J’ai renvoyé Jefferson dans sa cellule et je suis restée un moment derrière, à rassembler mes pensées. Une fois la porte verrouillée et un appel rapide passé pour annuler tous mes autres rendez-vous de la journée, je suis restée longtemps là, immobile, nue comme au jour de ma naissance. Et aussi poisseuse de sang qu’au jour de ma naissance. Mon visage est tuméfié, mes lèvres enflées. Je suis restée étendue au sol, les cheveux humides et sales plaqués contre mon crâne. Tremblante, j’ai rassemblé mes pensées, puis mes morceaux. Mes vêtements éparpillés un peu partout par lui. Ma blouse était déchirée. Je l’ai utilisée pour éponger le sang qui n’avait pas encore séché sur mon corps, surtout sur mon visage et tout ce qui ne serait pas caché par mon débardeur et ma jupe. Je tiens debout pour la seule et unique raison que je le dois, pour sortir d’ici. J’ai remis mes chaussures à talon par obstination, parce que je refuse de me balader pieds nus sur le sol de la prison. Je chancelle. Je n’ai pas de miroir dans mon bureau, mais un petit passage devant la fenêtre épaisse me permet de constater que des stries rouges viennent maquiller mes cheveux blancs par endroits. Je soupire. À peu près présentable, - je dois avoir l’air de m’être bagarrée avec un ours - je me dis qu’il est temps pour moi de sortir. Comme je n’ai pas d’autres rendez-vous et que le dernier patient est parti, le gardien qui s’occupe de surveiller mon bureau doit être parti. J’entrouvre la porte. Le couloir est vide. Je suis consciente que c’est un coup de chance et que ça ne sera sans doute pas le cas jusqu’à ce que j’atteigne ma chambre. Pour m’y rendre, je dois passer par l’aile des prisonniers et … non. Jefferson y sera. Je ne pourrai pas conserver mon sang-froid en passant devant sa cellule. Je suis capable de beaucoup de choses maintenant, mais ça, aujourd’hui, maintenant, ça serait trop dur.
Je bifurque donc dans un autre couloir. L’infirmerie. On me posera des questions, sans doute. On cherchera à savoir qui m’a fait ça. Mais je peux toujours éviter les questions de l’infirmière et la convaincre de ne pas parler de cela au grand patron, de ne rien ébruiter. Je chancelle. Je suis forcée de m’appuyer au mur pour continuer d’avancer. Je grimace. Chaque pas est douloureux, comme si une pelote d’épingles avait été enfoncée dans mon bas-ventre. Je m’arrête pour reprendre mon souffle. Puis une silhouette apparaissant au coin du couloir me fait sursauter. C’est un détenu, un homme. J’hésite un instant avant de le héler, de lui faire signe pour qu’il vienne. C’est un homme qui est ici depuis longtemps bien que je ne connaisse pas son nom. Il n’est jamais venu consulter à mon bureau. Je ne l’ai jamais vu, mais je suis persuadée que tous les prisonniers me connaissent. J’ai une meilleure relation avec eux qu’avec mes collègues et le patron. Je crois qu’ils me perçoivent comme l’une des leurs, comme une personne qui partage leur enfermement. Parfois je le crois aussi.
« S’il-vous-plait … »
Ma voix n’est qu’un murmure ridicule. Je ne sais même pas s’il m’a entendu, et mes yeux que j’ai fermés ne me permettent pas de voir s’il a arrêté sa marche ou poursuivi son chemin dans le couloir perpendiculaire à celui-ci.
Iakov Arseni 897264 Chef de la Spug
Messages : 424 Date d'inscription : 17/12/2010 Age : 34 Localisation : Toulouse-France
Je repense a hier à cette femme dans les douches et à ces longs cheveux couleur du soleil couchant, mince, je ne devrais pas être aussi dissipé ! J'entends Ivan qui me fait son rapport quotidien qui est rempli de banalités, je n'arrive pas à trouver des gens fiables dans cette prison. Je finis par réussir à me débarrasser de Ivan. La solitude me gagne. Chef de la Spug, quel bêtise la Spug ne sait jamais aussi mal porté ...
Je retourne à ma cellule, la journée à était chaude et j'ai pas mal transpiré, je prends des affaires propres et je pars pour les douches, espérant revoir cette jeune femme de la dernière fois. Au fur et à mesure que je m'approche des douches mon coeur bas la chamade. Que m'arrive-t-il ? C'est quoi cette sensation bizarre au ventre ? Je pose mes affaires propres, fait glisser mes vêtements le long de mon corps et coince la serviette à ma taille. Comme à mon habitude. Le claquement de mes pieds nus sur le carrelage raisonne, tout comme le crépitement de l'eau des douches.
Mes yeux balayent les douches, des hommes, des femmes ... mais aucune qui ne sois la jeune femme d'hier soir.
Déçus je vais me laver, mon coeur est comme serre, mais plus de maux de ventre, je dois être tombé malade ... Une fois ma douche finie et mes vêtements propres mis, je décide d'aller à l'infirmerie. J'avance et remarque que le soleil est déjà en train de se coucher, je repens encore à cette femme. Pourquoi ?! Pourquoi es-qu'elle hante mes pensées ? Les maux de ventre reviennent, mon coeur s'emballe, cela doit venir de la fièvre. Alors que j'essaye de ne rien laisser paraitre de mes tourments intérieurs et que j'avance les mains dans les poches, je distingue un petit bruis, une voix, à peine perceptible.
« S'il vous plait ... »
Je tourne la tête pour essayer de trouver la source de ce son, puis j'entends le fracas reconnaissable d'un corps qui s'effondre sur le sol. Une femme peut vêtue, pas assez pour être une prisonnière, je m'avance vers elle gardant les mains dans les poches. Pas de bracelet ficelle rouge. Ce n'est pas une sucre ... Qui est elle ? Je la contemple un instant, es-que au final c'est mon problème si elle meurt ici ? Est-elle mourante ? Si je la conduis à l'infirmerie on pourrait croire que c'est moi qui est fait ça ... Je pourrais avoir des ennuis. Alors, pourquoi me salir les mains pour une femme que je ne connais pas ?
Je voudrais quant même savoir qui elle est. Je sors les mains de mes poches et m'accroupie à côté de l'inconnue. Avec la délicatesse que j'emploie pour appuyer sur la détente d'un fusil, je lui retire les cheveux qui cachent sont visage. Visage qui m'est familier, je crois l'avoir déjà vue dans le coin.
« Merde ... »
J'ai du sang sur les mains, elle a due s'ouvrir l'arcane en tombant ... Je vais être obligé de la conduire à l'infirmerie. Toujours avec délicatesse je glisse mon bras droit sou ces cuisses et mon bras gauche derrière ses épaules. Quand je la tiens bien je la soulève les la plaque contre mon corps pour ne pas qu'elle tombe. Mince ! Mes vêtements sont souillés de la couleur pourpre de son sang !
Je me dépêche à présent, je cours presque, si un gardien me voit je vais aller en cellule d'isolement !
« Soit gentille ne clams pas ! »
Dit-je à un corps inanimé. Je ne suis même pas sûr qu'elle m'entende encore. La porte de l'infirmerie est fermée !! Comment faire pour toquer à la porte avec ma macabre découverte dans les mains ? Si je la pose et que l'infirmière me vois plein de sang, le premier contacte sera pas bon. Si j'hurle pour qu'elle ouvre je vais avertir les gardiens. Je déteste ce genre de situation !!
Mon souffle commence à s'accélérer, non ! Je dois me calmer. Mon souffle redeviens normal et imperceptible.
Je sers la belle au bois dormant contre moi et prend de l'élan avec ma tête pour donner un bon coup de boule dans la porte.
*TOM*
Aïe ! Les portes de la prison sont plus solides qu'elle en on l'air. Une petite femme fragile fait sont apparition dernière la porte.
« Désolé monsieur mais l'infirmerie est ... Oh mon dieux, mais que c'est-il passer ?! Entrez vite !»
La petite femme en blouse blanche ouvrit en grand la porte de l'infirmerie pour nous laisser passer. Dans la précipitation je fis tomber les affaires du bureau avec les pieds de l'inconnue. L'infirmière me bombardait de question auxquels je ne répondais que par un haussement d'épaule. Ne pouvant pas répondre à ce que je ne savais pas. La petite femme s'affairait à soigner l'inconnue quant une question sortie de ma bouche sans passé par la case réflexion.
« Elle va s'en sortir ? »
L'infirmière fus surprise par ma question. Elle finie d'éponger le sang sur la femme allongée sur le lit blanc de l'infirmerie. Quand elle eue fini elle daigna répondre.
« Elle va s'en sortir oui mais que c'est-il passer ? »
« Je l'ai trouvée comme ça dans le couloir ... Qui est-elle ? »
« Vous rigolez ?! Vous ne savez pas qui est cette femme ? »
« Jamais vue ... »
« Elle s'appelle ... Oh non !! elle recommence à saigner ! »
La petite femme se retourna pour s'occuper de ça patiente. Il va falloir que j'attende pour qu'elle s'occupe de moi ...
Maybeth Greene 9130 Propriété de Jeffie-chou
Messages : 1597 Date d'inscription : 13/01/2010 Age : 34 Localisation : Québec
Mes yeux sont fermés. L’éclairage de la prison est très faible, pourtant, une douleur lancinante à la tête me la fait trouver trop forte et douloureuse. J’entends des pas près de moi. Est-ce le détenu que j’ai interpellé ? Ou est-ce quelqu’un d’autre, un peu plus tard ? Est-ce que j’ai perdu la conscience du temps pendant un moment ? C’est peut-être Jefferson … Si c’est lui, il est fou d’être revenu par ici. Il risque de se faire pincer pour ce qu’il a fait. Est-ce vraiment mal … Oui. Non. Je ne sais pas. Je ne suis jamais sûre de rien, avec lui. Une main effleure mon visage. J’en ai vaguement conscience. Je suis assez consciente pour reconnaitre que je n’ai pas affaire à mon frère. Il ne m’aurait pas touché comme ça. Je connais ses gestes par cœur. Je connais son odeur, son allure, sa voix. Ce « merde » n’est pas de lui. Jefferson ne dit pas merde. Il dit plutôt des trucs comme « bon sang » ou … merde c’est vulgaire. Il n’est pas vulgaire. J’entends d’autres mots, mais je ne les saisis pas. Puis je sens qu’on me bouge, qu’on me soulève, qu’on me serre. Il y a un choc. Du à quoi ? Excellente question. Je ne veux pas ouvrir les yeux. Je ne veux pas savoir qui me tient dans ses bras. Il y a une deuxième fois. Celle-ci m’Est familière. C’est une infirmière. Mais cette odeur. L’odeur de l’homme qui me dépose sur un lit ne me dit rien. J’aimerais que ça soit une odeur familière. J’aimerais que ce genre de contact soit réservé à … Carl ? Je n’ai pas de ses nouvelles depuis un moment. Non. Je n’aurais pas voulu que Carl me voit comme cela. Il aurait paniqué, se serait énervé. Et il aurait parcouru la prison à la recherche de Jefferson. Je ne veux pas qu’il lui fasse de mal. Il l’aurait tué. Si Carl apprend ce qui vient de se passer, il tuera Jefferson. Ou s’il ne le tue pas il l’amochera assez pour s’attirer des ennuis. Et ça non plus, je ne le veux pas. Pourquoi est-ce que c’est tellement compliqué ? Je limite mes rapports humains au maximum pour que tout soit au plus simple, mais deux hommes suffisent à me faire perdre la face et à semer le chaos et le doute dans mon monde, que j’essaie de garder stable et linéaire.
« Elle s'appelle ... Oh non !! Elle recommence à saigner ! »
On me touche. On me touche beaucoup trop. L’infirmière est quelqu’un de bien, je le sais. Mais ce contact me déplait. Une raison de plus de ne pas ouvrir les yeux pour l’instant. Ça dure un temps. Elle tamponne ma plaie au front, s’agite autour de mon lit. Puis elle se remet à parler.
« Elle s’appelle Maybeth. Vous ne la connaissez vraiment pas ? J’aurais cru qu’elle avait mis tous les prisonniers dans sa poche, déjà… C’est ce qu’elle fait. Elle fait entrer les gens dans son bureau et les aime comme une mère … je me demande où elle trouve la force de faire ça … Vous me donneriez un peu de gaze ? Juste là ? »
Je ne sais pas si je dois percevoir une critique dans sa voix … Je ne suis pas assez lucide pour le deviner. Je la laisse terminer son ouvrage. Puis je l’entends s’éloigner. Enfin. Je soupire, heureuse que le silence soit revenu autour de moi. J’ouvre les yeux, croyant être seule. Mais je les referme aussitôt, posant tout de suite après mon avant-bras devant mon visage. Pour deux raisons. D’une, je ne suis pas seule. Et je ne crois pas pouvoir regarder quelqu’un qui me regarderait aussi, pas dans l’état où je suis. Et la lumière est trop forte. Ma tête me fait mal. Je fais un signe vague de la main vers le mur.
« Vous voudriez … baisser la luminosité, s’il-vous-plait ? »
Je laisse mon bras sur mon visage, mais ma main qui est libre vient se glisser dessous, tâter l’arrête de mon nez, mon arcade sourcilière, jauger la taille du morceau de gaze qui a été appliqué sur mon front, effleurer mes lèvres pour en évaluer l’enflure. Tout est douloureux, mais comme si la douleur venait de loin, d’ailleurs. Je me sens un peu engourdie au bout des membres. Est-ce que j’ai quelque chose de cassé ? Pourtant, je me remémore assez bien la scène de l’incident et je crois pouvoir affirmer que rien n’a été gravement endommagé. Sinon moi, en tant que personne. À moins que …
« Est-ce qu’elle m’a donné quelque chose ? »
Ça n’est pas que je sois contre un petit engourdissement pour chasser la douleur. C’est juste qu’en général, les médicaments visant à diminuer une sensation quelconque et moi ne faisons pas nécessairement bon ménage. Si elle m’a donné quelque chose, je risque de m’en tirer plus tard avec des nausées et des maux de tête encore plus tenaces. Je continue de cacher mon visage. Je ne crois pas que la lumière ait déjà été baissée. Complètement éteinte, ça serait encore mieux. Je n’ai jamais compris d’ailleurs, pourquoi un endroit se devant d’être apaisant comme l’infirmerie était doté de l’éclairage le plus agressif de toute la prison. Sans doute pour la fonctionnalité du travail des médecins …
Iakov Arseni 897264 Chef de la Spug
Messages : 424 Date d'inscription : 17/12/2010 Age : 34 Localisation : Toulouse-France
Je suis assis sur une chaise dur en face du lit de l’inconnue, comme si elle faisais partie de ma famille. Il y a des fois je ne me comprend pas. Tout ce qu'il c'est passer l'enseignement de mon père, pour arriver dans la pire prison du monde a faire un bonne action. J'ai l’impression que le destin ce moque de moi. Mais je suis malade, ça doit peu être venir de là.
- « Elle s’appelle Maybeth. Vous ne la connaissez vraiment pas ? J’aurais cru qu’elle avait mis tous les prisonniers dans sa poche, déjà… C’est ce qu’elle fait. Elle fait entrer les gens dans son bureau et les aime comme une mère … je me demande où elle trouve la force de faire ça … Vous me donneriez un peu de gaze ? Juste là ? »
Me dit l’infirmière avec un petit rictus, et cette chose dans la voix. Une chose que je reconnais entre mille, ce soupçon d'ironie qui rend les compliments caducs, le dédain. Je ne comprenais pas pourquoi l'infirmière agis de la sorte. Au final je m'en fiche, ce ne son pas mes affaires. Toujours est-il quant bon chien docile je tend a la petite femme ce quel me demandais. Ce petit bout de femme me parerai de moins en moins sympathique, je la sent hypocrite, et fourbe, il faut qu’elle me soigne et je m’en vais !
- « Madame l’infirmière j’ai … »
- « Une seconde »m’interrompt-elle en injectant une substance a l’inconnue.
Je me tais le temps qu’elle la soigne, un silence pèse sur l’infirmerie. Alors je me met à penser, encore une fois, je pense à c’est cheveux rouge, à « elle », a ces mots de ventre, a la prison, à la Spug. J’ai mal à la tête.
- « Je reviens dans 2 minutes, pas de bêtises où je le serais »me dit l’infirmière comme si elle parlait à un collégien ou à un chien. A penne disparue de la pièce j’entendis la voix de l’inconnue.
Elle avait l’air de souffrir rien qu’avec la lumière. Je ne sais pas si c’est de la compassion ou de la bêtise, mais je m’exécute encore une fois. Je m’approche de l’interrupteur et le caresse, la lumière cesse alors et seul la lampe du bureau éclaire la pièce d’une lueur tamiser jaune.
- « Est-ce qu’elle m’a donné quelque chose ? »
Je retourne m’assoire avant de répondre :
- « Oui elle vous a injecté quelque choses, je pense que c’était un sédatif … »
Je ne sais pourquoi je lui répond, tout ça ne me regarde pas ! Pourquoi es que j’agis comme ça sans réfléchir ? J’ai l’impression d’être faible, mon bon sens c’est évaporé, je fait de la lèche a du personnel ! Mon poing se sert, agrippent, torturant mon pantalon. Je m’énerve, je n’arrive plus a le contrôler, mes agissement, cette maladie étrange. Ne suis-je plus Iakov ?! Je doit me reprendre ne pas me laisser manipuler !
Maybeth Greene 9130 Propriété de Jeffie-chou
Messages : 1597 Date d'inscription : 13/01/2010 Age : 34 Localisation : Québec
« Oui elle vous a injecté quelque choses, je pense que c’était un sédatif … »
Je laisse un faible grognement s’échapper de mes lèvres. J’ai la bouche molle, pâteuse. Je voudrais bien un verre d’eau, mais j’ai déjà bien assez demandé. Le simple fait de prononcer la demande me semble beaucoup trop. Un sédatif … J’aurais du m’en douter. Pourtant, il est bien écrit dans mon dossier qu’en aucun cas on ne doit m’administrer une substance, quelle qu’elle soit, sans mon accord. Je ne supporte pas l’idée qu’on m’injecte ou qu’on me fasse avaler quelque chose alors que je suis inconsciente, impuissante, et parfaitement sans contrôle sur mon environnement immédiat. Je voudrais me redresser mais maintenant que j’essaie de le faire, je me rends compte que ma bouche n’est pas la seule partie de mon corps à être empâtée. Je remue mes doigts, qui me semblent engourdis et je grimace. S’il y a bien une chose que je déteste encore plus que la souffrance physique – qui m’horripile réellement, croyez-moi – c’est de ne pas sentir mon propre corps. Cet état de mollesse me rend incertaine de moi-même. J’imagine que tout le monde est dans le même cas, en fait. Je tourne la tête sur le côté. Maintenant que la luminosité est moins forte, je vois mieux l’homme qui se tient à quelques pas de mon lit.
« C’est vous qui m’avez emmenée ici ? »
C’est exactement tout ce que je ne voulais pas. J’aurais aimé qu’on m’emmène à ma chambre, où j’aurais parfaitement pu me débrouiller toute seule. Et surtout, là-bas, on ne m’aurait pas posé la moindre question. En ce moment, je vois venir les ennuis gros comme le bras. Je ne pourrai probablement pas empêcher que tout cela ne retombe sur Jefferson. Ce serait bientôt – si ce n’était pas déjà le cas – de notoriété publique qu’il avait été mon dernier patient avant qu’on ne m’envoie à l’infirmerie dans cet état. Non. Ma chambre aurait été mieux avisée. J’imagine déjà l’occasion en or qui sera servie à mon patron, Sean, de me répéter combien les prisonniers sont des êtres odieux qui ne méritent pas le centième de l’attention et de l’amour que je leur porte. Je devrai me préparer à l’entendre me sermonner et me répéter un horrible « je vous l’avais bien dit, n’est-ce pas que je vous l’avais dit ? » Insupportable.
Cet homme, à côté de mon lit de fortune, je lui en veux sincèrement d’avoir eu un réflexe d’urgence, de ne pas m’avoir emmenée là où j’aurais été en paix avec moi-même.
« Merci. Définitivement, je vous en dois une, monsieur …? »
Heureusement que je suis autant engourdie, sinon on verrait mon agacement sur mon visage. Seul avantage de ce sédatif. Il ne doit paraître, sur mon visage, qu’une fatigue intense. Je soupire. Je suis tellement fatiguée que je ne reconnais même pas cet homme. Il pourrait être un détenu comme un gardien. Non. C’est un prisonnier … j’ai entendu l’infirmière le dire. Je ne suis pas surprise. Les détenus ont plus d’égard envers les autres êtres humains que la majorité de mes collègues, aussi désagréable me soit cette pensée.
Iakov Arseni 897264 Chef de la Spug
Messages : 424 Date d'inscription : 17/12/2010 Age : 34 Localisation : Toulouse-France
Mes poings se serrent je m'emballe je perds le contrôle, non je ne veux pas de ça. Je reprends doucement mon calme, je contrôle la situation. J'entends une petite voix à nouveau.
- « C'est vous qui m'avez emmenée ici ? »
Je hoche la tête pour approuver. Comme si ce n'était pas assez logique. Plus je la regarde et plus elle me fait pitié. J'aurais dû la laissée dans le couloir. Au final tout ceci n'est pas mon affaire.
- « Merci. Définitivement, je vous en dois une, monsieur ...? »
Je ne sais pas si c'est le sédatif ou qu'elle ne pense pas ce qu'elle dit, mais sont merci sonne faux. J'ai été bien éduqué je lui réponds simplement par politesse.
- « Arseni, Iakov Arseni. Et non Arsenic, cette blague à déjà était faite ne vous en donnez pas la peine. »dit-je d'un ton froid avant de continuer avec« vous voulez de l'eau ? »
Les événements imprévus moi ça m'assèche et je dois aller me laver les mains. Je me lève et part vers le robinet. Je fais couler l'eau, avec tout ça ma sensation bizarre est partie, volatiliser. NON ! Ca revient ! Mes mains mouiller et encore rougie par le sang de la jeune femme, s'agrippe à l'évier, je déteste perdre le contrôle. Mon coeur ce remet à battre bizarrement, mon estomac est noué c'est sûr je dois être malade ! A vrais dire Iakov, cela fait deux jours que tu n'es plus toi-même, tu as proposé machinalement de l'eau à une femme d'ont tu en as rien à ciré. C'est décidé je me reprends ! J'aime peut-être les femmes, mais elles ne me feront pas tourner la tête je suis bien au-dessus de cela. Merde ! C'est ça ? Cette sensation dans l'estomac ?! Le coeur qui se sert ?! Non, non, non ! Mes doigts serrent de plus en plus l'évier, puis plus rien. Le néant, plus un seul sentiment, monsieur Arseni est de retour.
Maybeth Greene 9130 Propriété de Jeffie-chou
Messages : 1597 Date d'inscription : 13/01/2010 Age : 34 Localisation : Québec
Excuse-moi pour cette réponse pourrie. J’étais morte de fatigue au moment de l’écrire. Trois ou quatre fois je me suis arrêtée d’écrire pour fermer les yeux et me reposer. Je file me mettre au lit.
« Arseni, Iakov Arseni. Et non Arsenic, cette blague à déjà était faite ne vous en donnez pas la peine. »
Je souris faiblement. Ça n’est pas drôle, mais j’essaie toujours de sourire poliment dans ces situations. Et ça, même les sédatifs n’y changeront rien. Je suis une personne polie, et je crois que personne n’y trouverait rien à redire. Mes lèvres s’étirent encore un peu plus quand il me propose un verre d’eau. Je m’empresse de hocher la tête, soulagée qu’il l’ait proposé de lui-même. Cela fera du bien à ma bouche et fera peut-être même quelque chose pour cet engourdissement qui s’est emparé de moi.
Je fixe mon regard sur l’homme et je me force à ne pas le détourner, ni même à cligner des paupières. J’ai l’impression que si je les ferme, ne serait-ce qu’une fraction de seconde, je tomberai dans un profond sommeil. Et je préfèrerais l’éviter, si possible. C’est pourquoi je ne le quitte pas des yeux et que je remarque son comportement étrange, une fois qu’il se trouve près de l’évier. Je fronce les sourcils. J’entends ma voix, faible, s’élever pour reprendre malgré moi mon poste de psychologue.
« Vous êtes certain que ça n’est pas vous qui auriez besoin d’un bon verre d’eau ? »
C’est sorti tout seul. Déformation professionnelle, j’imagine. Ça m’arrive très souvent. Mes collègues de travail m’accusent souvent à tort de vouloir toujours psychanalyser tout le monde. Mais c’est faux. Non. Le fait est que, tout simplement, je me soucie des gens, je me préoccupe de ce qu’ils vivent et ressentent au quotidien. Je ne m’intéresse pas seulement aux gens pour lesquels je suis payée à m’intéresser.
Iakov Arseni 897264 Chef de la Spug
Messages : 424 Date d'inscription : 17/12/2010 Age : 34 Localisation : Toulouse-France
- « Vous êtes certain que ça n’est pas vous qui auriez besoin d’un bon verre d’eau ? »
Mon regard se tourne vers Meybeth, mon visage est froid.
- "Si j'avait besoin d'un verre d'eau je me serrais servis."
Dit-je avec un ton aussi froid que mes yeux. Es qu'elle essayerais de m’analyse ? Toutes ces conneries je n'y crois pas même si pour moi l’analyser les gens est un jeu, je ne pense pas qu'ont puisse sondé les tréfonds d'une personne. Elle c'est mise quasiment tous les prisonniers dans ça poche ? Du moins c'est ce qu'affirme la petite femme. Je n'arrive pas à comprendre, ici les prisonniers et les gardiens sont les gens cruel et solide - la plus part du temps - comment une petit femme comme ça à pue faire copain copain avec ... Je vois les prisonniers sont en majeur partie masculin ... Iakov, pourquoi t'est tu poser la question ?
- "Comment vous êtes retrouver dans cet état ?"
Je demande ça avec froideur exemplaire, même si j'ai l'impression que ma curiosité a pris le contrôle le temps de poser cette question. Je prend un petit verre en plastique, le rince et le remplis. Une fois fait je m'approche de la jeune femme allonger et la regarde, le verre a la main sans toute fois lui donné. Il faut que je m'assure de ne pas avoir d'ennuie a cause de ma "bonne action" ...
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Going Away [Iakov]
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