Les paysages défilaient à toute allure depuis la vitre du bus auquel j'attendais patiemment. Je redoutais mes premiers tremblements signifiant mon manque de drogue, et je n'aurais pas de quoi me soulager. Et tant mieux, finalement ce n'est pas plus mal, car avant de venir ici, avant mon jugement, j'avais décidé d'arrêter. Ne sachant pas comment m'y prendre, je n'avais jamais cessé. Maintenant, je sais. Il fallait juste que je ne parle pas, reste allongé ou assis à attendre en essayant d'ignorer mon mal-être. Le bus se gara devant un immense bâtiment : La prison de Sadismus. Elle n'était pas très accueillante, non pas du tout même. Une immense grille était devant le car, une grille au métal rouillé. Les gardes nous poussaient brutalement hors du véhicule, sans aucune délicatesse. Si je n'avais pas été menoté, je me serai défendue comme une lionne, mais j'étais enchainée, je ne pouvais que leur laisser un regard assassin. "-Allez on se bouge !" Il pourrait être au moins polis, mais non. Ils n'avaient reçu aucune éducation auprès des prisonniers. Nous n'étions que quatre détenus et seulement deux gardes pour nous surveiller. "-Rangez-vous ! Nous ordonna-le garde le plus mince et le plus grand." Le deuxième était beaucoup plus petit et plus rond. Nous obéiîmes néanmois aux ordes pour éviter d'aggraver notre cas. Le paysage aurait pu être magnifique sans cette prison qui gâchait tout, puis ma tête tournait un peu, des tremblements agitèrent mes mains, je sus que le manque venait de commencer et que j'allais en baver. Je n'avais jamais ressenti cela, de la sueur perlait sur mon front et tout d'un coup, une grande bouffée de chaleur m'assaillit. C'est à ce moment-là que je voulais de l'herbe ou quoi que ce soit d'autre pour me calmer, me soulager. Demander à qui ? Aux gardes ? Aux détenus ? Et puis quoi encore ? Si je voulais arrêter, il fallait que j'essaye de me calmer toute seule, sans poudre blanche qui me tuait au fur et à mesure du temps. "-Allez les gamins !" Ce garde nous traitait vraiment comme des chiens ! Je détestais la façon dont il nous regardait, un regard moqueur et supérieur. J'aurais bien voulu lui claquer son sourire sournois. La grille rouillée, s'ouvrit en grinçant, cela me fit mal aux oreilles, mais il fallait rentrer pourtant personne ne bouger. J'aurais voulu prendre mes jambes à mon cou et m'enfuir comme une petite fille apeurée. Comment allai-je supporter cet atmosphére pesante ? Aucune idée. A ce moment-là, je ne ressentais que de l'angoisse et de la peur qui tordait mon ventre dans tous les sens. C'était horrible, j'étais surprise de voir que personne n'entendait les bruits émis par mon estomac noué. A l'entrée de la grille, une silhouette passa et vint vers nous. Je regardais cette personne sans aucune discrétion.
Bienvenue en Enfer ...
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