Une clope, le ciel... un emmerdeur! [libre]

Invité

La cour… C’est sûrement un des endroits les plus merdiques de la prison. Ça demanderait pas tant que ça d’arracher les mauvaises herbes ou de planter quelques fleurs sympa. Pourrait même demander aux prisonniers. Nan, c’est une idée conne, on est rare dans cet endroit à être «normaux». C’est que des dégénérés ici, ils boufferaient bien les jolis fleurs qu’on ferait pousser.

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Finalement, la cour n’est pas un endroit si merdique. Bah… c’est dehors! Qu’est-ce qu’on peut demander de mieux? Si on regarde le ciel, assis à certains endroits, on ne voit même plus les clôtures. C’est comme si on se retrouvait à l’extérieur… C’est dingue combien un endroit aussi pourri que l’extérieur peut me manquer. New York, la France, mon frère, même ce salaud de Yuuri que j’ai aimé trop pour mon propre bien-être. Faut dire qu’en prison, on a suffisamment de temps pour penser à tout ce qu’on ne possède plus et qu’on a pas assez chéri.

Après avoir entendu un commentaire vraiment trop con venant d’un gardien, parce que s’il y a quelque chose de pire que cette prison, c’est bien ses attardés de gardiens, je décide de m’allumer une cigarette. Un des seuls derniers plaisirs que je peux profiter. C’est déjà un miracle qu’on nous permette de nous balader avec un briquet! Bon, je sais que c’est parce que je suis moi, Clairval. Si on regarde mon dossier, je suis presque clean, c’est à peine si je méritais Sadismus. Donc, un briquet, dans ma main, ce n’est pas si dangereux que dans celle d’un malade mental qui croit parler avec une poupée alors qu’il n’a même pas de poupée. J’exagère pas, j’ai vu un type dingue comme ça!

Donc, la cigarette, le seul vice plus ou moins sécuritaire dans cette baraque de dingues. Le pire truc qui pourrait m’arriver, c’est que je choppe un cancer. Alors, encore selon mon dossier presque parfait, adieu Sadismus, je termine dans une prison-hôpital. Bon sang! Faut que je fume plus!

J’avais à peine terminé la moitié de ma cigarette, bien assise sur ce qu’il restait d’un tronc d’arbre au bon milieu de la cour, les yeux fixés sur le ciel étonnamment bleu pour la période de l’année, que j’ai senti quelqu’un s’approcher. Pas une personne trop cinglée, ça se sent lorsqu’une personne dingue s’approche de vous. Mais cinglée ou pas, je ne fais confiance qu’à très peu de gens ici.

-C’est occupé! Va ailleurs!, que j’ai lancé, très peu intéressée à savoir à qui je parlais.

Non, mais merde! Reste plus qu’une heure, gros maximum, avant que je sois obligée de retourner moisir dans ma cellule entourée de purs dégénérés. Faudrait que je demande à changer de cellules, je sais pas si c’est possible.