qu’il a tord car il est l’un d’eux. Il veut juste me rendre fou.

«Je pas compter tuer! Pas eu le choix!!», je cris, furieux. Chose que, bien entendu, je n’aurais pas du faire. Je lâche un petit cri gutturale, presque animal et porte une main à ma joue. Un élancement de douleur. Crier, crier n’est pas une très bonne idée. Pas avec une joue tailladée en deux. Heureusement, les points de suture ne se sont pas défait. Ça a fait mal, n’empêche et ce picotement suffit à me calmer alors qu’il aurait pus suffire à m’énerver davantage. Mais non, je m’étais calmer. Pourquoi? Parce qu’il ne fallait pas se mettre à crier une nouvelle fois. Non, il ne fallait pas.

La faute à qui? Pourquoi s’obstine-t-il à faire semblant de ne pas comprendre? Peut-être parce qu’il ne comprend réellement pas. Ou non. Je ne sais pas. Je l’ignore. Ça me donne un de ces mal crâne insupportable. Je frotte mes tempes du bout des doigts en plissant les paupières.

«Toi me donner migraine», je bougonne.

« Tu crois en quelque chose Jad? »

«Hun?»

Croire en quoi? Croire que lui est un Conspirateur? Je ne sais pas si je le crois, je ne sais pas. C’est dure. Je sens mon esprit déraillé. C’est horrible. C’est ce Carl qui fait à ça à ma tête. Qu’il est cruel de me faire du mal comme ça! Cruel. Je pose mes yeux sur lui et je retrouve une expression d’enfant pris sur le fait. Puis, je me rends compte qu’il parle peut-être d’autre chose. Believe. Pas know. Know c’est savoir, believe c’est croire. Croire en quoi? En Dieu?

«Crois? Je croire quoi? Dieu?»

Je fronce les sourcils, ayant de suivre le fond de ses pensées mais elles me sèment en cours de route. Tout ça va trop vite.
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MessageSujet: Re: À l'intérieur (Libre) À l'intérieur (Libre) EmptyMer 27 Jan - 10:08

    Je dois avouer que je commence également à avoir la migraine. C’est difficile de comprendre ce qu’il veut réellement dire. Aller essayons de démêler tout ça. Il dit qu’il n’a pas voulu le faire. Mais au départ j’avais bien eu l’impression qu’il avait dit qu’il voulait tuer rapidement, et non ne pas le faire du tout. Bordel, j’avais soit affaire à un type qui avait pas mal de problèmes, soit je comprenais mal, il fallait dire que son accent n’aidait pas à la cause également. Oh et puis au fond, qu’il ai voulu tuer ou non, qu’est-ce que ça peut bien me foutre, cette prison regorge d’innocents.

    « Moi je suis bien coupable, personne ne m’a manipulé, personne ne m’a forcé. » dis-je simplement en tirant la dernière bouffée de ma cigarette. Puis en la jetant sur le sol.

    J’aime bien mettre les choses au clair rapidement. Ça me permet de découvrir mon interlocuteur sous un tout nouveau jour. Comme quoi l’annonce de ma culpabilité dérange ou bien satisfait, mais il y a habituellement toujours une réaction. Quoi que je ne suis pas précisément devant un personnage habituel… Il me dit que je lui donne la migraine. Tant mieux, nous sommes deux dans ce cas, tu me fiches un sacré mal de crâne mon gars. Mais je crois que tu ne sais pas réellement ce qui s’est passé, je me trompe? Je décide de changer un peu de sujet. Parlons de quelque chose qui touche à peu près tout le monde et qui ne risque pas de me froisser. Il semble hésiter, ou ne pas comprendre, puis il me répond qu’il croit en Dieu. Tient, intéressant, je n’y aurais pas cru. Bon il ne me donne pas vraiment de détails et il ne me pose pas de questions. Si je ne suis pas bavards alors lui je ne sais pas ce qu’il est. Aller, je me défonce pour la cause et surtout parce que je n’ai pas envi de retourner immédiatement à l’intérieur.

    « Et tu crois que, même si tu ne voulais pas, tu mérites toujours l’écoute et la protection de dieu? » demandais-je, attentif et curieux.

    Ce n’est pas que j’aime rendre les gens mélangés, ce pauvre mec semble ne pas tout à fait suivre entièrement la conversation. Et ce n’est pas par méchanceté que je pose cette question. Je veux savoir, tout simplement. Moi je considère que je ne mérite absolument pas l’attention de Dieu, alors j’évite de prier pour moi, ou de faire quoi que ce soit pour moi. Mais personne ne m’empêchera de prier pour les autres. J’ai prié pour Eddy, pour mes enfants, pour qu’ils aillent bien, pour qu’ils vivent en paix. Je pris toujours pour eux. Mais je ne le fais jamais pour moi. Il ne m’écouterait pas, je ne sais même pas si il m’écoute pour les autres. Ça j’aimerais bien savoir… Ce n’est pas un Carl méchant qui se trouve devant Jad, mais c’est plutôt qu’indirectement je lui pose des questions qui me tracassent…

    « Je ne parle pas pour moi, car je sais pertinemment qu’il ne m’écoute plus depuis belle lurette. Mais si tu ne voulais pas, alors il y a toujours une place pour toi? » demandais-je, tentant de bien m’expliquer, puisque je sais que je ne suis pas toujours très clair. Le brouiller m’amuser bien, mais je veux une réponse…
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MessageSujet: Re: À l'intérieur (Libre) À l'intérieur (Libre) EmptyLun 1 Fév - 17:13

Lui, il est coupable. Il n’a manipulé personne. Je m’apprête à penser que cela signifie sans l’ombre d’un doute qu’il est l’un d’Eux. Car cela voudrait dire qu’il essaie de me faire croire que je suis responsable de mes actes. Comme lui. Comme les Autres. Comme Eux. Mais, ma migraine me prend trop la tête pour que je recommence à penser à ces choses qui me turlupinent la cervelle. Alors, je n’y pense pas. J’y repenserai. Plus tard, dans ma cellule, avant de fermer les yeux. Je penserai au cas de Carl Hyde. Oh, oui. J’y penserai. Mais, pas maintenant. Migraine. Une horrible et injurieuse migraine.

Dieu. Je crois en Dieu. Je porte même une croix autour du coup à cet instant même. Je la portais aussi quand j’ai tué. Mais Dieu n’est pas contre moi. Il est avec moi. Il est contre Eux. Je pourrais même dire que c’est Dieu qui a voulu que j’enfonce cette putain de hache dans leurs putain de têtes de merde.

« Et tu crois que, même si tu ne voulais pas, tu mérites toujours l’écoute et la protection de dieu? »

Je l’observe avec de petits yeux curieux, la bouche-entrouverte, comme sincèrement intéressé à parler d’autre chose que d’Eux. Sincèrement intéressé à avoir un petit moment de répit dans mon crâne.

« Je ne parle pas pour moi, car je sais pertinemment qu’il ne m’écoute plus depuis belle lurette. Mais si tu ne voulais pas, alors il y a toujours une place pour toi? »

«Il avoir place pour tout le monde. Tout le monde…»

Tous les Enfants de Dieu. Eux, qu’en est-il? Non, ce ne sont pas les Enfants de Dieu. Ce sont des démons du Malin. Ils ont une place. Mais pas là-haut. En bas.

«Tout le monde sauf Eux.»

Je le regarde plus intensément.

«Il avoir place pour toi. Sauf si toi être Eux.»
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