Sadismus Jail
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Perdu?

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AuteurMessage
Karl Riwerok
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Karl Riwerok

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Perdu? Vide
MessageSujet: Perdu? Perdu? EmptyVen 10 Juin - 18:36

Je suis dans les couloirs du sous-sol. Première question, qu'est-ce que je fais ici? Deuxième question, comment j'en sors?
J'avais besoin de réfléchir, après cette discussion avec Iakov et Akane. Besoin de comprendre comment j'en étais arrivé à m'engager dans la Spug, associtation illégale en perte de vitesse, alors que je m'étais juré de ne jamais remettre les doigts dans l'engrennage des gangs.
Pour ne pas m'ennuyer, a dit Iakov. C'est un peu simpliste comme raison, mais il doit y avoir un peu de ça. C'est vrai que depuis quelques temps, j'avais sombré dans une sorte de léthargie qui ne me ressemblait pas beaucoup. J'ai toujours été sur le qui-vive, prêt à me battre. Mais cette prison commençait à m'avoir, à m'user. Et pourtant, ça ne fait pas si longtemps que je suis là. Bon, presque quatre ans de prison, en tout, ça commence à faire long quand même.
Karl, tu t'es fait avoir. Cette prison, en y entrant, je n'avais qu'une envie, en ressortir. Maintenant, j'ai bien peur que cette envie se soit fait la malle, très très loin... Ne reste que le besoin d'action. Et la Spug est une manière comme une autre de combler ce besoin. A qui veux-tu faire croire ça, Karl? Si tu avais tant que ça besoin d'action, tu ferais comme d'autres, tu irais au gymnase, tu sortirais dans la cour, ou tu provoquerais les gardiens. Et toi, que fais-tu? Rien de tout ça.
C'est vrai que je vais au gymnase de temps à autre, histoire d'entretenir mes muscles, même si je ne combats plus. La cour, il est rare que j'y mette les pieds, c'est trop dur d'entrevoir le ciel et la liberté de l'autre côté de ces murs froids et de se dire que, en effet, ils sont de l'autre côté, qu'ils ne sont pas pour moi. Quant aux gardiens, j'ai jusque là évité dans la mesure du possible d'avoir affaire à eux. Quelque chose me dit que mon entrée dans la Spug va inverser cette tendance. Ce sont eux qui font entrer la drogue et autres joyeusetés dans Sadismus.
J'espère quand même que mon rôle sera plus interessant que de simplement protéger des prostitués et dealer de la drogue. Pas que je l'ai jamais fait, mais ce n'est pas la partie du travail d'un gang qui m'attire le plus.
Je sais bien qu'il faut que je tire un trait définitif sur ce qui a fait ma réputatio, mais c'est plus fort que moi, j'ai le combat au couteau, voire le combat tout court, dans le sang. Et toutes les prisons du monde n'y changeront rien.
ça ne répond toujours pas à mes questions, ça. J'espère juste que ce ne sont pas mes hormones qui m'ont poussées à répondre positivement à la demande de Iakov... Maintenant, c'est mon patron, donc adieu ces (arrière)-pensées-là.
Quant à la deuxième question, ma foi, je n'en ai aucune idée. Ils devraient vraiment mettre des panneaux! En plus, il est bientôt l'heure du couvre-feu et j'imagine que l'excuse "je me suis perdu" ne sera pas acceptée...
Bon, je pense qu'il ne me reste plus qu'à chercher comment remonter vers ma cellule et prier pour ne pas croiser un gardien...
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Sean Weiss
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Sean Weiss

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Perdu? Vide
MessageSujet: Re: Perdu? Perdu? EmptyLun 13 Juin - 15:10

Mon travail me gruge beaucoup de mon énergie. Je fatigue de plus en plus et je ressens plus souvent qu’autrement le besoin de m’éloigner de l’agitation principale. Je règle mes dossiers de base dans mon bureau, je reçois quelques visites. Celles de mes employés ne m’ennuient pas trop. Mais je reçois souvent des requêtes venant des prisonniers eux-mêmes, qui menacent de se tuer si on ne les change pas de cellules, qui supplient pour qu’on leur accorde un coup de fil supplémentaire, la visite d’un proche … Je limite les visites pour deux raisons. La première, c’est que c’est un privilège et que je ne veux pas leur en donner. Mais la deuxième raison, c’est pour protéger leur famille. La renommée de Sadismus est internationale, mais je préfère pour ces innocents qu’ils ne voient pas de leurs propres yeux l’enfer auquel appartient le détenu, leur proche. C’est lui qui a commis un crime : sa famille n’a pas à être punie aussi.

Tout cela pour dire que cette prison est une véritable ruche qui bourdonne sans arrêt. Ça ne cesse jamais. Il y a toujours quelque chose qui va de travers, quelque chose qui va trop loin. Pas de pause, dans ce travail. Sauf les petites évasions que je me permets. Si on peut se permettre d’utiliser ce mot dans une prison.

Je viens régulièrement, quand j’ai un moment pour moi, m’isoler dans les sous-sols de l’établissement, là où jamais personne ne vient sans y être obligé, afin de me griller une petit cigarette. C’est mon plaisir coupable. Je sais que dans ma condition je ne devrais pas me le permettre, mais je me soucie de ça comme d’une guigne. Alors pourquoi me cacher comme un adolescent pour le faire ? Parce que cette bon Dieu d’infirmière ne me lâcherait pas si elle me trouvait avec la clope au bec, ou si elle entrait dans mon bureau et que ça sentait la fumée. Elle me ferait un de ces sermons qui n’en finissent jamais et que je ne suis plus en âge d’entendre. Je me mettrais probablement en colère et je ne serais pas plus détendu, au final. C’est pour ça, le sous-sol et les cachoteries de gamin.

Je suis tranquillement assis à même le sol, les jambes dans l’allée et le dos appuyé au mur de pierre quand j’entends des pas qui proviennent de ma gauche. Le couloir étant long et décrivant une courbe dans cette direction, je ne peux qu’entendre, pas voir. La première chose que j’essaie d’identifier, c’Est si ce sont des pas d’homme ou de femme. Ne manquerait plus que ce soit cette satanée infirmière. Mais je ne vois pas très bien ce qu’elle viendrait foutre ici, sincèrement. Dans un réflexe un peu idiot, je me relève et prends la cigarette dans ma main, et je plaque mon bras le long de mon corps, affectant la désinvolture, affectant surtout de cacher l’objet du délit.

Mais ça n’est pas l’infirmière que je vois débarquer. C’est un homme. Un homme qui n’a absolument rien à faire dans ces couloirs. Soulagé, je ramène la cigarette jusqu’à mes lèvres. Ennuyé, je lui demande sèchement ce qu’il fait là.
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